Communication : l'information municipale plébiscitée
Par Xavier Brivet
« Le papier demeure, le numérique explose et l’oralité s’impose » : tel est le principal enseignement de la 8è édition du Baromètre de la communication locale, dont les résultats ont été présentés, le 7 novembre. Réalisé tous les deux ans par Epiceum et Toluna-Harris Interactive, en partenariat avec l’AMF, La Poste et Cap’Com, cette enquête, réalisée du 27 août au 5 septembre dernier auprès d’un échantillon représentatif de la population française, sonde les pratiques et les attentes des citoyens en matière d’information locale.
Les Français privilégient un « mix média »
Interrogés sur les principaux médias utilisés pour s’informer sur la vie locale, les Français privilégient un « mix media » en plaçant en tête, et dans un mouchoir de poche, un trio : « les échanges avec les habitants » (76%) – bouche à oreille, réunions publiques, échanges directs avec les élus -, « la lettre d’information, bulletin ou magazine » de leur collectivité (75%) et, pour la première fois, le site internet de leur collectivité (70%). « Nous n’assistons pas (…) au remplacement d’usages anciens par d’autres plus récents mais plutôt à un équilibre des pratiques reposant à la fois sur le papier (fiabilité), le numérique (praticité) et l’oralité (proximité et personnalisation) » , soulignent les auteurs de l’enquête, cette dernière pratique du « bouche à oreille » étant citées en priorité par les répondants depuis la création du baromètre en 2009.
Le magazine municipal privilégié
« Les magazines publiés par les collectivités de tous niveaux restent le premier (...) média utilisé par les Français pour s’informer sur la vie locale avec trois quarts d’utilisateurs déclarés cette année », soulignent les auteurs du Baromètre. Ils lisent en priorité le magazine de leur commune (70 %) devant celui de la région et du département (61%), et celui de l’intercommunalité (58%). Un magazine municipal que 69% des citoyens interrogés souhaitent recevoir directement dans leur boîte à lettres plutôt qu’en format numérique (47%) ou en distribution dans des lieux publics (38%).
L’abondance de supports officiels d’information ne nuit pas : ainsi, 64% des répondants estiment que les informations reçues de la part des différentes collectivités « se complètent plutôt bien, donnent une vision claire et cohérente de l’action publique des différentes collectivités » , soit « 17 points de plus qu’en 2015 ». « Un joli satisfecit pour les communicants publics qui, à l’évidence, remplissent bien leur mission de pédagogie institutionnelle » , commentent les auteurs du Baromètre.
Le site internet et les réseaux sociaux en progression
L’usage du site internet « officiel » des collectivités « est en progression continue depuis 2009 puisqu’il est passé de 37 % à 70 % d’utilisateurs déclarés en 15 ans ». Derrière le trio de tête des médias plébiscités pour s’informer, les Français placent « les évènements locaux » (69 %) et « l’affichage » (67 %). L’usage des pages (officielles ou non) sur les réseaux sociaux « continue sa rapide progression » (58% des Français interrogés déclarent utiliser les pages officielles de la collectivité contre 25% en 2013), avec une préférence pour Facebook (48%) devant Instagram (27%). Les applications mobiles connaissent elles aussi « une croissance spectaculaire » (48 % de répondants y recourent contre 9% en 2013).
Jugement très positif sur la qualité de l’information locale
Les Français recherchent en priorité des informations sur la vie locale (culturelle, associative…), les services et équipements publics, et les grands projets. Dans tous ces domaines, les informations délivrées, notamment par la mairie, sont jugées majoritairement « bonnes » et « crédibles ». Ainsi, 82% des répondants estiment que les informations publiques les informent bien sur la vie locale.
La fiabilité est la première qualité attribuée par les Français à l’information locale émise par leurs collectivités (76%), ce qui explique « la prime accordée par les lecteurs à tous les supports qualifiés (...) » dont les informations « sont toujours mieux notées que celles publiées par des acteurs privés comme la PQR [presse quotidienne régionale] ou la PHR [presse hebdomadaire régionale], les radios ou les télés locales » . Dans ce contexte, l’émergence de l’intelligence artificielle et son impact sur l’information locale posent question : interrogés pour la première fois sur le sujet, 37% des Français estiment que l’IA permettrait d’accélérer la diffusion des contenus mais seuls 23 % qu’elle permettrait de produire une information plus fiable.
« Les communes sont un pôle stabilité pour les habitants et ces résultats soulignent l’importance de leur communication auprès d’eux. Les élus doivent veiller à délivrer une information fiable, lisible, didactique, en privilégiant une mixité des supports pour toucher un maximum de personnes » , a souligné Murielle Fabre, secrétaire générale de l’AMF. La maire de Lampertheim (67) estime aussi qu’« une communication efficace contribue au mieux vivre ensemble en ces temps de tensions, et peut favoriser l’engagement civique ». Elle a aussi pointé un enjeu grandissant et incontournable pour les élus, encore largement perfectible : « la communication de crise » . Christian de La Guéronnière, directeur d’Epiceum, a insisté sur la nécessité de préserver les moyens dédiés à la communication locale « qui est véritable service public de l’information » , au moment où beaucoup de collectivités sont confrontées à des difficultés budgétaires.
Les résultats de cette 8è édition du Baromètre de la communication locale feront l’objet d’un débat dans le cadre du 106è congrès de l’AMF, le 20 novembre (11h-12h30, salle Agora 60), puis lors du forum Cap’Com organisé du 10 au 12 décembre, à Lille.
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