Face aux déserts médicaux, François Braun mise sur la « coopération » plutôt que la « coercition »
Par F.L. avec AFP
Dans un entretien au Monde, François Braun assure rester « opposé à la coercition à l’installation » des médecins: « Pas par dogme, mais parce que ça ne marche pas ». « Dans les déserts médicaux, on va devoir faire la guerre avec les troupes qu’on a, en misant sur la coopération entre les acteurs », a-t-il dit.
Parmi les pistes évoquées: une simplification des dispositifs d’aides. « Tous les territoires seront incités à ouvrir des ‘’guichets uniques’’ permettant de répondre aux questions qui se posent à l’installation », a-t-il souligné. Autre levier: le renforcement des « assistants médicaux, qui permettent d’augmenter de 10 % la patientèle d’un médecin ».
« Mon objectif est que chacun ait un médecin traitant », a insisté le ministre.
Le gouvernement a prévu d’ajouter une « année de consolidation » au cursus des futurs généralistes, qui serait effectuée hors de l’hôpital et en priorité dans des zones sous-dotées. « Il n’a jamais été question, je le redis, de les obliger à faire cette année à un endroit ou à un autre », a martelé le ministre. « La seule obligation sera de faire ce stage en ambulatoire. Le reste relèvera de l’incitation. »
« Je suis favorable à ce que les internes puissent faire, plus tôt, dès leur troisième année d’études, des stages ailleurs qu’en CHU et partout sur le territoire », a-t-il aussi déclaré. Selon lui, « une des façons de renforcer l’exercice dans les zones où les praticiens manquent est de s’intéresser aux médecins et futurs médecins qui en sont issus », en leur dédiant des bourses et des aides.
« Faire émerger des solutions »
Le volet du CNR consacré à la santé, dont le lancement avait été annoncé pour fin septembre, débutera le 3 octobre dans la Sarthe. « L’objectif est de réunir autour d’une même table, à l’échelon local (...) des citoyens et des professionnels de santé volontaires, des élus, une centaine de personnes en tout, pour réfléchir autour de ‘’figures imposées’’ », a détaillé le ministre. « L’idée n’est pas de lancer une énième concertation sur le diagnostic – on le connaît – mais de faire émerger les solutions imaginées et attendues localement », a-t-il conclu.
Le débat sur « la coercition à l’installation des médecins », pour reprendre les termes du ministre, existe y compris au sein de l’AMF, où cette idée a ses partisans et ses détracteurs : l'association dresse le constat de l’efficacité limitée des mesures incitatives mais aussi des effets potentiellement contreproductifs de la coercition. L'AMF ne croit pas à la solution miracle mais plaide davantage pour « un panel de solutions ». Le Bureau de l’AMF, réuni le 20 septembre dernier, partage en revanche unanimement le souhait du ministre que chaque Français ait un médecin traitant, à quoi les élus ajoutent la nécessité « d’une permanence de soin par bassin de vie » qui repose sur l’idée d’une coopération entre professionnels pour répondre collectivement aux besoins en santé de la population. Le Bureau de l’association estime que l’État doit trouver « des réponses immédiates et urgentes » pour résoudre la question vitale de la difficulté d’accès aux soins des habitants.
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