Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 22 décembre 2015
Santé publique

Le virus zika menace plusieurs départements français

Après le chikungunya, c’est un nouveau virus lui aussi véhiculé par le moustique tigre qui menace les Antilles et pourrait, selon le ministère de la Santé, atteindre la métropole : le virus zika.
Deux cas de ce virus – qui appartient à la même famille que la dengue et la fièvre jaune – ont été officiellement détectés dans les Outre-mer, un en Guyane et en un Martinique. Ce virus peut se montrer particulièrement agressif, puisque deux précédentes épidémies, dont l’une en Polynésie française en 2013, avaient affecté un cinquième de la population.
Les conséquences de ce virus sont en général bénignes : fièvre, migraines, parfois éruptions cutanées et douleurs dans les yeux. Mais il peut donner lieu à des complications neurologiques graves (syndrome de Guillain-Barré) ; et surtout, au Brésil où une épidémie frappe depuis 2010 et s’est emballée cette année, les autorités sanitaires pointent un lien entre le virus zika chez des femmes enceintes et plus de 2000 cas de microcéphalie chez les nouveau-nés – une déformation de la boîte crânienne entraînant de très lourds handicaps.
Selon les autorités sanitaires françaises, le risque de dissémination du virus est « élevé dans les départements français d’Amérique, réel à La Réunion et à Mayotte »  et y compris « dans les départements métropolitains »  où le moustique tigre est implanté. Le nombre de départements dans ce cas est en augmentation constante ces dernières années : apparu il y a une dizaine d’années en région Paca, le moustique tigre a proliféré et est remonté vers le nord, jusqu’aux limites de la région parisienne. Une vingtaine de départements sont aujourd’hui concernés.
Il n’y a actuellement aucun moyen de soigner le virus zika – ni traitement ni vaccin. La seule chose à faire, expliquent les autorités sanitaires, est de lutter contre le vecteur, c’est-à-dire le moustique tigre. En cela, les maires ont, depuis la promulgation de la loi Transition énergétique pour la croissance verte, des obligations particulières, notamment en Outre-mer. On sait en effet que les épaves de voitures abandonnées sont de véritables nids pour la prolifération des moustiques. L’article 77 de la loi donne au maire la responsabilité de mettre en demeure le propriétaire d’une épave de l’évacuer, ou de faire enlever lui-même le véhicule. En particulier, si « ce véhicule peut constituer une atteinte grave à la santé ou à la salubrité publiques, notamment en pouvant servir de gîte à des nuisibles susceptibles de générer une telle atteinte, peut contribuer à la survenance d'un risque sanitaire grave ou peut constituer une atteinte grave à l'environnement ».
F.L.

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2