Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 7 novembre 2006
Sécurité

Prévention de la délinquance: Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy réunissent préfets, procureurs et recteurs

Dominique de Villepin a plaidé ce mardi matin pour «une police de tranquillité publique» afin de contenir notamment la délinquance des mineurs, un glissement sémantique dans le débat renaissant sur la police de proximité. Les forces de sécurité «n'ont pas à jouer le rôle des associations, des élus, des travailleurs sociaux qui remplissent une fonction différente», a déclaré le Premier ministre à l'occasion d'une réunion de travail inédite à Paris des préfets, procureurs généraux, procureurs et recteurs sur le thème de «L'Etat, la prévention et la sécurité». «Elles doivent rester un gage de protection, de défense de l'ordre et de la loi. C'est précisément ce qui avait été oublié à tort dans la police de proximité», a-t-il poursuivi. «Cette police à la fois plus présente et plus à l'écoute, mais garante du respect du droit et du respect des règles, c'est ce que j'appelle une police de tranquillité publique», a souligné le chef du gouvernement, qui prône le développement de l'îlotage. Succédant à Dominique de Villepin, qui a quitté la salle sitôt son discours prononcé, Nicolas Sarkozy, dans une intervention improvisée, s'est refusé à «recommencer ce qui a fait faillite». «Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Le rôle de la police, il n'est pas d'entretenir des relations publiques avec les habitants du quartier, il y a des travailleurs sociaux pour ça, il y a des associations pour ça», a lancé le ministre de l'Intérieur. «Quand on est travailleur social, on n'est pas policier et vice-versa», a commenté par ailleurs le ministre de la Justice, Pascal Clément, devant des journalistes. Expérimentée par le gouvernement de Lionel Jospin, la police de proximité a été démantelée en 2002 par Nicolas Sarkozy. Le Parti socialiste propose son rétablissement dans son programme électoral et une mission sénatoriale, composée de 28 élus de tous bords, défend sa réactivation dans un rapport sur les quartiers en difficulté rendu public lundi. «La diminution des moyens consacrés à la médiation sociale, la "reconquête" des quartiers par de nouvelles méthodes d'intervention, ont éloigné la police de la population», note le rapport. «Un rééquilibrage paraît donc indispensable, de même qu'une relance des partenariats avec tous les acteurs de la prévention», ajoute-t-il.<

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