Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 25 mai 2021
Social

Les 43 000 places d'hébergement d'urgence créées pendant la crise sanitaire sont prolongées

Le ministère du Logement a décidé de maintenir les places supplémentaires ouvertes depuis le premier confinement au moins « jusqu'à la fin du mois de mars 2022 ».

Par A.W.

Alors que la trêve hivernale doit prendre fin à la fin du mois, la ministre chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, a annoncé, vendredi, « le maintien jusqu’à fin mars 2022 des 200 000 places d’hébergement actuellement ouvertes ». 
Une annonce qui devrait soulager les associations, qui craignaient un retour à la rue des 43 000 personnes hébergées en urgence ayant bénéficié des places supplémentaires ouvertes depuis le premier confinement.

Sortir de « la gestion au thermomètre » 

« Pour la première fois dans le secteur de l’hébergement d’urgence, aucune fermeture de place ne se fera à l’issue de la période hivernale », a assuré la ministre dans un communiqué. 
« Les personnes hébergées le seront en hiver comme en été, ce qui permet la continuité de l’accompagnement social vers l’accès au droit, à la santé, au logement, à l’emploi. Il s’agit de sortir de la « gestion au thermomètre »  de l’hébergement d’urgence, avec des places qui resteront ouvertes toute l’année », a-t-elle souligné alors que cette pratique - qui consiste à abriter les plus précaires l'hiver avant de les renvoyer chaque printemps dans la rue - était décriée de longue date par les associations. Maintenir les places créées depuis mars 2020 devrait coûter 690 millions d'euros, ce qui doit porter le budget annuel consacré à l'hébergement d'urgence à 2,9 milliards d’euros, selon le ministère.
« Les personnes hébergées sont garanties de le rester jusqu’à ce qu’une solution de sortie vers le logement leur soit proposée », a ainsi confirmé Emmanuelle Wargon. « A l'issue de la trêve, si une expulsion doit avoir lieu, elle sera assortie d’une proposition d’un autre logement, ou à défaut d’une proposition d’hébergement le temps qu’une solution plus pérenne soit trouvée », a assuré le ministère qui a garanti que « l'Etat indemnisera rapidement les propriétaires quand les expulsions n'auront pas lieu avec le concours de la force publique ».
Pour lutter contre le sans-abrisme, la ministre mise aussi sur la création de « nouvelles places en intermédiation locative », « dès 2021 ». « Les moyens consacrés à l'accompagnement vers ou dans le logement seront renforcés dans le cadre du plan Logement d’abord », a rappelé le ministère de la Transition écologique sur Twitter
Depuis le lancement de cette stratégie par le chef de l’Etat en septembre 2017, ce sont 235 000 personnes qui ont pu accéder à un logement pérenne, selon le ministère. Les préfets doivent recevoir des instructions pour « accélérer l'attribution de logements très sociaux »  aux sans-abri. 
Des efforts qui restent toutefois « insuffisants », selon les associations, qui craignent un afflux de nouveaux pauvres créés par l'épidémie et redoutent la reprise des expulsions locatives. 
 

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2