Édition du jeudi 3 octobre 2002
Levée de l'embargo : peu de chance de voir les communes acheter du bœuf britannique
Avec la levée de lembargo de la France sur la viande bovine britannique, quelle sera lattitude des communes responsables de lalimentation scolaire ?
Pour la viande française, cela navait pas été tout seul. En février 2002, une étude menée par le cabinet Sylab-Ypsis, rendue publique mardi par le Centre d'information des viandes (CIV) qui représente la filière bovine, relevait alors que 67% de communes avaient retiré le buf des cantines du primaire en novembre 2000, 64% l'avaient réintroduit depuis. Fin 2000, de nombreux parents d'élèves, inquiets, avaient fait pression auprès des élus locaux pour que le buf soit retiré des assiettes de leurs enfants. La viande de buf, proscrite des menus d'un bon nombre de cantines scolaires pour cause de maladie de la vache folle, avait donc fait un retour discret dans les assiettes des élèves. La décision de resservir le buf a été prise après que de nouvelles garanties ont été apportées par les fournisseurs ou prestataires, notamment sur la traçabilité - maître-mot, synonyme de garantie et de sécurité alimentaire - et l'origine de la viande.
Aujourdhui, les professionnels de la filière bovine et les syndicats d'agriculteurs français ne disent pas non à la levée de l'embargo sur le buf britannique, annoncée mercredi par Matignon. Mais ils insistent sur la nécessité d'harmoniser les tests de dépistage à l'échelle européenne et d'indiquer clairement la provenance de la viande.
Louis Orenga, directeur du CIV, regrette qu'aucun dépistage systématique de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sur les animaux âgés de plus de vingt-quatre mois ne soit pratiqué au Royaume-Uni, contrairement à l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la France.
"Si la communauté scientifique estime qu'on peut clairement remonter à trente mois, que tous les pays le fassent, y compris les Anglais", demande-t-il. Dans le cas contraire, "si on considère aujourd'hui que les tests ne sont plus utiles, il faut l'expliquer clairement aux consommateurs".
"La viande anglaise n'est pas compétitive", car d'un coût supérieur, note la Fédération nationale des industries et du commerce en gros des viandes (FNICGV). La levée de l'embargo est, selon Louis Orenga, "juridique" et "positive" dans le sens "où on peut considérer que la crise de l'ESB est plutôt derrière nous".pt>c=http://www.clsiduser
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