Relais de la flamme olympique : une instruction précise la sécurisation des itinéraires
Par Lucile Bonnin
Depuis le mois de février, la ville de Marseille a été annoncée comme ville d’arrivée de la flamme olympique en France, le 8 mai 2024, ce qui marquera le début du périple qui la conduira jusqu'à Paris. Le maire de Marseille Benoît Payan annonce qu'à cette occasion, « une grande fête populaire sera organisée sur le Vieux-Port pour célébrer ensemble la plus grande compétition sportive du monde et l’histoire millénaire de la fondation de (la) ville ».
Après son arrivée dans la cité phocéenne, la flamme traversera une soixantaine de départements avant d’arriver à Paris le 14 juillet, une dizaine de jours avant le début des Jeux olympiques et paralympiques qui commenceront le 26 juillet avec la cérémonie d’ouverture sur la Seine.
Mais ces festivités, pour qu’elles puissent se dérouler, exigent un dispositif de sécurité à la hauteur de l'enjeu. Si, sur la liste précise des communes qui vont être traversées par la flamme, le Comité d’organisation des Jeux (Cojo) de Paris 2024 a décidé de ménager le suspense, le ministère de l’Intérieur, en revanche, prépare d’ores et déjà les collectivités à s’investir pour la sécurité de ces évènements.
Sécuriser les itinéraires
« De son arrivée sur le territoire national jusqu’à la cérémonie d’ouverture (…), la flamme olympique sillonnera le territoire national métropolitain et certains départements et régions d’Outre-mer. Cette instruction concerne la sécurisation des itinéraires ainsi que des évènements dans les villes étapes » , peut-on lire dans le document signé par le ministre de l’Intérieur et envoyé aux préfets et aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie.
S’il y a encore quelques jours, les élus regrettaient le manque de précisions apportées sur les dispositifs de sécurisation (lire Maire info du 9 mai), l’instruction apporte de nombreuses informations précieuses sur le relais de la flamme olympique, défini comme un « événement itinérant de trois mois qui évolue sur la base de deux dispositifs parallèles, le convoi principal et le convoi secondaire ».
Chaque journée type se déroulera en principe ainsi : quatre villes sont traversées par un convoi principal avec un relais de course à pied sur 4 à 5 km « avec un changement de porteur tous les 200 mètres ». La dernière ville traversée, en fin de journée, (la ville-étape), accueillera notamment la « cérémonie d’allumage du chaudron ».
Enfin, un convoi secondaire viendra visiter « trois sites iconiques » avec « une course à pied sur une courte distance de moins d'un kilomètre » ou avec « une simple présentation de la lanterne dans un lieu symbolique ou avec un mode de locomotion atypique » . « Le déplacement des deux convois entre les villes traversées ou les sites iconiques s'effectue sans que la flamme soit visible du public. Sous l'autorité des préfets, la sécurisation de l'itinéraire du parcours de la flamme est placée sous la responsabilité des services de sécurité locaux, éventuellement renforcés par des moyens nationaux et des polices municipales ».
Animations dans les villes-étapes
Les villes qui accueilleront l’organisation d’animations du relais en fin de journée (17 h à 20 h) ont reçu un guide des « villes-étapes - Relais de la flamme olympique » de la part du Cojo pour « accompagner l'accueil du relais de la flamme sur leur territoire ».
C’est la collectivité désignée ville-étape qui « est responsable de l'organisation et de la sécurisation des différents espaces mis en œuvre dans le cadre des célébrations » , en coordination avec l'État. Ainsi, une attention particulière devra être portée sur la localisation de l’évènement, sur les animations proposées et sur l’espace de célébration qui sera mis en place pour l’allumage du chaudron. « Les collectivités territoriales seront invitées à créer leur propre contenu avec pour objectif la valorisation du patrimoine et de la culture locale » lors de ces temps forts.
Vers une « sécurité optimale »
Gérald Darmanin demande surtout aux préfets d’établir « un plan de sécurisation qui traitera tous les sites et secteurs en lien avec le relais, qu'il s'agisse des secteurs de célébration et de leurs abords, des itinéraires du parcours, des transports publics reliant les différents sites retenus ou encore des principaux lieux d'animation. Il comprendra une série d'actions applicables en amont afin d'assainir la situation avant le relais ainsi que pendant la période de son déroulement, dans le cadre des plans zéro délinquance ».
La construction du parcours se fera « au regard des différentes contraintes locales » en concertation avec les acteurs locaux. Rappelant que le relais de la flamme est un « événement national à sites multiples : villes de départ, villes traversées, lieux iconiques, villes hôtes, parcours dans les DROM, etc », le ministère insiste sur la nécessité de concevoir des dispositifs de sécurité à la fois robustes et proportionnés, s'appuyant également sur le concours de la police municipale et des sociétés privées de sécurité qui, par ailleurs, seront employées par Paris 2024 dans le cadre de ses responsabilités. Cette tâche, comme l’indique l’instruction, revient à la « collectivité locale concernée ».
Cette même collectivité devra également établir « un diagnostic de sécurité avec les services de l'État pour définir les mesures de prévention situationnelle (...) par exemple l'occultation totale ou partielle du barriérage, l'identification des points hauts et des potentialités d'entrée par escalade, la fixation du mobilier au sol, l'évacuation de dépôts ou matériels, la localisation des issues d'éventuels parkings souterrains et des grilles de désenfumage… » . Il est aussi demandé à la collectivité d’élaborer un « règlement intérieur dans lequel elle proscrira l'introduction de certains types d'objets (engins pyrotechniques, bouteilles en verre, contenants en métal, etc.) et prohibera certains comportements » . Enfin, « les collectivités locales seront sensibilisées pour que les contrôles d'accès soient réalisés avec rigueur, avec des palpations de sécurité et des inspections visuelles ».
D’autres dispositifs de sécurité sont détaillées dans l’annexe de l’instruction comme l’installation de points d’accueil pour les participants aux évènements, l’installation d’un poste de commandement de manifestation (PCM) et surtout la désignation par la collectivité d’un responsable unique de la sécurité qui « sera l'interface principale entre les différents services en charge de la sécurité, de la sûreté et du secours ».
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