Édition du lundi 22 juillet 2019
Sécheresse: le gouvernement sonne la mobilisation pour aider les agriculteurs
Avance d’un milliard d’euros d’aides européennes, autorisation exceptionnelle d’exploiter des jachères, organisation de la solidarité entre départements: le gouvernement sonne la mobilisation face à la sécheresse qui touche durement le monde agricole.
« Nous devons aider les agriculteurs en difficulté à passer ce cap difficile, notamment ceux qui ont du mal à nourrir leurs bêtes ou utilisent déjà les stocks de foin qui devaient être gardés pour cet automne et cet hiver », a déclaré le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume dans un entretien publié dimanche soir sur le site du Parisien-Aujourd’hui en France.
Parmi les principales annonces du ministre figure une demande de déblocage anticipé d’une partie des aides européennes.
« En général, 50 % des aides liées à la Politique agricole commune (PAC) sont attribuées à la mi-octobre. Nous allons demander à l’Union européenne de faire passer ce pourcentage de 50 % à 70 % et ce, dès le 16 octobre. Cela représentera un milliard d’euros d’avance de trésorerie supplémentaire », a-t-il précisé.
Le dispositif de calamité agricole, qui avait permis l’année dernière de « débloquer 196 millions d’euros en faveur des exploitants », sera à nouveau activé, a rappelé Didier Guillaume.
Autre aide d’urgence, le ministre a annoncé que neuf départements supplémentaires seraient concernés par la clause de force majeure « pour permettre aux éleveurs de faucher les jachères, pour pouvoir nourrir leurs animaux, car il n’y a tout simplement plus d’herbe dans les pâturages pour les alimenter ».
Vingt-quatre départements du centre et du sud du pays étaient déjà concernés depuis le 1er juillet par cette mesure exceptionnelle, acceptée par l’Union européenne : Cher, Indre, Ain, Allier, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Rhône, Ariège, Aude, Gard, Haute-Garonne, Gers, Hérault, Pyrénées orientales, Tarn, Tarn-et-Garonne, Creuse, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse.
Le spectre des abattages contraints
« Au vu de la gravité de la sécheresse actuelle, j’annonce que neuf autres départements auront également cette autorisation pour cas de force majeure : le Cantal, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, le Loiret, le Loir-et-Cher, la Haute-Savoie, le Jura, la Nièvre et le Haut-Rhin », a ajouté le ministre, qui doit justement se rendre lundi en visite dans le Loir-et-Cher.
Les annonces de Didier Guillaume interviennent à l’orée d’une nouvelle vague de chaleur qui selon Météo France devrait accabler la plus grande partie de la France cette semaine, dans la foulée d’une importante canicule fin juin et d’une année écoulée déjà bien plus sèche que la moyenne.
Selon le principe des vases communicants, le gouvernement veut en outre mettre en place des flux entre départements disposant de fourrage et ceux guettés par la pénurie, a encore souligné Didier Guillaume.
« Avec les Chambres d’agriculture, nous allons (...) précisément identifier ces jours-ci les ressources disponibles – foin ou paille excédentaire –, afin d’organiser des flux de solidarité entre départements », a-t-il promis.
Didier Guillaume sera accompagné lors de sa visite dans le Loir-et-Cher par Claude Cochonneau, président des Chambres d’agriculture, qui seront chargées de coordonner cette solidarité. La logistique et le transport des fourrages seront en revanche financés par l’État, a indiqué le ministère de l’Agriculture à l’AFP.
Ces mesures sont prises pour tenter d’éviter une « décapitalisation » face à la pénurie de nourriture, a expliqué Didier Guillaume : « En clair, les exploitants vendront leurs bêtes et les enverront à l’abattoir, comme c’est arrivé l’an dernier ». Le spectre de cette « décapitalisation », baisse des cours à la clé, plane en effet sur le secteur, expliquait cette semaine à l’AFP Guy Hermouët, éleveur en Vendée et président de la section bovins chez Interbev, interprofession du bétail et des viandes.
« Il y a des régions qui ont eu des sécheresses de printemps importantes, comme la Loire, la Haute-Loire, qui ont récolté peu de fourrage de printemps », affirmait-il, prédisant à ces régions « un été difficile » : « Tout le monde aujourd’hui va nourrir ses animaux, faute de repousse d’herbe, et utiliser le fourrage prévu pour cet hiver ».
Du côté de la FNSEA, on se montre sceptique vis-à-vis de ces annonces : le syndicat majoritaire chez les agriculteurs parce ce matin d'une « goutte d'eau » et déplore l'attentisme du gouvernement : « On réclame depuis début mai de pouvoir utiliser les jachères, aujourd’hui c’est trop tard car tout a brûlé avec la sécheresse ! (...) [Le gouvernement] ne traite pas le fond du problème à savoir comment on trouve de la paille et du fourrage. La situation risque d’être critique pour les éleveurs avec la nouvelle canicule qui arrive. Il va y avoir un gros souci car il va falloir payer du foin plus cher que celui produit sur les exploitations. » (Avec AFP)
« Nous devons aider les agriculteurs en difficulté à passer ce cap difficile, notamment ceux qui ont du mal à nourrir leurs bêtes ou utilisent déjà les stocks de foin qui devaient être gardés pour cet automne et cet hiver », a déclaré le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume dans un entretien publié dimanche soir sur le site du Parisien-Aujourd’hui en France.
Parmi les principales annonces du ministre figure une demande de déblocage anticipé d’une partie des aides européennes.
« En général, 50 % des aides liées à la Politique agricole commune (PAC) sont attribuées à la mi-octobre. Nous allons demander à l’Union européenne de faire passer ce pourcentage de 50 % à 70 % et ce, dès le 16 octobre. Cela représentera un milliard d’euros d’avance de trésorerie supplémentaire », a-t-il précisé.
Le dispositif de calamité agricole, qui avait permis l’année dernière de « débloquer 196 millions d’euros en faveur des exploitants », sera à nouveau activé, a rappelé Didier Guillaume.
Autre aide d’urgence, le ministre a annoncé que neuf départements supplémentaires seraient concernés par la clause de force majeure « pour permettre aux éleveurs de faucher les jachères, pour pouvoir nourrir leurs animaux, car il n’y a tout simplement plus d’herbe dans les pâturages pour les alimenter ».
Vingt-quatre départements du centre et du sud du pays étaient déjà concernés depuis le 1er juillet par cette mesure exceptionnelle, acceptée par l’Union européenne : Cher, Indre, Ain, Allier, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Rhône, Ariège, Aude, Gard, Haute-Garonne, Gers, Hérault, Pyrénées orientales, Tarn, Tarn-et-Garonne, Creuse, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse.
Le spectre des abattages contraints
« Au vu de la gravité de la sécheresse actuelle, j’annonce que neuf autres départements auront également cette autorisation pour cas de force majeure : le Cantal, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, le Loiret, le Loir-et-Cher, la Haute-Savoie, le Jura, la Nièvre et le Haut-Rhin », a ajouté le ministre, qui doit justement se rendre lundi en visite dans le Loir-et-Cher.
Les annonces de Didier Guillaume interviennent à l’orée d’une nouvelle vague de chaleur qui selon Météo France devrait accabler la plus grande partie de la France cette semaine, dans la foulée d’une importante canicule fin juin et d’une année écoulée déjà bien plus sèche que la moyenne.
Selon le principe des vases communicants, le gouvernement veut en outre mettre en place des flux entre départements disposant de fourrage et ceux guettés par la pénurie, a encore souligné Didier Guillaume.
« Avec les Chambres d’agriculture, nous allons (...) précisément identifier ces jours-ci les ressources disponibles – foin ou paille excédentaire –, afin d’organiser des flux de solidarité entre départements », a-t-il promis.
Didier Guillaume sera accompagné lors de sa visite dans le Loir-et-Cher par Claude Cochonneau, président des Chambres d’agriculture, qui seront chargées de coordonner cette solidarité. La logistique et le transport des fourrages seront en revanche financés par l’État, a indiqué le ministère de l’Agriculture à l’AFP.
Ces mesures sont prises pour tenter d’éviter une « décapitalisation » face à la pénurie de nourriture, a expliqué Didier Guillaume : « En clair, les exploitants vendront leurs bêtes et les enverront à l’abattoir, comme c’est arrivé l’an dernier ». Le spectre de cette « décapitalisation », baisse des cours à la clé, plane en effet sur le secteur, expliquait cette semaine à l’AFP Guy Hermouët, éleveur en Vendée et président de la section bovins chez Interbev, interprofession du bétail et des viandes.
« Il y a des régions qui ont eu des sécheresses de printemps importantes, comme la Loire, la Haute-Loire, qui ont récolté peu de fourrage de printemps », affirmait-il, prédisant à ces régions « un été difficile » : « Tout le monde aujourd’hui va nourrir ses animaux, faute de repousse d’herbe, et utiliser le fourrage prévu pour cet hiver ».
Du côté de la FNSEA, on se montre sceptique vis-à-vis de ces annonces : le syndicat majoritaire chez les agriculteurs parce ce matin d'une « goutte d'eau » et déplore l'attentisme du gouvernement : « On réclame depuis début mai de pouvoir utiliser les jachères, aujourd’hui c’est trop tard car tout a brûlé avec la sécheresse ! (...) [Le gouvernement] ne traite pas le fond du problème à savoir comment on trouve de la paille et du fourrage. La situation risque d’être critique pour les éleveurs avec la nouvelle canicule qui arrive. Il va y avoir un gros souci car il va falloir payer du foin plus cher que celui produit sur les exploitations. » (Avec AFP)
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