Situation dans les écoles, centres de vaccination : le point sur les infos covid-19 du jour
Par Franck Lemarc
Conséquence de la très rapide progression de la cinquième vague en France, le nombre de classes fermées ne cesse d’augmenter : il atteint, aujourd’hui, 6 000, a annoncé hier le ministre de l’Éducation nationale. Soit 2000 fermetures de classes entre le vendredi 19 novembre (dernier chiffre donné par le ministère) et le mardi 23 novembre.
À quand le passage au niveau « orange » ?
Jean-Michel Blanquer a toutefois voulu relativiser ce chiffre, devant les députés, hier, en précisant qu’au « pic de l’épidémie, l’année dernière », c’étaient 12 000 classes qui étaient fermées. La comparaison n’est pas évidente : d’une part, parce que nous ne sommes manifestement pas arrivés « au pic » de la 5e vague, plutôt prévu pour la fin de l’année ; d’autre part, parce que les critères pour fermer des classes ne sont plus les mêmes. Alors que l’année dernière, tous les niveaux scolaires étaient concernés par l’éventualité d’une fermeture de classe en cas de dépistage d’un cas de covid-19, cela n’est possible, depuis la rentrée, que pour l’école élémentaire.
Reste à savoir combien de temps le protocole mis en place par l’Éducation nationale restera au niveau actuel. Rappelons que ce protocole comporte quatre niveaux (vert, jaune, orange, rouge), avec pour chacun un certain nombre de règles concernant le port du masque, le brassage des élèves, la possibilité ou non de pratiquer des activités sportives en intérieur, etc. L’ensemble du pays est passé au niveau jaune le 15 novembre, avec pour conséquence le retour du port du masque en intérieur pour tous les élèves des écoles élémentaires (dans les collèges et les lycées, il est obligatoire même au niveau vert).
Alors que le taux d’incidence national pourrait dépasser aujourd’hui les 200 (il était de 191 hier) et que le taux de reproduction du virus ne fait qu’accélérer (il était hier de 1,4, c’est-à-dire que 1000 personnes en contaminent 1400), on peut se demander si le niveau orange va bientôt être déclenché dans les établissements scolaires. Le problème est que, depuis la publication de son protocole, le ministère n’a jamais donné des seuils objectifs qui déterminent le passage d’un niveau à l’autre : il indique simplement procéder à « une analyse régulière de la situation sur la base notamment des indicateurs fournis par Santé publique France ». Il a été ainsi décidé, fin septembre, que le passage du niveau jaune au niveau vert serait déclenché dans les départements dont le taux d’incidence passerait sous la barre des 50 cas pour 100 000 habitants pendant plus de cinq jours. À l’inverse, quels critères seront retenus pour le passage inéluctable du niveau jaune au niveau orange ? Le seuil de 200, qui a par exemple été défini pour imposer le pass sanitaire pour accéder aux remontées mécaniques des stations de ski, sera-t-il aussi appliqué pour l’Éducation nationale ? Impossible de le savoir à cette heure, ce qui ne facilite pas l’anticipation pour les directeurs d’école et les élus.
Les fermetures des centres de vaccination
On en saura peut-être plus sur cette question après le Conseil de défense qui se tiendra ce matin, lors duquel le gouvernement va prendre un certain nombre de décisions, alors que ce sont 30 000 nouveaux cas qui ont été détectés hier.
La principale décision qui sera prise aujourd’hui concernera certainement la vaccination et l’extension du rappel vaccinal à une plus grande partie de la population, conformément aux recommandations tant du Conseil scientifique que du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (lire Maire info d’hier). Avec à la clé, sans doute, la perspective d’une campagne de vaccination de masse qui pourrait durer au moins jusqu’au printemps prochain.
Cela pose la question de l’avenir des centres de vaccination ouverts par les communes depuis l’hiver dernier. Ce sujet a été abordé hier, lors de la séance de questions au gouvernement, par le député LR de l’Essonne, Bernard Bouley : « La volonté du gouvernement de faire entrer la vaccination anticovid dans le circuit ordinaire des soins de ville a entraîné la fermeture de nombreux centres de vaccination. Compte tenu de l’urgence et du nombre d’injections à réaliser, je m’inquiète de la capacité des médecins de ville et des pharmaciens à y faire face. » Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a répondu avec ironie : « J’ai cru que votre question concernait l’Allemagne car vous sembliez décrire un territoire privé de centres de vaccination. (…) Pour notre part, nous ne nous sommes jamais désarmés : plus de mille centres de vaccination restent ouverts sur le territoire national. »
Cette déclaration semble exacte, si l’on regarde le fichier – disponible en open data – des centres de vaccination, mis à jour hier. On y apprend que depuis le 1er janvier dernier, ce sont 2875 centres de vaccination qui ont été ouverts – incluant des centres destinés au grand public et des centres réservés aux personnels de santé. Sur ces 2 875 centres, 828 ont fermé ou prévoient de fermer d’ici la fin novembre ; plus précisément, 808 ont fermé et 20 indiquent une date de fermeture prévue entre aujourd’hui et le 30 novembre. Il y aura donc au 30 novembre, selon ce ficher – édité par Santé publique France – 2 047 centres de vaccination ouverts dans le pays. Si l’on retire les centres exclusivement réservés aux professionnels, on aboutit au chiffre de 1 102 centres de vaccination, ce qui est conforme aux « plus de mille centres » indiqués par le ministre.
Reste à savoir si cela sera suffisant pour faire face à une campagne de rappel qui devrait, au final, être de même ampleur que la campagne de primo-vaccination. Car la seule ouverture des centres de vaccination ne résout pas tout : certains d’entre eux sont certes restés ouverts mais ont largement réduit la voilure depuis la fin de l’été. Et les collectivités qui les portent ne peuvent pas mobiliser éternellement des moyens, des locaux et du personnel qui, de facto, ne peuvent plus être mobilisés ailleurs.
Cette question, pourtant cruciale, a été balayée avec un peu de légèreté hier par le ministre, devant les députés : « La logistique suivra ! ».
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