Édition du mercredi 10 janvier 2018
Le gouvernement présente une batterie de mesures pour la sécurité routière
Le Premier ministre a annoncé hier les mesures décidées par le gouvernement en matière de sécurité routière, à l’issue d’un comité interministériel. L’annonce de la réduction de la vitesse sur route à 80 km/h était déjà largement connue ; d’autres mesures étaient moins attendues.
Le gouvernement part d’un constat clair : après douze ans de baisse ininterrompue de la mortalité routière, celle-ci est repartie à la hausse depuis 2014. Cette hausse est modérée, et les chiffres d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ceux d’hier : il ne faut pas oublier que dans les années 1970, avant l’instauration de la ceinture et du casques obligatoires, il y avait plus de 18 000 morts par an sur les routes. Aujourd’hui, entre équipements de sécurité, limitations de la vitesse et de l’alcoolémie, progrès technologiques (airbags et ABS), on est arrivé à une moyenne tournant autour de 3 500 morts par an – et plus de 70 000 blessés. Un chiffre qui, même s’il est six fois inférieurs aux chiffres des années 1970, reste « intolérable et inacceptable socialement », a déclaré hier Édouard Philippe. Toutes les mesures de rupture qui ont été prises depuis 40 ans, a également expliqué le Premier ministre, ont provoqué en leur temps « de la mauvaise humeur », mais elles ont toujours fini par être acceptées et permettre « une diminution réelle, mesurable, manifeste du nombre de morts ».
C’est donc un train de 18 mesures que le gouvernement a annoncé hier, dont le but « exclusif » est de « sauver des vies », a martelé le Premier ministre, en réponse à ceux qui craignent qu’il s’agisse plutôt de remplir les caisses de l’État.
Un certain nombre de mesures sont très générales, et touchent à la pédagogie de la sécurité routière ou à l’amélioration de la prise en charge des victimes. La mesure la plus largement commentée est la réduction de la vitesse sur les routes « les plus accidentogènes », c’est-à-dire « les routes à double sens hors agglomération ». Matignon rappelle que sur ces routes, la vitesse moyenne a diminué de 7 % dans les années 2000 – suite à l’installation massives des radars –, passant de 92 à 85 km/h, avec à la clé une diminution spectaculaire du nombre d’accidents mortels (- 37 %). Pour une différence infime de temps de trajet (deux minutes sur 25 km), le passage de 90 à 80 km/h permet en revanche une diminution importante de la distance de freinage, ce qui peut être crucial en situation d’urgence. La mesure, estime le gouvernement, pourrait permettre de sauver « de 300 à 400 vies par an ».
Elle sera mise en place dès juillet prochain.
Le gouvernement prévoit également une mesure très innovante, pour ne pas priver certains conducteurs auteurs d’excès de vitesse de leur gagne-pain (chauffeurs routiers, représentants de commerce, etc.) : ils pourraient, malgré une suspension de permis, continuer à rouler à condition d’être munis d’un « contrôleur électronique de vitesse ». Ce dispositif mesurerait en permanence la vitesse du véhicule et, en cas de contrôle, indiquerait aux forces de l’ordre si le conducteur a respecté les limitations de vitesse. Si ce n’est pas le cas, le conducteur perdrait son autorisation à conduire. Le dispositif devrait entrer en vigueur en 2021.
Un autre volet important du dispositif concerne la protection des piétons, dont la mortalité augmente « de façon alarmante » depuis 2015 (+ 19 %). Plusieurs mesures vont être mises en place dès cette année notamment pour protéger les passages piétons, dont certaines concerneront directement les maires. Notamment, il sera offert aux gestionnaires de voirie « la possibilité de matérialiser une ligne d’effet des passages piétons jusqu’à cinq mètres en amont de ceux-ci pour indiquer l’endroit où les véhicules doivent s’arrêter pour laisser traverser les piétons ». Autre mesure – qui était dans les cartons depuis un moment et a déjà fait l’objet d’expérimentations : l’utilisation des caméras de vidéo-protection pour constater le non-respect par les automobilistes de la priorité aux piétons sur un passage piéton. Reste à savoir les modalités pratiques prévues par le gouvernement pour la mise en place de ce système, qui demande non seulement que la commune soit équipée de caméras, mais également d’importantes ressources en matière de personnel.
Le plan prévoit aussi des mesures pour la protection des cyclistes – constatant que le développement du vélo en libre-service, notamment, a conduit à une augmentation de la mortalité (+ 8,7% en 2016). Si le document publié par le gouvernement écrit noir sur blanc que selon l’avis « unanime » des chercheurs et des experts, « le port du casque est le moyen le plus efficace pour protéger des traumatismes crâniens », le gouvernement a choisi de ne pas franchir le Rubicon consistant à rendre obligatoire le casque pour les cyclistes – ce à quoi les associations cyclistes sont généralement défavorables. Le gouvernement parle seulement de « poursuivre les études » à ce sujet.
Autre mesure un moment envisagée que le gouvernement a choisi de ne pas prendre : rendre l’EAD obligatoire. L’éthylotest anti-démarrage, qui empêche une voiture de démarrer si le conducteur est au-dessus du seuil d’alcoolémie autorisé, sera « favorisé », mais pas généralisé.
Le gouvernement part d’un constat clair : après douze ans de baisse ininterrompue de la mortalité routière, celle-ci est repartie à la hausse depuis 2014. Cette hausse est modérée, et les chiffres d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ceux d’hier : il ne faut pas oublier que dans les années 1970, avant l’instauration de la ceinture et du casques obligatoires, il y avait plus de 18 000 morts par an sur les routes. Aujourd’hui, entre équipements de sécurité, limitations de la vitesse et de l’alcoolémie, progrès technologiques (airbags et ABS), on est arrivé à une moyenne tournant autour de 3 500 morts par an – et plus de 70 000 blessés. Un chiffre qui, même s’il est six fois inférieurs aux chiffres des années 1970, reste « intolérable et inacceptable socialement », a déclaré hier Édouard Philippe. Toutes les mesures de rupture qui ont été prises depuis 40 ans, a également expliqué le Premier ministre, ont provoqué en leur temps « de la mauvaise humeur », mais elles ont toujours fini par être acceptées et permettre « une diminution réelle, mesurable, manifeste du nombre de morts ».
C’est donc un train de 18 mesures que le gouvernement a annoncé hier, dont le but « exclusif » est de « sauver des vies », a martelé le Premier ministre, en réponse à ceux qui craignent qu’il s’agisse plutôt de remplir les caisses de l’État.
Un certain nombre de mesures sont très générales, et touchent à la pédagogie de la sécurité routière ou à l’amélioration de la prise en charge des victimes. La mesure la plus largement commentée est la réduction de la vitesse sur les routes « les plus accidentogènes », c’est-à-dire « les routes à double sens hors agglomération ». Matignon rappelle que sur ces routes, la vitesse moyenne a diminué de 7 % dans les années 2000 – suite à l’installation massives des radars –, passant de 92 à 85 km/h, avec à la clé une diminution spectaculaire du nombre d’accidents mortels (- 37 %). Pour une différence infime de temps de trajet (deux minutes sur 25 km), le passage de 90 à 80 km/h permet en revanche une diminution importante de la distance de freinage, ce qui peut être crucial en situation d’urgence. La mesure, estime le gouvernement, pourrait permettre de sauver « de 300 à 400 vies par an ».
Elle sera mise en place dès juillet prochain.
Le gouvernement prévoit également une mesure très innovante, pour ne pas priver certains conducteurs auteurs d’excès de vitesse de leur gagne-pain (chauffeurs routiers, représentants de commerce, etc.) : ils pourraient, malgré une suspension de permis, continuer à rouler à condition d’être munis d’un « contrôleur électronique de vitesse ». Ce dispositif mesurerait en permanence la vitesse du véhicule et, en cas de contrôle, indiquerait aux forces de l’ordre si le conducteur a respecté les limitations de vitesse. Si ce n’est pas le cas, le conducteur perdrait son autorisation à conduire. Le dispositif devrait entrer en vigueur en 2021.
Un autre volet important du dispositif concerne la protection des piétons, dont la mortalité augmente « de façon alarmante » depuis 2015 (+ 19 %). Plusieurs mesures vont être mises en place dès cette année notamment pour protéger les passages piétons, dont certaines concerneront directement les maires. Notamment, il sera offert aux gestionnaires de voirie « la possibilité de matérialiser une ligne d’effet des passages piétons jusqu’à cinq mètres en amont de ceux-ci pour indiquer l’endroit où les véhicules doivent s’arrêter pour laisser traverser les piétons ». Autre mesure – qui était dans les cartons depuis un moment et a déjà fait l’objet d’expérimentations : l’utilisation des caméras de vidéo-protection pour constater le non-respect par les automobilistes de la priorité aux piétons sur un passage piéton. Reste à savoir les modalités pratiques prévues par le gouvernement pour la mise en place de ce système, qui demande non seulement que la commune soit équipée de caméras, mais également d’importantes ressources en matière de personnel.
Le plan prévoit aussi des mesures pour la protection des cyclistes – constatant que le développement du vélo en libre-service, notamment, a conduit à une augmentation de la mortalité (+ 8,7% en 2016). Si le document publié par le gouvernement écrit noir sur blanc que selon l’avis « unanime » des chercheurs et des experts, « le port du casque est le moyen le plus efficace pour protéger des traumatismes crâniens », le gouvernement a choisi de ne pas franchir le Rubicon consistant à rendre obligatoire le casque pour les cyclistes – ce à quoi les associations cyclistes sont généralement défavorables. Le gouvernement parle seulement de « poursuivre les études » à ce sujet.
Autre mesure un moment envisagée que le gouvernement a choisi de ne pas prendre : rendre l’EAD obligatoire. L’éthylotest anti-démarrage, qui empêche une voiture de démarrer si le conducteur est au-dessus du seuil d’alcoolémie autorisé, sera « favorisé », mais pas généralisé.
F.L.
Télécharger le dossier de presse du Comité interministériel.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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