Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 13 mars 2023
Sécurité civile

Sécurité : plusieurs dispositions annoncées en prévision des grands événements sportifs

Le ministère de l'Intérieur vient de publier sa circulaire annuelle sur les axes prioritaires du Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance (FIPD). Les grands événements sportifs qui vont avoir lieu en France en 2023 et 2024 (Coupe du monde de rugby et JOP) sont au coeur des préoccupations gouvernementales. 

Par Franck Lemarc

Comme c’est le cas depuis plusieurs années, c’est le soutien à l’équipement des communes en vidéoprotection qui constituera, en 2023 encore, le cœur du FIPD. Au-delà, les rodéos urbains et la lutte contre la radicalisation font également l’objet d’une attention particulière. 

Vidéoprotection

Les crédits du FIPD sont en légère hausse en 2023, puisqu’ils ont été portés en loi de finances à 82 millions d’euros, dont 80 % sont « délégués »  aux préfets. Cette circulaire, comme tous les ans à la même période, indique à ces derniers les choix prioritaires qu’ils doivent privilégier. 

Rappelons que le FIPD se répartit en quatre programmes : S (sécurisation), D (prévention de la délinquance), R (lutte contre la radicalisation) et K (sécurisation des sites sensibles). 

« Le déploiement de la vidéoprotection reste la priorité du programme S », indique le ministre de l’Intérieur, puisque 75 % des crédits de ce programme y seront consacrés. Une enveloppe spécifique sera dédiée aux projets de vidéoprotection liés à la Coupe du monde de rugby et aux JOP. La règle reste celle d’un financement de 50 %, le reste étant pris en charge par la collectivité locale. Exception : le financement des investissements nécessaires au « déport »  des images vers les services de police nationale et de gendarmerie sera pris en charge à 100 %. 

Il est également demandé aux préfets de privilégier « les centres de supervision urbain mutualisés entre collectivités de taille réduite ou moyenne »  et « le soutien aux dispositifs structurants figurant dans les contrats de sécurité intégrée (CSI) ». 

Déliquance

En matière de prévention de la délinquance (programme D), les axes prioritaires sont : la prévention du harcèlement des jeunes, la prévention des violences entre bandes, la lutte contre les rodéos urbains et la prévention de l’entrée dans les trafics de drogue. Il est demandé aux préfets de « financer des actions mobilisant le réseau associatif de proximité et la sphère parentale ». 

Pour ce qui concerne la prévention de la radicalisation et la lutte contre les séparatismes, le gouvernement ne met, cette année, pas seulement l’accès sur la radicalisation islamiste mais appelle à accentuer la surveillance de « toutes les sphères en rupture, y compris dans les communautés ou groupes antiautoritaires »  – semblent visés ici les mouvances autonomes, « antifa »  ou black-blocs, ou encore les groupes écologistes radicaux. 

Le ministère de l’Intérieur demande enfin de porter une attention particulière à « la nouvelle menace que constitue le complotisme », et de soutenir au maximum les actions « d’égalité des chances dans les quartiers de reconquête républicaine, en impliquant les acteurs en mesure de traduire la promesse républicaine dans les domaines éducatif, environnemental, numérique, culturel et sportif ». 

Agents de sécurité et étudiants

Dernière précision, qui ne concerne pas directement le FIPD mais la sécurisation des JO et des « grands événements ». Pour faire face à la carence attendue de forces de sécurité privées, en particulier pendant l’été 2024, le gouvernement se lance dans une action de formation et de recrutement d’étudiants. 3 000 postes d’agents de sécurité devraient être ouverts à des étudiants, avec en amont une formation de 106 heures (2 semaines en présentiel et une à distance) dispensée par Pôle emploi et rémunérée. 

Cette formation donnera lieu à la délivrance d’une carte professionnelle qui sera « valable deux ans », jusqu’en « octobre 2025 ». Cette carte, et c’est le plus important, permettra à ces étudiants de pouvoir être recrutés, par exemple pour les tâches de filtrage et de fouille, sur « des événements sportifs et culturels ». Cette initiative pourrait donc permettre de pallier, en partie, le manque attendu de personnel de sécurité sur les concerts et les festivals de l’été 2024. 
 

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