Équipements sportifs : des accès et pratiques différentes entre les communes rurales et urbaines
Par Lucile Bonnin
Complexes de tennis, salles de sport, centres équestres, grands terrains extérieurs, bassins de natation, salles polyvalentes, espaces de jeux et d’athlétisme, boulodromes… En 2023, 182 700 équipements sportifs hors sports de nature (boucles de randonnées, course d’orientation, etc.) sont recensés en France selon les données de l’Insee.
Cependant, la répartition de tous ces équipements dans les territoires est loin d’être équitable entre les communes situées en zone urbaine et les communes rurales. Si cette information soulevée dans l’étude de l’Insee n’est pas une surprise, les grands enseignements de cette étude peuvent être un outil pour les élus afin qu’ils puissent proposer une offre plus accessible et plus variée, adaptée à leurs territoires.
Disparités territoriales dans l’accès aux équipements
Première observation : les types de terrain de sport ne sont pas les mêmes en zone rurale et en zone urbaine. Globalement ce sont les petits terrains extérieurs (basket-ball, handball, etc.) qui sont les plus répandus dans le pays. On en compte près de 30 000, « soit 4,4 pour 10 000 habitants ».
En zone urbaine, si l’offre est plus variée à la fois en nombre et en type d’équipements, « les taux d’équipements par habitant sont souvent plus faibles en raison de la densité de population, ce qui peut engendrer des phénomènes de saturation et, dans certains cas, des refus d’inscription dans les clubs sportifs » . Dans ces communes on retrouve plus souvent des salles de sport, gymnases et petits terrains extérieurs sont, proportionnellement à la population, les plus représentés.
Les auteurs soulignent aussi que « certains types d’équipements suivent une logique d’implantation influencée par des facteurs géographiques (présence d’un littoral ou de massifs montagneux) ou par des spécificités culturelles locale » . Par exemple, « du fait de l’étendue de son littoral, la Bretagne concentre 20 % des équipements français de sports nautiques ».
En milieu rural, on retrouve plus souvent les grands terrains extérieurs (football, rugby, etc.), les complexes de tennis ou encore les boulodromes. Si la diversité de l’offre est ici moins importante, les habitants des bourgs ruraux et des petites villes bénéficient cependant « d'un accès à une variété d'équipements sportifs supérieure à la moyenne nationale, grâce à des installations souvent partagées entre plusieurs communes. » La mutualisation joue donc un rôle important pour optimiser l’offre sportive dans la ruralité.
De même, plus on s’éloigne des zones urbaines, plus le temps d’accès aux équipements courants s’allonge. Concrètement, « les habitants de la Creuse et de la Corse-du-Sud se trouvent en moyenne à plus de 20 minutes des bassins de natation et à 7 ou 8 minutes des courts de tennis. Le temps d’accès aux salles de remise en forme dépasse les 15 minutes en Corse-du-Sud, ainsi que dans la Nièvre et le Cantal. »
Reste que 9 000 communes sont toujours totalement dépourvues d’équipements sportifs, ce qui ne représente pas moins de 3 % de la population, soit 1,75 million de personnes. « Les communes avoisinantes ont également des taux d’équipements inférieurs à la moyenne dans des zones similaires » , est-il précisé dans l’étude.
Une webconférence pour mieux connaître le sujet
Jeudi 10 avril, de 13 heures à 14 heures, l’Institut national de la Jeunesse et de l'Éducation populaire (Injep) organise une conférence en ligne pour présenter dans le détail ces travaux avec la présence de leurs deux auteurs : Amélie Mauroux (INJEP) et Ludovic Bourlès (INSEE). Un temps d’échanges est prévu.
Pour compléter cette intervention, Rémi Dhalluin, coordinateur national des équipements sportifs au ministère des sports, présentera la base permanente des équipements sur laquelle s’est appuyée l’étude.
Pour y participer, l’inscription est obligatoire sur le site de l’Injep.
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