Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 31 octobre 2001
Sécurité civile

L'origine de l'explosion d'AZF à Toulouse : le rapport de l'Inspection générale de l'environnement préconise notamment la mise en place d'une politique nationale et des modalités précises d'évaluation des périmètres de risque, de zonage et de contraintes

Dans un rapport remis hier à Yves Cochet, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, l'Inspection générale de l'environnement, saisie après l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, recommande le renforcement des moyens d'inspection des sites dangereux ainsi qu'une politique nationale d'amélioration de la prévention des risques industriels. L'explosion d'un stock de 250 tonnes de nitrate d'ammonium, le 21 septembre dernier, dans l'usine d'engrais chimiques à la sortie sud de Toulouse, a fait 30 morts et 2.500 blessés, dont une trentaine dans un état grave. "Actuellement, on ne connaît pas les causes de l'explosion", écrit l'Inspection générale de l'environnement dans un rapport de 53 pages. "L'explosion du nitrate d'ammonium, même sensibilisé par la présence de certains produits (matières combustibles par exemple), nécessite une source d'énergie dont la nature n'est pas encore connue", poursuit le document. La déflagration a été d'une telle violence qu'elle a creusé un cratère d'une quarantaine de mètres de diamètre et de sept mètres de profondeur. Les auteurs du rapport, conduit par François Barthélémy, ingénieur général des mines, estiment que le drame toulousain rend nécessaire un renforcement des moyens consacrés à l'inspection de sites industriels classés Seveso (à hauts risques chimiques) et dangereux. "Il faut renforcer les moyens de l'inspection d'une part pour améliorer le contrôle des établissements prioritaires mais aussi pour contrôler les autres établissements", écrivent-ils. "Depuis de nombreuses années, la surveillance des installations classées est concentrée sur les installations les plus dangereuses", précisent-ils. Si les experts jugent "normal de proportionner l'effort de contrôle à l'importance des risques ou nuisances des installations classées", ils estiment cependant qu'"il n'est pas admissible de ne faire pratiquement aucune surveillance des installations classées à autorisation mais non prioritaires ni des installations soumises à déclaration". Les auteurs du rapport notent que ce renforcement des inspections impliquerait un doublement des effectifs et plaide pour un "plan pluriannuel qui permette de programmer le recrutement, la formation et l'intégration des renforts". Par ailleurs, l'Inspection générale de l'environnement estime que "l'analyse sommaire de l'explosion (...) conduit à faire un certain nombre de propositions pour améliorer la sécurité des grands sites industriels présentant des risques majeurs situés en zone urbaine". Le rapport préconise notamment la mise en place d'une politique nationale et "des modalités précises d'évaluation des périmètres de risque, de zonage et de contraintes urbaines". Evoquant le "transfert des usines à la campagne", les auteurs du rapport soulignent qu'"il ne faut pas se faire d'illusions sur cette possibilité", rappelant les oppositions très fortes à certains projets d'élimination des déchets. Enfin, ils soulignent que la reprise des activités de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) et de Tolochimie, deux autres usines chimiques proches du site AZF et fermées depuis l'explosion, "ne pourrait se faire qu'après une révision complète de la sécurité des installations, une mise à jour des études de danger et une analyse critique par un expert désigné par l'administration". L'Inspection générale de l'environnement a été saisie le 24 septembre par le ministre de l'Environnement qui avait demandé un premier rapport dans un délai d'un mois. "Sur la base de premier travail effectué dans un délai bref, des expertises complémentaires seront engagées, notamment concernant la genèse de l'événement et les moyens de prévention mis en oeuvre par l'exploitant", précise dans un communiqué le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. c=http://www.advabn

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