Sport, culture, loisirs, bars, restaurants : « aucun assouplissement » en vue, annonce le Premier ministre
Jean Castex, lors de la conférence de presse qu’il a tenue en compagnie du ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a voulu défendre l’idée que la France est aujourd’hui moins en difficulté que les autres pays européens, du fait d’un deuxième confinement décidé « très tôt ». Néanmoins, il a dû reconnaître que le niveau des contaminations reste « élevé » et tend même à « progresser depuis la mi-décembre ». La pression sur le système hospitalier reste « très forte ». Et ce n’est que dans les jours et les semaines à venir que les autorités pourront apprécier, d’une part, les effets des fêtes de fin d’années en matière de contaminations et, d’autre part, l’évolution dans le pays des nouveaux variants, plus contagieux, du virus (lire article ci-dessous).
Lieux culturels
Il n’est donc pas question – le Premier ministre l’a répété plusieurs fois dans son discours – de « baisser la garde ». Alors qu’il avait été envisagé une réouverture des lieux culturels (cinémas, théâtres, salles de concert ou musées) le 7 janvier, cette perspective s’éloigne : ces lieux, tout comme « les équipements sportifs ou de loisirs », ne connaîtront « dans les semaines qui viennent aucun assouplissement ». Un nouveau point sera fait le 20 janvier pour évoquer la possibilité d’une reprise « début février », sans la moindre certitude.
Stations de ski
C’est à la même date, le 20 janvier, que le point sera fait sur la réouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski. On sera alors à deux semaines des vacances scolaires. Cette annonce, bien qu’attendue (lire Maire info d’hier), a néanmoins provoqué la consternation chez les gestionnaires de stations de ski qui voient se profiler la perspective d’une année quasiment blanche.
Seule perspective pour éviter une catastrophe économique, selon l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) : en cas de non-réouverture des stations pour les vacances d’hiver, l’association propose ce matin de décaler celles-ci de quelques semaines, pour éviter un manque à gagner catastrophique – ces seules vacances représentent 35 % du chiffre d’affaires annuel des stations.
Bars et restaurants
Pour les cafetiers et les restaurateurs, la situation est pire encore : la perspective d’une réouverture est directement reportée « a minima jusqu’à la mi-février ». Et dans cette phrase, c’est hélas certainement le « a minima » qui est le plus important.
Le verdict est le même pour les salles de sport.
Le Premier ministre a annoncé que toutes les aides (chômage partiel, prêts garantis par l’État, fonds de solidarité, etc.) seraient maintenues le temps nécessaire, voire renforcées par des mesures complémentaires.
Couvre-feu
Comme prévu depuis l’annonce du plan de déconfinement progressif, le couvre-feu sera maintenu au moins jusqu’au 20 janvier. Après avoir été avancé de 20 h à 18 heures dans 15 départements, la semaine dernière, il va maintenant l’être dans 10 autres (1). Certes, la décision n’est pas encore officielle, puisqu’une phase de « concertation » entre les préfets et les élus locaux doit se dérouler aujourd’hui, mais cette concertation, comme la semaine dernière, relève plus de l’affichage qu’autre chose, et la décision sera très certainement prise, pour une entrée en vigueur dimanche.
Vers un nouveau confinement ?
Le Premier ministre n’a pas prononcé une seule fois le mot de « reconfinement » en évoquant les jours à venir, dans son discours. Mais à plusieurs reprises, il a averti que si la situation devait se dégrader, le gouvernement pourrait avoir à prendre « des mesures nationales supplémentaires ». « Comme beaucoup de pays qui viennent de prendre de telles mesures récemment, nous devrons réagir vite si nous faisions le constat d’une nouvelle accélération du virus », a conclu Jean Castex, ce qui est une allusion directe aux quelque onze pays d’Europe qui viennent de prendre des mesures de confinement total ou partiel.
Dernière annonce importante, en dehors des questions liées à la campagne de vaccination : à partir du dimanche 10 janvier, les personnes qui présentent des symptômes ou qui sont cas-contact n’auront plus besoin d’aller chez un médecin pour obtenir un arrêt de travail : il leur suffira de « s’inscrire sur le site de l’Assurance-maladie » pour se voir délivrer un arrêt de travail « immédiat, indemnisé et sans jour de carence ».
Franck Lemarc
(1) Haut-Rhin, Bas-Rhin, Côte-d’Or, Yonne, Cher, Allier, Haute-Savoie, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse et Bouches-du-Rhône.
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