Sécurité routière : une hausse « préoccupante » de la mortalité des cyclistes et des utilisateurs de trottinettes
Par A.W.
L’augmentation du taux de mortalité et de blessés des cyclistes et des utilisateurs de trottinettes est particulièrement « préoccupant » au regard des chiffres du nombre d'accidents s'étant produits en 2022, selon le dernier bilan de la Sécurité routière, publié mercredi.
Trottinettes : 400 blessés de plus qu’en 2019
Les cyclistes enregistrent ainsi une hausse de 30 % de leur mortalité avec 244 tués, soit 57 de plus qu’en 2019, le nombre de blessés graves ayant, lui, progressé de 13 % (soit 2 600 blessés). Si la Sécurité routière utilise cette année 2019 comme référence c'est en raison de millésimes 2020 et 2021 marqués par les restrictions de déplacement provoquées par la crise sanitaire.
Parmi les personnes accidentées beaucoup roulaient dans les campagnes puisque « la pratique cycliste rurale/hors agglomération accuse une hausse préoccupante de 47 % de sa mortalité et de 22 % du nombre de blessés graves par rapport à 2019 », pointe l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR).
La Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) a d'ailleurs déploré, dans un communiqué, l’absence d’aménagements cyclables et « le relèvement par 45 départements de la vitesse à 90 km/h » sur certaines routes qui accenturaient « cette mise en danger des cyclistes ». Mais, chose nouvelle, on peut également souligner que la violence routière sur les cyclistes est de plus en plus intentionelle.
Pour ce qui est des utilisateurs d'« engins de déplacements personnels motorisés » (EDPm), qui concernent notamment les trottinettes, la progression est encore plus importante avec 34 personnes tuées en 2022, contre 10 en 2019. « La gravité de leurs blessures est également en forte hausse : 600 blessés graves estimés en 2022, soit 400 de plus qu’en 2019 », alertent les auteurs du bilan.
La part des automobilistes devient minoritaire
Parmi les 3 260 morts sur les routes de France métropolitaine l’an passé (ils étaient 3 244 en 2019) et les 16 000 blessés graves (en diminution de - 1,9 %), on retrouve, les usagers de deux-roues motorisés (2RM) qui ont, eux, connu une baisse de leur mortalité et de la gravité de leurs blessures, avec 715 tués (soit 34 tués de moins) et 5 300 blessés graves (- 7 %). Une baisse due a la réduction des victimes « en agglomération ».
Les occupants de véhicules de tourisme ont aussi connu une baisse puisqu’ils ont été 1 563 à trouver la mort sur les routes de France métropolitaine (59 tués en moins) et 4 800 à être blessés gravement (-7 % par rapport à 2019). Ce qui fait dire à la Sécurité routière que « la part des automobilistes dans la mortalité routière n’est désormais plus majoritaire », celle-ci ne représentant plus que 48 % de l’ensemble.
Hausse de la mortalité en outre-mer
S’agissant de la mortalité des piétons, elle est restée stable avec 484 tués, soit un de plus qu’en 2019 (et 2 000 blessés graves recensés). « L’augmentation est liée à la hausse des heurts de piétons hors agglomération et sur autoroute (57 piétons décédés sur autoroute) », précise la Sécurité routière.
A noter que la part des hommes dans la mortalité routière se renforce avec 78 % des morts (contre 77,3 % en 2019), mais aussi 75 % des blessés graves. Qu’ils soient hommes ou femmes, les jeunes de 18-24 ans comptent parmi les plus à risque avec 552 tués et 2 700 blessés graves.
Enfin, dans les territoires ultramarins, 281 personnes sont mortes sur les routes, un bilan en hausse de 11 % par rapport à 2019 (+ 27 tués), avec 170 décès dans les départements d'outre-mer et 111 dans les collectivités d'outre-mer ou en Nouvelle-Calédonie.
« Les deux-roues motorisés (99 tués), les jeunes de 18-24 ans (57 tués, soit 8 de plus qu’en 2019), les jeunes adultes 25-44 ans avec 115 tués (augmentation de 34 % entre 2019 et 2022), le défaut de port du casque (concernant la moitié des décès en deux-roues motorisés) et de la ceinture de sécurité (entre la moitié et 85 % des personnes décédées n’étaient pas attachées selon les territoires) constituent les principaux enjeux de sécurité routière en outre-mer », détaille l’ONISR.
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