Édition du jeudi 20 janvier 2005
L'Association des maires ruraux de France dénonce les orientations du groupe de travail sur le Fonds postal de péréquation territoriale
LAssociation des maires ruraux de France (AMRF) se déclare déçue de lorientation des travaux du groupe de travail sur le Fonds national de péréquation territoriale qui, dit-elle, avait fait naître lespoir de pistes nouvelles pour que soit assurée la présence postale dans les territoires ruraux. LAMRF ne «cautionnera» pas cette orientation.
Elle entend «participer à lélaboration de véritables solutions et non cautionner une opération qui viserait seulement à justifier aux yeux de Bruxelles lexonération fiscale dont La Poste bénéficie, sans apporter aucun moyen nouveau de financement de la présence postale dans les territoires ruraux».
Elle cite, dans un récent communiqué, le fait que le groupe de travail «nenvisagerait pas dautre financement de ce fonds quune pseudo-contribution de La Poste. Pseudo- contribution, puisque équivalente au montant estimé de lexonération de taxe professionnelle dont elle bénéficie.»
Le groupe de travail considérerait «a priori que le montant dudit fonds serait plafonné à 150 millions deuros alors que le coût de la présence postale est généralement estimé à 500 millions, voire 750 millions deuros. La démarche qui consiste à partir dun montant consenti pour définir la somme nécessaire à la survie du réseau nest pas admissible. Une estimation sérieuse et suffisamment fine des coûts et des besoins est un préalable nécessaire.»
Ces travaux «laisseraient en fait à La Poste, sous un habillage contractuel, le dernier mot quant à lusage de ce fonds. Pour lAMRF, seule une gestion collective au niveau départemental en assurera lefficacité» et «ne garantirait pas la pérennité dun fonds dont la durée de vie serait celle de lavantage fiscal dont bénéficie La Poste».
Au total, ces travaux «avaliseraient, dans un nouvel emballage, le projet constant de La Poste et des gouvernements successifs depuis bientôt vingt ans : réduire la charge du réseau pour lentreprise, sans participation de lEtat au financement de ses missions de service public».
Pour lAMRF, «les suppressions sèches de bureaux de poste étant jusquici politiquement risquées, trois techniques sont principalement mises en uvre: les réductions dhoraires et le non-remplacement des agents, la contribution financière des communes (agences postales), la privatisation (points poste)».
Reste, pour lAMRF, une alternative. Ou bien «La Poste peut, avec ses seuls moyens, assurer la mission de service public territorial que lui impose la loi et elle trompe les élus quand elle dit ne pas pouvoir le faire ; ou elle ne le peut et il faut bien mettre à sa disposition des financements extérieurs, doù la proposition de lAMRF, soutenue par 6 200 conseils municipaux, de création dun fonds dont ce serait lobjet».
LAMRF demande la «poursuite des travaux du groupe de travail dans cet esprit. Les communes rurales ne comprendraient pas une autre attitude de leurs élus».</script
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