Édition du mercredi 29 juin 2011
Schémas départementaux de coopération intercommunale: l'AMF alerte sur les difficultés rencontrées et propose des améliorations législatives
Mardi 28 juin, lAssociation des maires de France a organisé une réunion exceptionnelle avec lensemble des présidents dassociations départementales de maires et des rapporteurs de commissions départementales de coopération intercommunale (CDCI), pour faire le bilan sur lélaboration des schémas départementaux de coopération intercommunale. A lissue de cette réunion, lAMF, par la voix de son président, Jacques Pélissard, a présenté à Philippe Richert, ministre des Collectivités territoriales, qui participait à la clôture de cette rencontre, plusieurs propositions damendements à la loi.
Les modifications législatives qui sont apparues nécessaires à loccasion des échanges concernent:
«la fixation, par la loi, dune clause de revoyure obligatoire avant décembre 2015. Cela permettrait aux schémas de distinguer ce qui peut se faire très vite et ce qui mérite un peu de temps pour la maturation des projets complexes en termes de compétences;
«la possibilité pour les préfets, lorsquil ny a pas dautre alternative, dinscrire dans les schémas la création de syndicats, principalement dans le domaine scolaire, ceux-ci devant continuer à bénéficier de la DETR;
«lapplication, seulement à compter du renouvellement général des conseils municipaux, des règles relatives à la composition du conseil communautaire et du bureau, en cas de fusion de communautés ou transformation-extension.»
Ces modifications pourraient être examinées à lautomne lors du débat sur le projet de loi relatif à lélection des conseillers territoriaux et à la démocratie locale (projet de loi n° 61). Elles répondent aux interrogations et critiques formulées lors du riche débat de cette séance de travail qui a permis de dresser plusieurs constats sur lélaboration des schémas et les principales difficultés rencontrées.
«Premier constat: le consensus global sur les objectifs de la loi concernant lintercommunalité et la nécessité de rationaliser la carte, avec des schémas qui, pour beaucoup dentre eux, privilégient les fusions aux démembrements de communautés.
«Deuxième constat: lhétérogénéité des propositions des préfets en fonction de létat initial de lintercommunalité et du contexte politique du département. Dans lensemble les propositions sont adaptées au contexte géographique et démographique local. Toutefois, certaines dentre elles sont maximalistes, créant des "communautés XXL" qui nuisent à la mutualisation, dautres, au contraire, manquent dambition et ne participent pas à un renforcement des principales agglomérations que ce soit en milieu urbain ou rural.»
«Troisième constat: la question des compétences se révèle aussi importante que celle des périmètres avec parfois un risque de remunicipalisation de compétences, aujourdhui mutualisées. Cest notamment vrai pour la compétence scolaire en cas de fusion dune communauté ayant cette compétence avec une autre nen étant pas dotée. Cest aussi vrai pour la compétence PLU dune petite communauté fusionnant avec une agglomération qui na pas pris cette compétence ou dans dautres domaines tels que laction sociale, la petite enfance, leau
»
«Quatrième constat: la concomitance de la réforme territoriale et de la réforme fiscale rend difficile, à ce jour, létude dimpact financier et fiscal des propositions. Par ailleurs, les conséquences en matière patrimoniale et en matière de personnels devront être traitées.
«Cinquième constat: du point de vue de la gouvernance, il existe parfois un blocage dû au fait que lorsque deux communautés fusionnent ou lorsquune communauté de commune se transforme en communauté dagglomération en étendant son périmètre, le plafonnement du nombre de conseillers communautaires et de vice-présidents sapplique immédiatement.»
Tirant le bilan de cet échange, mais aussi du ressenti des élus quil a rencontrés lors de ses déplacements ces dernières semaines, Jacques Pélissard a indiqué au ministre que, «dans les départements où une réelle concertation sétait établie, lexercice difficile délaboration des schémas avait eu le mérite de favoriser une réflexion conjointe et indispensable des élus et de lEtat sur une vraie rationalisation des périmètres intercommunaux». A cet égard, il a demandé que lensemble des communes et EPCI soit consulté pour avis.
Il sest, par ailleurs, fait linterprète de «linquiétude des élus sur les incidences quaura lévolution de la carte intercommunale sur les dotations de lEtat. En effet, avec 20 ou 25 nouvelles communautés dagglomération, 2 ou 3 nouvelles communautés urbaines, de nombreuses dextensions de périmètres, et des fusions dont la dotation est fortement incitative, la part consacrée à lintercommunalité au sein de la DGF va fortement augmenter. Elle simputera donc soit sur les dotations de péréquation, soit sur la dotation forfaitaire des communes». Il a demandé au ministre que «dès la fin de la procédure dapprobation des schémas, il est impératif que lEtat donne aux associations délus des simulations sur ces incidences qui seront loin dêtre neutres pour les communes.»
Pour lire le communiqué, utiliser le lien ci-dessous.
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