Coronavirus : le gouvernement veut répondre aux interrogations des élus
Les associations d’élus ont été reçues hier au ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales afin de « les tenir informées et répondre aux questions des élus » sur l’épidémie de coronavirus, en présence de huit ministres et de leurs administrations.
Cette réunion s’est tenue alors que l’épidémie accélère : à l’heure où nous écrivons (mais la situation évolue rapidement) le nombre officiel de cas s’élève à 423 : la seule journée d’hier a vu 138 personnes de plus être diagnostiquées. Sept personnes sont décédées et 23 sont dans un état grave – dont un député LR, Jean-Luc Reitzer (Haut-Rhin), hospitalisé en réanimation. Le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré hier que l’évolution de l’épidémie était désormais « inexorable ».
Élections municipales
Lors de la réunion d’hier, la question des élections municipales a été abordée avec les services du ministère de l’Intérieur. Le gouvernement comme les élus ont conjointement affirmé qu’il est très important que les élections se tiennent à la date prévue : « Mettre entre parenthèses la démocratie signifierait mettre entre parenthèses l’activité sociale, économique », a notamment déclaré François Baroin, président de l’AMF. Il a souligné l’importance d’avoir une information actualisée et centralisée sur les conduites à adopter ainsi que des consignes claires sur les dispositions à prendre pour le bon déroulement des élections municipales, notamment en termes de matériel préconisé. Les associations d’élus ont également sollicité l’aide du gouvernement pour se fournir en masques et en solution hydroalcoolique.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a expliqué au sortir de la réunion que ses services allaient travailler de concert avec les associations d’élus sur les règles de prévention à mettre en place dans les bureaux de vote et qui devraient être affichées à l’entrée de ceux-ci – les moyens de communication seraient fournis par les préfectures. Toutes les mesures à l'étude sont actuellement « expertisées par le ministère de l’Intérieur », puis seront communiquées aux maires dans les tous prochains jours.
D’autres précisions sont attendues sur un certain nombre de sujets : les procurations, dont le ministre Castaner a déclaré hier qu’il allait en « simplifier l’usage » ; ou encore sur l’identification des électeurs qui portent un masque de protection.
Par ailleurs, un certain nombre de maires craignent d’avoir encore plus de mal que d’habitude pour trouver des assesseurs. Certaines grandes villes ont d’ores et déjà contacté les différentes listes pour leur demander de fournir davantage d'assesseurs et de scrutateurs pour le scrutin.
Mesures en destination des entreprises
Sur le terrain économique, Régions de France annonce ce matin qu'au cours de cette réunion, il a été décidé d'une action concertée de l'État et des régions pour « apporter un soutien adapté aux entreprises et aux filières les plus impactées ». Une « task force État-régions-BPIFrance » sera mise en place pour « accélérer les mesures de soutien à la trésorerie des entreprises », notamment par un « allégement des conditions d’accès à la garantie des prêts de trésorerie ». La reconnaissance du cas de force majeure dans les marchés publics sera également « facilitée ».
Personnes sans domicile fixe
La situation des écoles a également été abordée lors de cette réunion, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, répétant qu’un « scénario à l’italienne », c’est-à-dire la fermeture des écoles dans tout le pays, n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour. Pour l’instant, a rappelé le ministre, il revient aux préfets, recteurs et directeurs d’agences régionales de santé des zones où « le virus circule activement » de décider de la fermeture « d’une ou plusieurs classes », voire « d’un établissement entier ». Ces mesures sont toutefois susceptibles d’être « réexaminées » si le pays devait passer au stade 3 de la maladie – ce qui, selon l’un des experts convoqués hier à l’Élysée par Emmanuel Macron, est l’affaire de « une ou deux semaines » au plus.
Cette réunion avec les associations d’élus a aussi été l’occasion d’aborder une question très peu mise en avant jusque-là : celle des personnes sans domicile fixe. Que faire pour celles d’entre elles qui seraient atteintes du virus mais pas hospitalisées ? Le ministre chargé du Logement, Julien Denormandie, a indiqué hier qu’il avait demandé aux préfets de région d’identifier « au moins un site par région susceptible, si cela était nécessaire, d’accueillir des personnes sans domicile diagnostiquées comme atteintes par le coronavirus mais ne relevant pas d’une hospitalisation ».
Le décret annoncé hier, sur le plafonnement des prix des gels hydro-alcooliques, est paru ce matin au Journal officiel. Il fixe un prix de vente maximum au détail de 2 euros par flacon de 50 ml, 3 euros pour les flacons de 50 à 100 ml, 5 euros pour 100 à 300 ml, et 15 € pour un flacon d’un litre. Pour les ventes en gros, ces prix plafonds sont respectivement de 30, 20, 10 et 8 euros le litre.
F.L.
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