Quelques semaines avant la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’Institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire dévoile un Baromètre national des pratiques sportives en 2023. 

Alors que la promotion de l'activité physique et sportive a été désignée comme étant la Grande cause nationale (GCN) du gouvernement pour 2024, « la pratique sportive se stabilise en 2023 »  après une forte hausse observée en 2022. Près de 59 % des personnes de plus de 15 ans ont pratiqué une activité sportive régulière et 11 % de façon occasionnelle l’année dernière. 

Taux de pratique qui se stabilise 

Les résultats du Baromètre pointent avant tout une progression depuis 2018 dans la régularité de la pratique sportive. En effet, l’année dernière, « près de six Français sur dix ont pratiqué une activité physique et sportive une fois par semaine en moyenne au cours des 12 derniers mois, contre 54 % en 2018 ».

Des progrès sont aussi constatés du côté des pratiquants occasionnels puisque 70 % des Français ont pratiqué une activité physique et sportive au cours des 12 derniers mois contre 66 % en 2018. 

Si l’on prend en compte les modes de déplacements du quotidien (à pied, à vélo ou en trottinette), « 79 % des Français ont pratiqué une activité physique au moins une fois au cours des 12 derniers mois, en hausse de 4 points par rapport à 2018 ».

Inégalités 

Cependant, des inégalités persistent dans l’accès au sport. La pratique sportive régulière par exemple est « très marquée socialement (21 points d’écart entre ouvriers et cadres) »  et des différences existent entre les femmes et les hommes (8 points d’écart entre femmes et hommes). « Après un resserrement des taux de pratiques par genre entre 2018 et 2022, l’asymétrie de la pratique régulière entre les hommes et les femmes s'accentue de nouveau en 2023 » , pointe plus précisément l’étude. Ces différences s’accentuent dans les mêmes proportions pour la pratique occasionnelle. 

Enfin, la pratique régulière d’un sport diminue chez les plus jeunes (15-24 ans) passant de 87 % en 2022 à 80 % en 2023. Pour les 25-39 ans, la pratique diminue surtout entre 2022 (81 %) et 2023 (79 %) mais augmente de 4 points par rapport à 2018. Le taux de la pratique sportive se stabilise pour toutes les autres tranches d'âge à un niveau supérieur à celui de 2018. Par exemple, 62 % des 70 ans pratiquent une activité sportive en 2023 contre 51 % en 2018. 

Concernant le type de sport le plus plébiscité, le Baromètre pointe notamment « une hausse de la part de pratiquants réguliers, notamment pour l’univers de la course et de la marche (+ 6 pts) et celui des activités de la forme et de gymnastique (+4 pts) » .

Sport en extérieur et à domicile

La façon de pratiquer évolue. « En 2023, près d’un répondant sur deux (47%, sans changement depuis 2018) pratique principalement en plein air (en milieu naturel ou en ville). Parallèlement, le sport dans une installation sportive progresse mais sans retrouver son niveau d’avant la crise (25 %, +2 pts par rapport à 2022, -4 pts par rapport à 2018) » . 

Depuis la crise sanitaire, le sport à domicile a le vent en poupe. Ainsi, en 2023, un peu plus d’un Français sur cinq pratique principalement à domicile. C’est notamment le télétravail qui encourage ce phénomène : 39 % des télétravailleurs sportifs estiment que le télétravail leur a permis d’augmenter leur pratique physique et sportive.

Freins  

24 % des Français qui ne pratiquent pas encore de sport ou d’activité physique ont envie de s’y mettre. Cependant, comme le rappelle l’Injep, des freins persistent. « 34 % des non-pratiquants ou pratiquants occasionnels déclarent ne pas faire de sport parce qu’ils n’aiment pas cela ou préfèrent d’autres activités. En parallèle, les problèmes de santé, qui restent le second frein, sont [aussi largement] cités avec 30 % (+ 3 pts par rapport à 2022) » .

21 % des répondants indiquent que la pratique sportive est trop onéreuse. Par ailleurs, seulement 19 % des Français déclarent avoir bénéficié d’au moins une aide financière en lien avec leur pratique physique et sportive. En 2023, 7 % des pratiquants disent avoir pu bénéficier des aides publiques telles que le Pass’sport, la Caf ou encore les aides du département ou de la commune.

Manque de moyens

Enfin, il est intéressant de noter que 9 % des sondés déplore le manque d’offre de proximité que cela soit en termes d’équipements ou encore de clubs. Il faut noter que le programme des Équipements sportifs de proximité qui vise à accompagner le développement de 5 000 terrains de sport d'ici 2024 n'a pas encore pu porter ses fruits et que la situation est en train d'évoluer sur cette problématique. Par ailleurs, « les horaires d’ouverture des équipements »  jugés « inadaptés (pas d’ouverture en nocturne, tôt le matin) »  constituent un frein pour une pratique plus régulière selon 15 % des répondants. Certains lieux sont aussi trop fréquentés et saturés, comme l’indique 13 % des sondés.

Ces résultats sont à mettre en perspective avec ceux d’une autre étude menée en 2022 sur les enjeux du sport de demain par le Centre de droit et d'économie du sport de Limoges (CDES) (lire Maire info du 11 mai 2022). Du côté des collectivités aussi des freins ont été soulevés. L’étude rapporte notamment que les collectivités souffrent particulièrement d’un manque de moyens financiers (38 %), d’une pénurie d’équipements sportifs (17 %) et d’une carence en bénévoles (14 %). L’AMF plaide notamment pour « l’amplification de l’accompagnement par l’État, du soutien aux collectivités pour prolonger durablement, au-delà des JOP 2024, la rénovation et le déploiement d’équipements sportifs structurants pour la pratique pour tous » . 

Télécharger le Baromètre. 

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