Maire-info
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Édition du jeudi 23 février 2023
Sports

Baisse du chauffage, réduction de l'éclairage : le plan de sobriété énergétique du sport est sur une bonne lancée

La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra a réuni hier les acteurs du monde sportif afin de faire le point sur les mesures de sobriété mises en oeuvre en octobre dernier. Bilan.

Par Lucile Bonnin

Réduire de 10 % les consommations d’énergie d’ici 2024, et de 40 % d’ici 2050. Tel est l’objectif du plan national de sobriété énergétique lancé l’année dernière par le président de la République.

Pour l’atteindre, la Première ministre, Élisabeth Borne, et la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ont donc lancé des groupes de travail mobilisant l’ensemble du gouvernement.

Le milieu sportif a son rôle à jouer en matière de sobriété énergétique. La ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques a réuni en octobre dernier « des représentants de l’ensemble des parties prenantes du sport en France, déterminés à apporter une contribution collective »  à travers un plan de 40 mesures (lire Maire info du 14 octobre 2022). 

Cinq mois plus tard, les acteurs du monde sportif « représentant plus de 300 000 structures (dont le Comité national olympique sportifs français, l’Agence nationale du sport, les grands évènements sportifs internationaux français dont Paris 2024, les ligues et clubs professionnels), les élus des collectivités (dont David Lazarus, coprésident de la commission Sports de l’AMF) ou encore les acteurs économiques »  se sont réunis pour faire un premier bilan de cet hiver. 

« Sur les 40 mesures du plan de sobriété énergétique du sport, 31 sont appliquées ou en cours d’application, 3 nécessitent un suivi renforcé et 6 restent à enclencher », peut-on lire dans le communiqué du ministère. 

Chauffage et éclairage : des mesures respectées 

La réduction du chauffage dans les infrastructures sportives est primordiale pour la réussite du plan sobriété énergétique notamment car il « représente 43 % de la consommation énergétique du secteur ». 

Le ministère indique que 86 % des acteurs du milieu sportif ont ainsi diminué d’au moins 2°C la température des gymnases et salles privées de sport. Le football professionnel avait fait l’objet d’une attention particulière notamment pour le chauffage au sol utilisé pour les pelouses. Parmi les 47 % des clubs professionnels qui utilisent ce type de chauffage, 80 % ont réduit leur consommation.

Les avancées sont aussi positives du côté de l’utilisation de l’éclairage. Pour rappel ce poste de dépense énergétique représente 18 % de la consommation du secteur. Le ministère constate notamment que « 99 % des matchs de football et de rugby professionnels ont respecté la mesure visant à réduire de près de 50 % les éclairages d’avant-matchs et d’après-matchs pour les rencontres professionnelles en journée, et de 30 % en nocturne. » 

Autre satisfaction liée au milieu footballistique : les 55 % de clubs de football professionnel ayant recours à la luminothérapie des pelouses ont été 42 % à réduire leur consommation ce qui va au-delà des engagements. 

Pour ce qui concerne le passage en LED des éclairages des équipements sportifs, aucun chiffre n’a encore été donné bien que cette ambition soit une priorité pour le gouvernement. Le ministère indique que les appels à projets ACTEE, dans le cadre des certificats d’économie d’énergie (CEE) pour favoriser le déploiement de l’éclairage LED dans les différents équipements sportifs, seront publiés en avril 2023 (lire Maire info du 13 octobre 2022). 

Des efforts à poursuivre 

Si de nombreuses bonnes pratiques ont été mises en place rapidement, certaines restent à perfectionner. C’est le cas notamment de la consommation d’eau chaude dans les vestiaires. Seuls 32 % des acteurs l’ont réduit. Le gaspillage électrique est aussi un sujet auquel les acteurs doivent être davantage sensibilisés puisqu’on constate que seulement 28 % des acteurs ont désactivé les appareils électriques et électroniques. 

Concernant le volet formation et communication, les engagements sont aussi à renforcer. D’une part, la désignation de référents énergie prévue par le plan pour les 109 fédérations sportives françaises traîne. « À date, 66 % des fédérations ont désigné leur référent énergie et le CNOSF organisera leur formation en avril 2023. »  Le gouvernement demande aussi aux clubs professionnels de mettre davantage à disposition des supports de communication sur les éco gestes. 51 % des clubs professionnels l’ont fait pour le moment. 

Les collectivités engagées 

« Sur l’efficacité énergétique des équipements sportifs, 78 % des collectivités et des salles privées de sport ont procédé, en 2022, à la maintenance et à la révision de leurs installations de chauffage » , peut-on lire dans le communiqué. Pour rappel, selon une récente étude de la BPCE, le bloc communal est propriétaire de 80 % du parc sportif français (lire Maire info du 13 octobre). 

Ce dernier est particulièrement vieillissant et nécessite des travaux de réhabilitation. Les élus de l’AMF demandent en ce sens un plan majeur de rénovation et réhabilitation du parc sportif existant, pour l’adapter aux contraintes de sobriété énergétique et de changement climatique.

Sur ce sujet, le gouvernement indique qu’à ce jour, « 32 % des gestionnaires d’équipements sportifs disposent de financements via les CEE pour l’isolation des réseaux de chauffage ou d’eau chaude. »  Il a été rappelé également hier que « le fonds vert prévoit 2 milliards d'euros de crédits déconcentrés aux préfets notamment pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, auxquels les équipements sportifs sont éligibles. »  Le communiqué indique que la ministre des Sports « a sensibilisé les préfets à l’importance de cette éligibilité et aux attentes fortes des collectivités territoriales autour de cet enjeu, qui représente un fort potentiel d’économies d’énergie. » 

Deux annonces ont été faites en complément de ce plan : le déploiement de la charte des 15 engagements écoresponsables qui a été actualisée en 2021. Cette dernière « vise à accompagner les organisateurs d’événements sportifs dans la mise en place des objectifs de développement durable (ODD) ainsi qu’au respect des objectifs environnementaux nationaux. »  Enfin, un plan d’adaptation de la pratique sportive au réchauffement climatique va être présenté en juin prochain. 
 

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