Pour les CCAS, l'urgence budgétaire s'ajoute à l'urgence socialeÂ
Par Emmanuelle Stroesser
Depuis 2020 et le début du mandat, plus de sept CCAS ou CIAS sur dix (71 %) ont dû revoir leur budget à la hausse. « Dont un tiers de plus de 20 % ». Du « jamais vu », explique l’Unccas.
Ce chiffre est la donnée principale à retenir de l’enquête flash menée par l’Unccas auprès de son réseau, le mois dernier (1). Une enquête lancée pour « objectiver » ce que les CCAS font remonter depuis des mois, explique à Maire info le président de l’Unccas, Luc Carvounas, maire d’Alfortville, également co-président de la commission Affaires sociales de l’AMF.
L’enquête ne prétend pas à l’exhaustivité, ses résultats « révèlent néanmoins une nette progression des budgets, mais aussi une fragilité persistante des moyens et un élargissement des publics accompagnés », souligne le document. La demande sociale est plus forte, pour des raisons multifactorielles : population vieillissante, hausse de la précarité, nouveaux publics (dont un tiers de travailleurs pauvres, ainsi que des familles monoparentales, jeunes, migrants, personnes isolées).
Près de 62 % des CCAS dépendent majoritairement de la subvention communale pour financer leurs actions. Les communes ont augmenté leurs subventions. Mais les CCAS se sont également tournés vers d’autres soutiens, pour diversifier leurs sources de financement. Il s’agit alors de soutiens ponctuels, par appels à projets. Mais, revers de la médaille, cela fragilise les actions menées.
Quatre pistes de réflexion
Il y a quelques mois, les communes avaient échappé de peu à la remise en cause de l’existence des CCAS dans les communes de plus de 1500 habitants (lire Maire info du 16 mai 2025). Plutôt que de subir, l’Unccas prend cette fois les devants, et lance plusieurs pistes d’action et de réflexion versées pour un « futur acte de décentralisation ». Quatre pistes précisément, présentées comme des « leviers pour consolider l’action sociale locale ».
Premièrement : créer un fonds national pluriannuel de soutien aux CCAS/CIAS. L’enjeu est de « stabiliser les budgets et absorber la hausse structurelle et conjoncturelle des dépenses sociales » explique l’association.
Deuxième piste : simplifier l’accès aux financements externes (État, départements, Europe). Les CCAS étant davantage obligés de chercher du côté des appels à projets pour trouver les lignes budgétaires permettant de continuer à innover, l’Unccas demande que ce travail, soit simplifié grâce à un « allègement des procédures ».
Troisième proposition : apporter un soutien aux petites communes, via « des mécanismes de péréquation et un appui technique renforcé, pour garantir une équité territoriale dans l’accès aux financements ». Car si près de 62 % des CCAS dépendent majoritairement de la subvention communale, la proportion grimpe à plus de 90 % pour les communes de moins de 20 000 habitants.
Par ailleurs, si les CCAS ont de plus en plus recours aux appels à projets et autres manifestations d’intérêts, cela suppose d’en avoir les compétences et moyens. Là encore, cela se raréfie à mesure que la commune est plus petite, plaide l’UNCCAS. L’Union demande donc à l’État – c’est la quatrième piste – de prendre sa part et de « déployer une véritable ingénierie locale d’État ».
(1) 274 CCAS et CIAS de communes rurales, périurbaines et métropolitaines de 18 régions et 76 départements ont répondu à l’enquête réalisée en octobre 2025.
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