Un nombre « historiquement bas » de mariages célébrés en 2020
Par Lucile Bonnin
Mariages et crise sanitaire ne semblent pas faire bon ménage. C’est en effet ce que prouve une étude chiffrée de l’Insee, qui recense, certes, une baisse des mariages depuis une vingtaine d’années, mais observe surtout une importante diminution en 2020. Les mariages étaient plus nombreux de presque un tiers en 2019 qu’en 2020.
Ainsi, en 2020, 154 600 mariages ont été célébrés en France, un nombre historiquement bas, ce taux étant le plus faible observé « depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale » , selon l’Insee.
De mars à mai : mise à l’arrêt des célébrations
Lorsqu’Emmanuel Macron avait prononcé le fameux « Nous sommes en guerre » contre le coronavirus, le chef de l’État annonçait en réalité le début d’un confinement qui préconisait à tous les Français de réduire « au strict nécessaire » leurs déplacements et leurs contacts. Tout était à l’arrêt. « Les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue, ne sera plus possible. » Célébrer un mariage ne faisait pas exception.
Du 17 mars au 10 mai 2020 (période de confinement national), les célébrations de mariages ont été par conséquent strictement interdites. Quelques dérogations accordées par le procureur de la République avait été prévues notamment « lorsque la mort d’un des époux était imminente, pour les militaires partant en opération ou lorsque le mariage conditionnait certaines démarches administratives urgentes ». Pendant cette période particulière, seuls 538 mariages ont été célébrés, contre plus de 25 000 sur la période du 17 mars au 10 mai 2019.
Les mariages à nouveau autorisés mi-mai
Après cette accalmie matrimoniale, le déroulement des mariages a pu lentement reprendre mais sous certaines conditions. Les cérémonies en mairie, de mariages et de pacs, ne pouvaient accueillir après le 19 mai 2020 qu’un tiers de la capacité maximale de la salle, « puisque deux sièges devront être laissés libres entre les personnes ou les groupes d'une même famille, avec positionnement en quinconce entre chaque rangée » , comme le rappelait Maire info en mai 2020.
Cette contrainte de jauges à respecter est venue se coupler avec une restriction des déplacements à 100 km autour du domicile jusqu’au 1er juin. « Du fait de ces contraintes, certains couples ont annulé la cérémonie et la reprise des mariages en mai a été très limitée : entre le 11 mai 2020 et le 1er juin, 713 mariages ont eu lieu, contre près de 20 000 à la même période en 2019 » , est-il indiqué dans l’étude de l’Insee.
Une reprise progressive en juin
Si l’été 2020 a été plus clément en terme de nombres de mariages célébrés avec la levée des restrictions le 2 juin, il n’y a pas de véritable retour à la normale observé. L’Insee explique cette reprise très progressive par le fait qu’une cérémonie doit être légalement annoncée au moins 10 jours avant les festivités. En effet, pour rappel, il est impératif de publier les bans du mariage au minimum 10 jours avant la date de l’union à la mairie.
Par ailleurs, « les couples souhaitant organiser une fête (...) ont dû attendre afin d'être certains d'en avoir l'autorisation durant la période estivale, d'où des mariages moins nombreux à l'été 2020 qu'à l'été 2019 (62 00 mariages entre juin et août 2020 contre 104 000 en 2019. » Mais ce retard a été rattrapé en septembre et en octobre, où les mariages ont été plus nombreux par rapport à 2019.
Puis, l'heure du deuxième confinement a sonné. « Le deuxième confinement, qui a débuté fin octobre 2020, n'a pas interdit la tenue de mariages mais le nombre d'invités restait limité durant cette période. Enfin, le 15 décembre, le confinement a pris fin, les rassemblements ont été à nouveau autorisés, mais la mise en place d'un couvre-feu a réduit les possibilités de se regrouper en soirée. Le nombre de mariages en novembre est resté néanmoins beaucoup plus élevé que durant le premier confinement (7 000 mariages en novembre 2020) et il est supérieur en décembre 2020 à celui de décembre 2019 (11 000 contre 10 000). »
Des différences en fonction des territoires
La Corse (- 39 %), la Normandie (- 37 %) et les Hauts-de-France (- 36 %) sont les territoires qui ont connu la plus forte diminution du nombre de mariages. La baisse est plus faible dans le sud et le bassin parisien : - 28 % en Occitanie, Provence-Alpes-Côte-D'Azur et Centre-Val-de-Loire ; - 29 % en Île-de-France. « Durant les trois derniers mois de l'année 2020, la hausse du nombre de mariages en France est de 5 % par rapport à 2019, mais elle est limitée à moins de 2 % dans trois régions : Ïle-de-France, Grand Est et Hauts-de-France. »
Au sein des territoires d'outre mer, les restrictions sanitaires au cours de l'année 2020 ont pu être différentes mais les résultats sont similaires à ceux observés en France métropolitaine. L'Insee recense une diminution de 28 % des mariages en Guadeloupe, de 29 % en Martinique, de 34 % à La Réunion et « des chutes très brutales en Guyane (- 43 %) et à Mayotte (- 46 %). »
Enfin, les couples ayant maintenu leur mariage en 2020 ont dû adapter leur organisation. Ils ont été plus nombreux à choisir de se marier dans la commune de résidence d’un des époux. Cette constatation est d’autant plus vraie au regard de la période estivale où 83 % des mariages ont eu lieu dans la commune de résidence des mariés en juin 2020 contre 79 % en juin 2019.
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