Lutte contre la pauvreté : l'heure des métropoles
175,3 millions d’euros sont dédiés à la montée en charge de la stratégie de lutte contre la pauvreté dans les territoires cette année 2020. Cela concerne notamment le conventionnement avec les métropoles. Comme l’annonçait l’ancien délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté, Olivier Noblecourt, dans une interview à Maires de France en janvier 2020, il s’agit, après les départements qui ont quasiment tous passés contrat avec l’État, de développer la contractualisation avec les métropoles – comme cela a été le cas en 2019 pour la métropole de Toulouse. Précisément, l’objectif est « d’apporter des solutions aux problématiques rencontrées dans les grandes aires urbaines » précise une instruction du 12 février, publiée le 13 mars par le ministère des Solidarités et de la Santé (1).
Les métropoles « interviennent en effet, à géométrie variable mais de manière de plus en plus marquée, sur le champ de la stratégie pauvreté, notamment par l’exercice de certaines compétences départementales sur leur territoire » relève l’instruction.
Cela concerne aussi bien leurs interventions dans le champ du logement, du développement économique, de l’insertion vers l’emploi, la mobilité ou encore de la lutte contre la précarité alimentaire, précise l’instruction.
Pour la métropole de Toulouse, l’État avait prévu en 2019 un financement prévisionnel d’un million d’euros, pour que la métropole mette en place des actions spécifiques, en complément de celles du département, afin, notamment, de créer un nouvel espace de rencontre parents enfants, de mettre en place des maraudes, de renforcer la prévention spécialisée ou des dispositifs à l’intention de personnes en recherche d’emploi.
Cette contractualisation entre État et métropoles n’a rien d’uniforme – au contraire. Les « spécificités et différenciations de chaque territoire » seront prises en compte et détermineront les champs d’intervention plus ou moins ciblés, assure l’instruction. Et de citer en exemple différents champs d’intervention justement : l’accompagnement à l’hébergement des personnes en difficulté, à l’insertion des jeunes ou encore la prévention spécialisée.
Il est à noter que « des crédits complémentaires pourront également être accordés pour la mise en œuvre du plan national de formation des professionnels de la petite enfance », dans la limite d’une enveloppe de 2 millions d’euros. Une instruction ad hoc doit préciser le cadre de ces financements.
Le déploiement de cette contractualisation entre l’État et les métropoles figure en tête de liste de la feuille de route fixée à la nouvelle déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Marine Jeantet. Celle-ci a été nommée le 4 mars en Conseil des ministres et a pris ses fonctions le 11 mars. Elle succède à Vincent Reymond, qui avait été nommé délégué par intérim après le départ d’Olivier Noblecourt. Médecin spécialiste en santé publique, elle avait fait ses premières armes en tant que haut-commissaire à la lutte contre la pauvreté pour l’Ile-de-France depuis septembre 2019.
Emmanuelle Stroesser
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