Les commissaires à la lutte contre la pauvreté nommés par décret... une deuxième fois
Étonnante annonce que celle qui a été faite à l’issue du Conseil des ministres de mercredi dernier, confirmée par un décret paru samedi 25 janvier : la fonction de « commissaire à la lutte contre la pauvreté » est créée, chacun de ces commissaires ayant vocation à être placé auprès des préfets de région. Sauf que depuis cinq mois, ces commissaires sont déjà en place. Il s’agit donc apparemment surtout d’un changement de nom de la fonction.
Il y a deux semaines encore, un communiqué de presse du ministère des Solidarités et de la Santé faisait le point sur la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, au moment où le délégué interministériel, Olivier Noblecourt, quittait ses fonctions le 6 janvier – pour diriger une liste à Grenoble aux municipales. On pouvait y lire que le déploiement de la stratégie nationale « se poursuit », notamment autour « des hauts-commissaires à la lutte contre la pauvreté en poste depuis le 1er septembre 2019 ». Et en remontant plus loin dans l’historique de la fonction, on retrouve, en date du 19 février 2019, un avis paru au Journal officiel destiné à pourvoir 13 postes de « hauts commissaires dédiés à la lutte contre la pauvreté » dans chacune des régions. Leur tâche : « Assurer la coordination et le pilotage interministériel au niveau régional de la stratégie, en mobilisant l'ensemble des administrations concernées par les différentes politiques publiques concourant à la prévention et à la lutte contre la pauvreté : petite enfance, hébergement/logement, économie, emploi, formation, éducation, jeunesse, santé et médico-social. » Les hauts-commissaires « œuvrent à la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés », dont les collectivités territoriales.
Délégation interministérielle renommée
Le décret paru samedi et le communiqué de presse qui l’accompagne utilisent les mêmes mots pour définir la fonction, à une exception près : les « hauts-commissaires » sont devenus des « commissaires ». Mais, est-il précisé dans le décret, les personnes déjà nommées à cette date peuvent rester en place sans qu’il soit besoin de lancer une nouvelle procédure de sélection.
Explication rétroactive du gouvernement : les hauts-commissaires nommés en septembre n’étaient en réalité que des « préfigurateurs » (ce qui ne figurait nulle part jusqu’à maintenant). Il semble surtout que la « rétrogradation » des hauts commissaires en commissaires ait été faite pour satisfaire les préfets.
Le travail de ces commissaires sera piloté par le nouveau délégué interministériel Vincent Reymond. Ce dernier était jusqu’à présent secrétaire général de la délégation interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté. Il a été nommé, par intérim, pour remplacer Olivier Noblecourt. Au passage, le nom de la délégation a été modifié : alors qu’elle s’appelait « délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes », ces derniers mots ont été supprimés de l’intitulé, pour traduire la volonté du gouvernement d’élargir ses missions à la lutte contre la pauvreté en général.
F.L.
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