Édition du jeudi 15 février 2001
Antennes-relais de téléphonie mobile : des parents d'élèves du Tarn en guerre contre l'installation d'une “ station de base ” près d'une école
L'Association des parents des 81 élèves de l'école primaire de La Sigourre, à Montredon-Labessonnié (Tarn), est entrée en guerre contre la construction d'un pylône de 45 mètres, relais émetteur de téléphonie mobile pour l’opérateur de téléphonie mobile SFR, à 90 mètres du groupe scolaire. L'association a déjà récolté 51 signatures de parents et obtenu de la municipalité l'arrêt des travaux le 18 janvier jusqu'à fin mars.
Le maire Michel Delsaud a, quant à lui, interpellé le ministère de la Santé. “ Tant que personne ne pourra nous dire s'il y a des nuisances, on se rangera du côté des parents. La commune est l'une des plus vastes de France, il ne doit pas manquer de lieux d'implantation ”.
“ Nous ne sommes pas contre l'installation d'un relais, mais nous craignons des conséquences des ondes sur la santé des enfants. A ce jour, aucune étude officielle n'est sortie ”, a déclaré mercredi la présidente de l'association Anne Casellato.
Aucune étude n’a vraiment, à ce sujet, pointé les dangers d’une telle implantation à proximité d’écoles. Mais un groupe d’experts a formulé, le 1er février dernier, des recommandations à la demande de Dominique Gillot, secrétaire d'État à la Santé et aux handicapés.
Concernant les “ stations de base ” (antennes-relais), les experts recommandent l’élaboration rapide (12 mois) de règles et de procédures obligatoires préalablement à toute installation, l’élaboration et la mise à jour permanente d’une base de données nationale de toutes les stations de base et de leurs caractéristiques, ce qui aura l’avantage supplémentaire de faciliter les éventuelles futures études épidémiologiques, un audit régulier (par sondage) du respect des normes mené de façon indépendante, et un abaissement des émissions au niveau le plus bas compatible avec un bon fonctionnement du système téléphonique.
Sur le problème spécifique des écoles, ils préconisent que les faisceaux émis ne puissent atteindre aucune partie des sites scolaires sans l’autorisation formelle des responsables scolaires et des parents, ce qui semble être une mesure difficile à mettre en œuvre. Ils recommandent également la mise en place de zones d’exclusion efficaces et identifiables, incluant un logo spécifique, et d’inciter les opérateurs à regrouper leurs bases sur des sites communs.
Certaines recommandations s’adressent au public et aux consommateurs de téléphones mobiles : information systématique concernant les effets potentiels sur la santé, création d’un poste de médiateur pour l’installation des stations de bases.
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