Ruralité : une association veut ouvrir 1000 cafés dans les territoires ruraux
Le groupe d’économie sociale et solidaire SOS (qui fédère plusieurs importantes associations de solidarité) lance, aujourd’hui, un appel à projets pour ouvrir ou reprendre 1 000 cafés en zone rurale. Jean-Marc Borello, président de SOS et membre, par ailleurs, du bureau exécutif de La République en marche, a invité hier, les 32 000 communes de moins de 3 500 habitants à candidater pour « répondre au sentiment d'abandon ressenti par les habitants dans de nombreux territoires » et « retisser du lien social ». L’initiative nécessite un investissement de 150 à 200 millions d’euros mais « aucune participation directe » ne serait demandée aux communes.
Informations importantes : le ou la maire est chargé(e) de déposer la candidature sur le site www.1000cafes.org. La première vague d’instruction aura lieu en septembre-octobre 2019. « Si le projet est retenu, une rencontre avec les communes candidates sera [alors] organisée pour finaliser l’analyse de faisabilité du projet », affirme SOS.
Une offre « multi-services »
Les projets sélectionnés se doivent d’être « co-constructifs » et « adaptés aux besoins exprimés par les habitants », prévient le groupe SOS. « Conçus comme des espaces de convivialité multi-services », ces cafés ne rempliraient, en effet, pas seulement leur rôle de débit de boissons. « Nous pourrons offrir un panel de services de proximité qui n’existent plus dans la commune : dépôt de pain, épicerie avec circuits courts et agriculture bio, relais-poste, et des services pouvant toucher au numérique pour lutter contre la fracture numérique », expliquait, hier, Chloé Brillon, directrice de projets du groupe SOS. Ces cafés pourraient aussi accueillir des débats citoyens, des conférences autour des innovations sociales et environnementales ou être un lieu de rencontres pour le tissu associatif et entrepreneurial local.
Pour être éligible à cet appel à projets, les communes doivent impérativement respecter deux conditions. L’établissement doit d’abord être « situé dans une commune ne disposant pas de café ou dont le café est menacé de fermeture ». La commune doit aussi « disposer ou avoir connaissance d’un local sur son territoire pouvant se prêter à l’activité d’un café et de préférence, permettant le logement de deux salariés ». Ces derniers seront recrutés localement puis formés dans le cadre d’un autre appel à projets ouvert à tous (« Binômes gestionnaires des cafés multi-services » ). « Nous leur garantissons le salaire minimum avec en plus un tiers des bénéfices », précise Jean-Marc Borello, à BFMTV. Les deux tiers restant iront pour moitié « à l'association et serviront aux investissements ».
Des propositions pour la ruralité le 20 septembre
Cette initiative, soutenue par le gouvernement et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), avait été relayée par Cécile Gallien, maire de Vorey (Haute-Loire), Pierre Jarlier, maire de Saint-Flour (Cantal) et Dominique Dhumeaux, maire de Fercé-sur-Sarthe (Sarthe) dans leur rapport pour un agenda rural (en téléchargement ci-dessous) - co-rédigé en juillet avec les parlementaires Daniel Labaronne (Indre-et-Loire) et Patrice Joly (Nièvre) (lire Maire info du 26 juillet).
De façon plus générale, ces élus avaient plaidé pour un Plan pour le commerce en milieu rural, qui comprendrait des exonérations de cotisation foncière des entreprises (CFE) et de taxe foncière pour les commerces du quotidien dans les communes de moins de 3500 habitants en difficulté et des exonérations fiscales sur la taxe sur le foncier bâti et la taxe d’aménagement pour les entreprises et structures labellisées de l'économie sociale et solidaire (ESUS).
La Mission proposait également « d’adapter les dispositions relatives aux débits de boisson en milieu rural, en particulier celles concernant les licences IV ». Selon elle, le nombre de licences IV est passé de 200 000 dans les années 1960 à approximativement 40 000 aujourd’hui. Ces propositions pour la ruralité seront-elles retenues ? La fin du suspense est proche. Le Premier ministre Édouard Philippe doit dévoiler les siennes à Eppe-Sauvage (Nord) le 20 septembre, en ouverture du congrès de l’Association des maires ruraux de France (AMRF).
Ludovic Galtier
Télécharger le rapport pour un agenda rural.
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