L'hôpital «a les moyens de fonctionner» et «a besoin d'une meilleure organisation», estime Eric Woerth

L'hôpital a «les moyens de fonctionner» mais «a besoin d'une meilleure organisation», a jugé dimanche le ministre du Budget et de la Fonction publique Eric Woerth, lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, excluant toute rallonge face aux dysfonctionnements dénoncés par l'opposition et des syndicats. Un nourrisson de 6 mois, Louis-Joseph, est décédé vendredi à l'hôpital Necker à Paris (XVe) à la suite d'une possible erreur dans un autre hôpital, neuf jours après un autre accident mortel survenu dans un hôpital parisien. Mais «il ne faut pas jeter l'hôpital avec l'eau du bain», «l'hôpital français soigne bien», «quitte à être impopulaire, je pense que l'hôpital a les moyens de fonctionner», «il a besoin d'une meilleure organisation», a-t-il ajouté. «C'est toujours facile quand ça ne marche pas de dire qu'on n'a pas assez de moyens. La réponse n'est pas systématiquement dans des moyens supplémentaires», a expliqué le ministre. «Il y a des endroits où il n'y a pas assez de moyens comme l'hôpital psychiatrique», a-t-il reconnu, mais «il y a des endroits où les moyens sont terriblement mal affectés». La solution selon lui, «c'est d'abord de travailler mieux, de s'organiser» et «c'est d'ailleurs le but de la loi que présentera Roselyne Bachelot», la ministre de la Santé, en début d'année. Ce texte, intitulé «Hôpital, patients, santé, territoires», qui vise à permettre une meilleure régulation par «un pilotage régional unifié» aux mains des futures agences régionales de santé, doit être discuté fin janvier au Parlement. Les débats s'annoncent délicats. Les élus locaux souhaitent que le futur système de santé respectent plusieurs principes: - Dans la résolution générale adopté lors du congrès de novembre, l'AMF a pris une position très officielle: «Le congrès attend du projet de loi "portant réforme de l’hôpital" qu’il permette de remédier à l’inégale répartition des professionnels de santé sur le territoire, en favorisant l’installation de ces professionnels dans les territoires déficitaires et en garantissant l’égal accès de tous à des soins de qualité. La constitution de communautés hospitalières de territoires doit reposer sur le volontariat et préserver une diversité des activités de soins de qualité dans les établissements de proximité. Un juste équilibre doit être trouvé entre les pouvoirs renforcés des directeurs et ceux des conseils de surveillance des établissements hospitaliers, dont le Congrès souhaite que la présidence revienne à un élu et qui doivent garder, notamment, compétence en matière budgétaire.» - Pour les maires de petites villes (APVF), qui ont publié en octobre dernier un «livre blanc» sur la question, des principes «doivent guider notre système de santé: accessibilité de tous, à la fois financièrement mais aussi géographiquement; complémentarité entre les structures sanitaires; subsidiarité, ce qui signifie qu’à coût et niveau de sécurité équivalents, les actes qui peuvent être réalisés au niveau local doivent l’être», précise le communiqué du 2 octobre 2008. Le projet de loi de Mme Bachelot prévoit de créer des «communautés hospitalières de territoire», auxquelles l'APVF n'est pas opposée «à condition que leur mise en place ne dissimule pas une politique de restructuration visant, par la fermeture de services, à accélérer la fermeture des petits hôpitaux, ce qui conduirait à une extension dangereuse des déserts sanitaires.» - Pour télécharger la résolution générale du congrès de l'AMF, voir premier lien ci-dessous. - Pour accéder au livre blanc de l’APVF, voir lien second ci-dessous.

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