Les associations alertent sur le nombre très élevé d'enfants à la rue
9 447 places hivernales sont à ce jour ouvertes, dont 3 213 dans des centres d’hébergement en Île-de-France. Le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, a fait un point d’étape, mercredi 18 décembre, sur le plan hivernal 2019-2020, qui a été déclenché le 1er novembre. À cette occasion, le ministre a reconnu que « les besoins restent importants ».
Un euphémisme pour les 36 associations du Collectif des associations unies, qui avaient l’intention de donner, ce même jour, un coup de semonce. Elles ont dû le reporter en raison des grèves. Les associations souhaitaient présenter une photographie de la crise de l’hébergement « au-delà du périphérique parisien », en faisant venir des acteurs de Rennes, Toulouse, Lyon, etc., pour témoigner. « Car les remontées du terrain montrent que toutes les grandes villes connaissent un pic de familles et d’enfants à la rue », alerte Florent Guéguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (ex-Fnars), et porte-parole du Collectif. Un pic « jamais atteint depuis les années 2000 ». Il s’agit à la fois de « familles victimes de la crise économique et du logement cher des grandes villes, victimes d’expulsions locatives », de familles « obligées de dé-cohabiter à la suite de violences intrafamiliales ». Et enfin de familles « issues de la crise de l’accueil des migrants ».
La communication du ministère souligne justement qu’en Île-de-France, « près de 1 400 places sont réservées pour les familles sollicitant le 115, soit 43,5 % des places ouvertes ». Mais la réponse ne satisfait pas les associations. Elles pointent le fait que 700 enfants au moins dorment à la rue chaque jour, faute d’avoir obtenu un hébergement après un appel au 115. « Ce chiffre a un peu baissé ces derniers jours, mais pour atteindre 500 enfants », reprend Florent Guéguen.
Appel à la mobilisation
Les associations demandent des mesures « claires » et « exceptionnelles ». À commencer par « une mise à l’abri et un accompagnement des familles ». « Nous sommes face à un problème à la fois quantitatif et qualitatif », pose le responsable de la Fnars, qui nécessite « un redéploiement » des crédits « pour ouvrir des CHRS familiaux, autrement dit des structures pérennes plutôt que de continuer à financier de l’hébergement hôtelier low cost ».
Leurs attentes concernent surtout le gouvernement, à qui il demande de se « fixer un objectif de zéro enfant à la rue rapidement ». Mais les associations comptent également s’adresser aux grandes collectivités. La loi Mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion de 2009 a, en effet, fixé un quota de places d’hébergement par tranches d’habitants, dans les communes de plus de 50 000 habitants. « Mais ces quotas ne sont pas respectés à défaut de sanctions financières suffisantes », assure Florent Guéguen. Si « l’obligation des communes n’est pas de financer de l’hébergement », reconnait-il, il leur demande de « proposer des locaux » pour faciliter l’ouverture de nouveaux hébergements par des associations.
Le Collectif soutient également l’amendement sénatorial proposé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020, qui vise à mieux connaître le nombre de personnes sans abri en France, de façon à améliorer le pilotage de la politique d’hébergement. Il n’existe, en effet, aucune donnée fiable depuis 2012, date du dernier recensement.
E.S.
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