Édition du lundi 24 juin 2019
Canicule : ce que doivent faire les maires
Alors que cinq départements – en Île-de-France – sont déjà placés en alerte orange, le pays se prépare à vivre une semaine difficile sous le signe d’une canicule que Météo France qualifie déjà d’une « intensité remarquable ».
« 35 à 38 ° C mardi, 36 à 40 ° C au plus chaud de l’épisode jeudi », avec des températures nocturnes « qui ne descendront pas sous les 19 à 23 ° C voire 25 ° C dans les grandes agglomérations ». Voici les prévisions pour la semaine délivrées par Météo France. Le directeur général de la Santé, le professeur Jérôme Salomon, a également évoqué un épisode « très sévère », intervenant, qui plus est, au mois de juin, c’est-à-dire au moment où « les nuits sont les plus courtes », ce qui rend plus difficile la baisse des températures.
Quatre niveaux d’alerte
Depuis la canicule de 2003 et ses 15 000 victimes, l’État a mis en place un certain nombre de procédures, dont, pour commencer, les quatre niveaux d’alerte allant du niveau 1 (veille saisonnière) au niveau 4 (mobilisation maximale). Jusqu’à présent, le niveau 4 n’a jamais été déclenché. Le Plan national canicule (PCN), réactualisé régulièrement, est systématiquement mis en place du 1er juin au 31 août, et est coordonné à la fois par les agences régionales de santé et les préfectures.
Attention, il ne faut pas confondre les alertes des cartes de vigilance Météo France (niveau vert/jaune/orange/rouge) avec les différents niveaux du plan canicule : si le lien est évident entre les deux, le passage d’un niveau d’alerte à un autre, dans un département, n’est pas décidé par Météo France mais par les préfets.
Dès l’entrée d’un département au niveau 2 du plan – ce qui est le cas dès aujourd’hui pour les quatre cinquièmes des départements du pays – des mesures de préparation à la canicule sont enclenchées : information renforcée sur le site de Météo France, information des acteurs locaux invités à « prévoir une montée en charge de leur dispositif en vue du déclenchement du niveau 3 ».
Dès lors que Météo France place un département en alerte orange, les préfets peuvent prendre l’initiative d’activer le niveau 3 du PNC. En cas de canicule d’une ampleur et d’une durée exceptionnelle – cela aurait été le cas en 2003 si le dispositif avait existé – le niveau 4 peut être déclenché, avec « l’apparition d’effets collatéraux dans plusieurs secteurs (sécheresse, approvisionnement en eau, saturation des hôpitaux et des opérateurs funéraires, panne d’électricité…) ». Dans ce cas, le Premier ministre peut être amené à mobiliser une cellule interministérielle de crise (CIC) sous la direction d’un ministre désigné.
Le rôle du maire
Les maires sont naturellement en première ligne, d’abord au titre de leur compétence de police générale, qui leur confère une mission de protection de la santé publique et de prévention des risques sanitaires. À ce titre, ils doivent veiller à des questions comme le bon fonctionnement du réseau d’eau ou par exemple la fourniture d’eau à titre gratuit. Des mesures d’organisation générale peuvent être prises au niveau des services – astreintes de certains services municipaux par exemple – ou encore ouverture élargie ou gratuité des piscines municipales ou ouverture la nuit des parcs et jardins. Le maire a également un rôle important à jouer en termes de communication. Via le bulletin municipal, le site internet de la commune, l’affichage municipal, etc., il diffusera des informations de prévention et des recommandations ou, par exemple, la liste des lieux climatisés recensés sur la commune.
En dehors de ces généralités, le PNC donne aux maires un certain nombre de responsabilités spécifiques. Le Plan précise que les préfets doivent « rappeler aux maires l’importance de conduire une action concertée d’assistance et de soutien aux personnes isolées ». En premier lieu, les maires ont l’obligation de tenir un registre nominatif des personnes âgées et les personnes en situation de handicap qui en ont fait la demande, registre qui doit être régulièrement tenu à jour. Dès l’activation du niveau 3 du PNC, les préfets peuvent demander au maire communication de ce registre.
Le maire doit également identifier tous les lieux publics climatisés sur le territoire de sa commune, qui pourront être éventuellement réquisitionnés à destination des personnes fragiles – rappelons que les recommandations sanitaires sont, pour celles-ci, de passer « au moins trois heures par jour dans un endroit frais ».
Le maire doit également – en lien avec les associations, les CCAS, etc. – connaître les personnes « à risque » résidant sur le territoire de sa commune, et prévoir des actions spécifiques pour chaque catégorie : personnes sans abri, jeunes enfants ou encore personnes âgées et handicapées. Dans chaque lieu d’accueil de la petite enfance, le maire doit s’assurer de la présence « d’une pièce rafraîchie » ; tout comme dans les établissements accueillant des personnes âgées ou handicapées. Dans ces établissements, un « plan bleu », élaboré en amont avec l’aide des ARS, prévoit les réponses opérationnelles à apporter à une telle crise.
Dans les Ehpad, enfin, il doit être prévu que l’accès aux dossiers médicaux des résidents soit facilité, afin de pouvoir répondre à un éventuel risque d’hospitalisation d’urgence.
Dans tous les cas, rappelons que les maires peuvent demander aux préfets des renforts pour faire face à des situations exceptionnelles.
Télécharger la note de l’AMF « Plan canicule : le rôle du maire ».
Accéder aux documents d'information mis à disposition par Santé publique France.
« 35 à 38 ° C mardi, 36 à 40 ° C au plus chaud de l’épisode jeudi », avec des températures nocturnes « qui ne descendront pas sous les 19 à 23 ° C voire 25 ° C dans les grandes agglomérations ». Voici les prévisions pour la semaine délivrées par Météo France. Le directeur général de la Santé, le professeur Jérôme Salomon, a également évoqué un épisode « très sévère », intervenant, qui plus est, au mois de juin, c’est-à-dire au moment où « les nuits sont les plus courtes », ce qui rend plus difficile la baisse des températures.
Quatre niveaux d’alerte
Depuis la canicule de 2003 et ses 15 000 victimes, l’État a mis en place un certain nombre de procédures, dont, pour commencer, les quatre niveaux d’alerte allant du niveau 1 (veille saisonnière) au niveau 4 (mobilisation maximale). Jusqu’à présent, le niveau 4 n’a jamais été déclenché. Le Plan national canicule (PCN), réactualisé régulièrement, est systématiquement mis en place du 1er juin au 31 août, et est coordonné à la fois par les agences régionales de santé et les préfectures.
Attention, il ne faut pas confondre les alertes des cartes de vigilance Météo France (niveau vert/jaune/orange/rouge) avec les différents niveaux du plan canicule : si le lien est évident entre les deux, le passage d’un niveau d’alerte à un autre, dans un département, n’est pas décidé par Météo France mais par les préfets.
Dès l’entrée d’un département au niveau 2 du plan – ce qui est le cas dès aujourd’hui pour les quatre cinquièmes des départements du pays – des mesures de préparation à la canicule sont enclenchées : information renforcée sur le site de Météo France, information des acteurs locaux invités à « prévoir une montée en charge de leur dispositif en vue du déclenchement du niveau 3 ».
Dès lors que Météo France place un département en alerte orange, les préfets peuvent prendre l’initiative d’activer le niveau 3 du PNC. En cas de canicule d’une ampleur et d’une durée exceptionnelle – cela aurait été le cas en 2003 si le dispositif avait existé – le niveau 4 peut être déclenché, avec « l’apparition d’effets collatéraux dans plusieurs secteurs (sécheresse, approvisionnement en eau, saturation des hôpitaux et des opérateurs funéraires, panne d’électricité…) ». Dans ce cas, le Premier ministre peut être amené à mobiliser une cellule interministérielle de crise (CIC) sous la direction d’un ministre désigné.
Le rôle du maire
Les maires sont naturellement en première ligne, d’abord au titre de leur compétence de police générale, qui leur confère une mission de protection de la santé publique et de prévention des risques sanitaires. À ce titre, ils doivent veiller à des questions comme le bon fonctionnement du réseau d’eau ou par exemple la fourniture d’eau à titre gratuit. Des mesures d’organisation générale peuvent être prises au niveau des services – astreintes de certains services municipaux par exemple – ou encore ouverture élargie ou gratuité des piscines municipales ou ouverture la nuit des parcs et jardins. Le maire a également un rôle important à jouer en termes de communication. Via le bulletin municipal, le site internet de la commune, l’affichage municipal, etc., il diffusera des informations de prévention et des recommandations ou, par exemple, la liste des lieux climatisés recensés sur la commune.
En dehors de ces généralités, le PNC donne aux maires un certain nombre de responsabilités spécifiques. Le Plan précise que les préfets doivent « rappeler aux maires l’importance de conduire une action concertée d’assistance et de soutien aux personnes isolées ». En premier lieu, les maires ont l’obligation de tenir un registre nominatif des personnes âgées et les personnes en situation de handicap qui en ont fait la demande, registre qui doit être régulièrement tenu à jour. Dès l’activation du niveau 3 du PNC, les préfets peuvent demander au maire communication de ce registre.
Le maire doit également identifier tous les lieux publics climatisés sur le territoire de sa commune, qui pourront être éventuellement réquisitionnés à destination des personnes fragiles – rappelons que les recommandations sanitaires sont, pour celles-ci, de passer « au moins trois heures par jour dans un endroit frais ».
Le maire doit également – en lien avec les associations, les CCAS, etc. – connaître les personnes « à risque » résidant sur le territoire de sa commune, et prévoir des actions spécifiques pour chaque catégorie : personnes sans abri, jeunes enfants ou encore personnes âgées et handicapées. Dans chaque lieu d’accueil de la petite enfance, le maire doit s’assurer de la présence « d’une pièce rafraîchie » ; tout comme dans les établissements accueillant des personnes âgées ou handicapées. Dans ces établissements, un « plan bleu », élaboré en amont avec l’aide des ARS, prévoit les réponses opérationnelles à apporter à une telle crise.
Dans les Ehpad, enfin, il doit être prévu que l’accès aux dossiers médicaux des résidents soit facilité, afin de pouvoir répondre à un éventuel risque d’hospitalisation d’urgence.
Dans tous les cas, rappelons que les maires peuvent demander aux préfets des renforts pour faire face à des situations exceptionnelles.
F.L.
Télécharger le Plan national canicule.Télécharger la note de l’AMF « Plan canicule : le rôle du maire ».
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