Édition du mercredi 12 avril 2006
Les députés autorisent la dissolution des groupes de supporters violents
Les députés ont adopté mardi matin en première lecture une proposition de loi du député UMP Claude Goasguen qui permet de dissoudre par décret les groupes de supporters violents.
Ce texte donne au gouvernement les moyens de dissoudre toute association ou groupement «dont des membres ont commis en réunion» lors ou en marge d'une manifestation sportive «des actes répétés constitutifs de violence contre des personnes ou des biens, ou d'incitation à la haine ou à la discrimination contre des personnes en raison de leur origine, de leur sexe ou de leur appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée». Un amendement voté a ajouté à cette liste l'orientation sexuelle pour réprimer également l'homophobie.
La dissolution interviendra après avis d'une nouvelle «commission nationale consultative de prévention des violences» qui sera composée de sept membres. La reconstitution d'un groupe dissous sera passible de deux ans de prison et de 30.000 euros d'amende.
Ce texte avait été annoncé le 1er mars par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Face à la multiplication des violences dans et autour des stades, en premier lieu parmi les «supporters» du Paris-Saint-Germain, il avait affiché son intention de «débarrasser» les stades des hooligans. La loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combats et milices privées ne permettait pas en effet de régler le problème des affrontements entre groupes de supporters.
Le ministre de l'Intérieur avait déjà fait adopter dans la loi antiterroriste du 23 janvier 2006 une procédure d'interdiction de stade pour les hooligans, assortie d'une obligation de pointage. La direction générale de la police nationale a recensé 332 incidents pour le championnat 2005-2006.
Dans un communiqué, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), s'est félicitée mardi de «l'avancée» permise. La LICRA «apprécie l'application de ce texte à tout type de pratique mais met en garde face à la confusion des genres». «Le football professionnel souffre de l'infiltration dans ses tribunes de groupuscules politico-extrémistes de type identitaire», précise-t-elle. «Dans le sport amateur, notamment le football et les sports de combat, on observe le même mécanisme de manipulation et d'enrôlement mais de la part de groupes intégristes ou sectaires».
«La LICRA encourage donc les pouvoirs publics et sportifs à poursuivre avec fermeté l'ensemble de ces organisations (associations, groupements de faits)» et «tient également à ce que les actions d'éducation et de prévention soient favorisées pour que le sport reste ce formidable lieu de mixité sociale et de fête.»c=http://www.dom
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