Quartiers prioritaires : plus de sept résidents sur dix bénéficient d'au moins une prestation de la Caf, selon l'Insee
Par A.W.
Ce n’est pas vraiment une surprise, mais l’Insee confirme, dans une note parue hier, qu’une « part élevée » des bénéficiaires d’allocations se situent dans les quartiers prioritaires.
Dans toute la France, ce sont 13,8 millions de foyers qui ont ainsi perçu au moins une prestation légale versée par les caisses d’allocation familiale (Caf) en décembre 2023. Des foyers qui regroupent 32,5 millions de personnes si l’on prend en compte à la fois l’allocataire, mais aussi ses éventuels conjoint, enfants et d'autres personnes à charge.
Ce qui représente près de 45 % de la population qui est couverte, de près ou de loin, par ces aides. Une proportion et un nombre de foyers en légère baisse par rapport à l’année précédente (- 0,9 % et - 0,6 %, respectivement).
Niveau de ressources
Dans le détail, on retrouve un peu plus de 7,7 millions de foyers allocataires dans les unités urbaines englobant les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), plus de 2,1 millions dans celles sans QPV et environ 2 millions en dehors des unités urbaines. Dans les seuls QPV, un peu plus de 1,8 million de foyers reçoivent une aide la Caf.
Dans le détail, ce sont plus de sept résidents des quartiers prioritaires sur dix qui bénéficient d’au moins une prestation légale versée par les caisses d’allocations familiales, contre quatre sur dix sur l’ensemble du territoire.
Mais l’Insee rappelle que « les QPV sont identifiés par un critère de concentration de population à bas revenu », le taux de pauvreté y étant de 44,3 % (en 2021), contre 14,5 % pour l’ensemble de la France métropolitaine.
Dans les quartiers prioritaires, la part d’allocataires bénéficiant de prestations sous conditions de ressources est nettement plus élevée que dans le reste du territoire. « Deux tiers des foyers allocataires vivant en QPV bénéficient d’au moins une prestation sous conditions de ressources, contre la moitié seulement sur l’ensemble du territoire », selon l’Institut.
Ce sont d’ailleurs les aides au logement et le revenu de solidarité active (RSA) qui sont davantage versés dans ces quartiers que dans le reste de la France. En décembre 2023, 64,2 % des foyers allocataires de France métropolitaine vivant en QPV étaient, par exemple, bénéficiaires d’une aide au logement, contre un peu plus de 40 % pour l’ensemble du territoire. La part d’allocataires percevant des bénéficiaires du RSA y est doublée (25 % contre 13 %).
À l’inverse, l’écart est « faible » pour l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et la prime d’activité, cette dernière s'adressant aux personnes en activité ou au chômage partiel ou technique ayant des ressources modestes. Les prestations familiales sans niveau de ressources sont, elles, proportionnellement un peu plus élevées dans l’ensemble du pays que dans les seuls QPV.
« Lorsque seuls les foyers avec enfant sont pris en compte, la fréquence des prestations familiales sans conditions de ressource en QPV (78 %) est proche de celle sur l’ensemble du territoire (82 %), et l’écart pour les prestations familiales avec conditions de ressources est nettement plus marqué : respectivement 82 % et 60 % », observe ainsi l’Insee.
Familles monoparentales et nombreuses
Parmi les foyers allocataires de ces quartiers, les personnes seules, familles monoparentales, couples sans enfants et familles nombreuses sont surreprésentés au contraire des couples avec un ou deux enfants, constate aussi l’Insee.
Les ménages sans enfants (personnes seules et couples) sont ainsi nettement majoritaires parmi les foyers allocataires dans les QPV, où ils représentent 57 % des foyers contre 51 % des foyers allocataires sur l’ensemble du territoire, tout comme les familles monoparentales qui sont aussi surreprésentées (21 %, contre 16 % en France).
« Globalement, les couples avec enfants sont moins représentés dans les foyers allocataires des QPV : 23 %, contre 33 % des foyers allocataires sur l’ensemble du territoire. Les couples ayant un ou deux enfants sont presque deux fois moins présents dans les QPV, alors que les foyers allocataires avec au moins trois enfants y sont représentés dans les mêmes proportions : 10 %, contre 9 % sur l’ensemble de la France », observe l’Insee, en soulignant que, « au-delà, les familles de quatre enfants ou plus sont deux fois plus fréquentes » en QPV (6 %) que dans l’ensemble du territoire (3 %).
Après l’actualisation en 2024 des contours des quartiers prioritaires de la politique de la ville de France métropolitaine, on dénombre désormais 1 466 quartiers prioritaires en France (hors Mayotte) qui rassemblent un peu plus de 5,6 millions d’habitants.
À la suite de cette actualisation, « 56 000 foyers allocataires localisés en QPV selon l’ancienne géographie prioritaire ne le sont plus avec la nouvelle, et inversement 220 000 foyers allocataires qui n’étaient pas localisés en QPV selon l’ancienne géographie prioritaire le sont désormais avec la nouvelle ».
Résultat, « l’actualisation de la géographie prioritaire s’est traduite par une augmentation du nombre de personnes couvertes en QPV (+11 %), dans les mêmes proportions que l’ensemble de la population résidant en QPV (+10 %) », signale l’Insee, en notant que « les populations de foyers allocataires présentent les mêmes caractéristiques entre anciens et nouveaux contours des QPV ».
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