Près de deux jeunes sur trois jugent « envisageable » d'emménager dans une petite ville
Par A.W.
Deux ans après le lancement du programme Petites villes de demain (PVD), les Français confirment leur engouement pour ces territoires, et notamment les jeunes qui apparaissent nombreux à envisager de s’y installer et d’y vivre à l’avenir. C’est l’un des enseignements du deuxième baromètre consacré aux Petites villes de demain réalisé par Ipsos, pour l’Association des petites villes de France (APVF), l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et la Banque des Territoires.
Confort de vie et nature plébiscités
Après un premier baromètre, publié en 2021, qui révélait le « retour en grâce » de ces communes « à taille humaine » en pleine crise sanitaire (confirmé depuis par celui du Conseil supérieur du Notariat), l’institut Ipsos s’est, cette fois-ci, penché sur le regard que leur portent les jeunes âgés de 16 à 30 ans.
« Qu’ils habitent dans des petites villes ou non », 89 % d’entre eux posent « un regard positif » sur ces petites villes (soit un point de plus que l’ensemble des Français), selon les réponses données par un panel de 1 000 jeunes et un autre de 300 jeunes « représentatifs de ceux habitant dans des communes du programme Petites villes de demain ».
Des chiffres qui grimpent même jusqu’à 94 % d’opinions positives et 31 % d’opinions « très positives » chez ceux qui vivent dans des communes du programme PVD (contre 27 % pour l’ensemble des jeunes), « signe qu’il s’agit d’un sentiment solide », selon les auteurs de cette enquête.
Ce qui les attire, c’est avant tout « le confort de vie, la présence de la nature et la qualité des relations sociales ». Pour eux, les termes qui évoquent le mieux la vie dans ces petites villes sont « la tranquillité » (56 %), « la nature » (41 %), « le bien-être » (31 %) et « la convivialité » (30 %).
Des résultats encore plus prégnants chez les jeunes qui résident dans les communes comptant entre 2 000 et 20 000 habitants, ceux-ci plébiscitant davantage ces quatre items dans le même ordre (respectivement à 66 %, 58 %, 41 % et 38 %). À noter que 29 % des jeunes disent que ce qui s’est le plus amélioré récemment dans ce type de territoire est « la connectivité des réseaux mobiles et internet », en première position.
Emménager, mais pas à court terme
Au-delà de ces considérations, plus de la moitié des jeunes présagent qu’un avenir favorable attend ces territoires. Ils sont ainsi 52 % à estimer que ces communes vont connaître « une dynamique positive » dans les prochaines années, contre 24 % qui entrevoient plutôt un déclin. Chez les jeunes qui vivent dans des communes du programme PVD, ce sentiment est, là aussi, encore plus massif puisqu’ils sont 62 % à augurer d’un futur positif contre 19 % pensant l’inverse.
Une dynamique positive qui concernerait d’ailleurs tous les types de petites villes (que ce soient celles situées dans la périphérie des grandes villes, celles proches du littoral, dans les zones rurales ou encore proches de zones de montagne) et qui serait « au moins en partie lié aux récentes transformations sociétales qui sont perçues comme autant d’atouts potentiels pour l’attractivité des petites villes » (développement des circuits courts, inquiétude environnementale, possibilité de télétravail, « besoin d’une société plus solidaire et humaine » …).
Une part importante des jeunes (64 %) estime « envisageable » de s’installer dans une petite ville « à moyen ou long terme » et même 69 % de ceux qui ne résident actuellement pas dans ce type de commune, un quart allant jusqu’à juger cette possibilité « probable ». Mais peu l’imaginent à court terme.
Des freins à l’installation
Malgré cet engouement, les jeunes considèrent que l’attractivité des petites villes reste particulièrement bridée par trois freins principaux : l’accès à l’emploi, aux mobilités et la faible présence de structures de santé.
Ainsi, seul un tiers d’entre eux se dit « certain » de pouvoir trouver un travail dans son secteur d’activité dans ce type de territoire, quand 38 % des jeunes assurent que « les difficultés pour effectuer des déplacements » est une « raison importante » pour ne pas s’installer dans une petite ville.
Par ailleurs, 33 % de ceux qui pourraient s’y installer voient dans la trop faible présence des services de santé un élément qui pourrait les en dissuader. À noter également qu’une « offre culturelle limitée » est perçue comme un frein pour 20 % des personnes interrogées.
« Les maires ont tout particulièrement besoin d’un accompagnement pour faire face à ces défis. Le programme Petites villes de demain devra encore plus s’y atteler », estime ainsi le président de l’APVF, Christophe Bouillon.
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