Édition du mercredi 10 octobre 2018
Territoires ruraux : malgré « un sentiment d'abandon », 93% des ruraux sont « satisfaits » de vivre en milieu rural
Elles « incluent toutes les communes qui n’appartiennent pas à une unité urbaine regroupant plus de 10 000 emplois » et représentent par conséquent 27,4 millions d’habitants, soit presque 43 % de la population française. Les campagnes et les représentations collectives qui leur sont associées sont au cœur d’une enquête « inédite » de l’Ifop pour Familles Rurales (2 200 associations et 160 000 familles adhérentes). Baptisée « Territoires ruraux : perceptions et réalités de vie », celle-ci a pour ambition de bâtir « une véritable radioscopie des ruralités ».
Pour ne rien éluder des perceptions associées au monde rural dans la France de 2018, deux enquêtes simultanées ont été réalisées : l’une auprès du grand public, l’autre auprès des ruraux. Conséquence : les mêmes questions produisent des réponses quelque peu différentes.
L’Ifop retient en effet « un décalage entre les deux échantillons s’agissant de leur perception de la ruralité ». Quand les ruraux associent d’abord la ruralité à la qualité de vie, au calme, à la tranquillité (62% des citations), les Français répondent en premier lieu difficultés socio-économiques, chômage, pauvreté (46 % des citations contre 26 % chez les ruraux). 59 % des Français estiment que le monde rural est « en déclin » contre 43 % des ruraux seulement.
Des difficultés que les ruraux ne minimisent pas pour autant – loin de là. L’enquête démontre que les ruraux comme les Français placent la « France des campagnes » en tête des territoires délaissés, devant la « France des banlieues » ou la « France périurbaine ». « Les ruraux regrettent la disparition progressive de l’État dans leurs territoires et à travers lui la matérialisation de la solidarité nationale ».
Les statistiques ont de quoi interpeller : plus d’un rural sur deux (51 %) estime que le monde rural est « abandonné ». Le chiffre atteint même 64 % auprès de ceux qui déclarent ne pas avoir accès à des services publics locaux. Du fait de « ce sentiment d’abandon », le nombre de pessimistes quant à leur avenir personnel est plus important à la campagne : 56 % contre 49 % des Français.
Portrait en clair-obscur
Les ruraux « attendent en priorité que les pouvoirs publics agissent en milieu rural contre la désertification médicale (51 % des citations), pour la présence de services publics (30 % des citations) et de commerces (28 %). Viennent ensuite l’action en faveur de l’installation d’entreprises (26 %) ou pour l’amélioration de l’accès à internet (24 %). »
« S’ils souhaitent qu’on reconnaisse leurs difficultés, les ruraux se refusent à une rhétorique victimaire à leur encontre », écrivent les auteurs de l’étude. En effet, 93 % des ruraux « sont satisfaits », dont 53% « très satisfaits », de vivre dans le monde rural, qu’ils jugent bien plus dynamique (63 % contre 50 %), moderne (55 % contre 46 %) et attractif (69 % contre 45 %) que l’ensemble des Français. De la même façon, 66% des Français sont satisfaits de leur position dans la société contre 74 % des ruraux, qui « distinguent action publique, interprétations médiatico-politiques et épanouissement personnel ». Preuve en est que seule une minorité (5 %) de ruraux souhaiterait quitter leur environnement.
Des arguments auxquels l’ensemble des Français n’est visiblement pas insensible. Pour 81% d'entre eux « vivre à la campagne représente la vie idéale, rapporte l’Ifop. La qualité de vie, le calme et la nature apparaissent comme les principaux attributs des ruralités qui pourraient conduire les Français à s’installer dans le monde rural, devant le moindre coût de la vie. » Le manque de services publics (70% des citations), une offre d’emploi insuffisante (62% des citations) et une offre de transports insuffisante (54%) freinent toutefois le passage de la parole aux actes.
Les inégalités d’accès aux services essentiels de proximité feront l’objet d’un débat au 101e congrès de l’AMF le mercredi 21 novembre.
Pour ne rien éluder des perceptions associées au monde rural dans la France de 2018, deux enquêtes simultanées ont été réalisées : l’une auprès du grand public, l’autre auprès des ruraux. Conséquence : les mêmes questions produisent des réponses quelque peu différentes.
L’Ifop retient en effet « un décalage entre les deux échantillons s’agissant de leur perception de la ruralité ». Quand les ruraux associent d’abord la ruralité à la qualité de vie, au calme, à la tranquillité (62% des citations), les Français répondent en premier lieu difficultés socio-économiques, chômage, pauvreté (46 % des citations contre 26 % chez les ruraux). 59 % des Français estiment que le monde rural est « en déclin » contre 43 % des ruraux seulement.
Des difficultés que les ruraux ne minimisent pas pour autant – loin de là. L’enquête démontre que les ruraux comme les Français placent la « France des campagnes » en tête des territoires délaissés, devant la « France des banlieues » ou la « France périurbaine ». « Les ruraux regrettent la disparition progressive de l’État dans leurs territoires et à travers lui la matérialisation de la solidarité nationale ».
Les statistiques ont de quoi interpeller : plus d’un rural sur deux (51 %) estime que le monde rural est « abandonné ». Le chiffre atteint même 64 % auprès de ceux qui déclarent ne pas avoir accès à des services publics locaux. Du fait de « ce sentiment d’abandon », le nombre de pessimistes quant à leur avenir personnel est plus important à la campagne : 56 % contre 49 % des Français.
Portrait en clair-obscur
Les ruraux « attendent en priorité que les pouvoirs publics agissent en milieu rural contre la désertification médicale (51 % des citations), pour la présence de services publics (30 % des citations) et de commerces (28 %). Viennent ensuite l’action en faveur de l’installation d’entreprises (26 %) ou pour l’amélioration de l’accès à internet (24 %). »
« S’ils souhaitent qu’on reconnaisse leurs difficultés, les ruraux se refusent à une rhétorique victimaire à leur encontre », écrivent les auteurs de l’étude. En effet, 93 % des ruraux « sont satisfaits », dont 53% « très satisfaits », de vivre dans le monde rural, qu’ils jugent bien plus dynamique (63 % contre 50 %), moderne (55 % contre 46 %) et attractif (69 % contre 45 %) que l’ensemble des Français. De la même façon, 66% des Français sont satisfaits de leur position dans la société contre 74 % des ruraux, qui « distinguent action publique, interprétations médiatico-politiques et épanouissement personnel ». Preuve en est que seule une minorité (5 %) de ruraux souhaiterait quitter leur environnement.
Des arguments auxquels l’ensemble des Français n’est visiblement pas insensible. Pour 81% d'entre eux « vivre à la campagne représente la vie idéale, rapporte l’Ifop. La qualité de vie, le calme et la nature apparaissent comme les principaux attributs des ruralités qui pourraient conduire les Français à s’installer dans le monde rural, devant le moindre coût de la vie. » Le manque de services publics (70% des citations), une offre d’emploi insuffisante (62% des citations) et une offre de transports insuffisante (54%) freinent toutefois le passage de la parole aux actes.
Les inégalités d’accès aux services essentiels de proximité feront l’objet d’un débat au 101e congrès de l’AMF le mercredi 21 novembre.
Ludovic Galtier
Télécharger l’enquête de l’Ifop pour Familles rurales. Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2