Édition du mardi 10 juillet 2001
Réglementation des raves-parties : la mort d'un jeune homme à Rouen relance la polémique sur la réglementation
L'idée d'une réglementation des raves-parties est relancée après les graves incidents du week-end, en particulier à Rouen (Seine-Maritime) où un jeune homme a trouvé la mort.
Dès dimanche, Thierry Mariani, député RPR du Vaucluse, auteur de l'amendement au projet de loi sécurité quotidienne - supprimé dans le texte des députés et visant à réglementer les rave parties -, a estimé que sa proposition est "plus que jamais nécessaire pour assurer la sécurité des jeunes". "En octobre prochain, le texte de loi sur la sécurité quotidienne sera examiné en lecture définitive à l'Assemblée nationale. Lionel Jospin aura alors un choix clair : soit continuer, comme il le fait à l'heure actuelle, à ne rien vouloir faire par souci bassement électoraliste pour gagner quelques voix parmi les jeunes, soit tenir enfin à ces jeunes un discours clair et responsable en acceptant mon amendement qui visait simplement à imposer des normes de sécurité à ces manifestations et non à les interdire", a affirmé le député RPR.
Claude Goasguen, porte-parole de Démocratie libérale, a dénoncé "la grande irresponsabilité de la majorité de gauche".
Le député DL de Paris a "souhaité qu'on en finisse avec cette espèce de jeunisme à la veille des élections". Sur les raves-parties, la gauche a adopté une attitude "complètement électoraliste", a-t-il affirmé.
De son côté, le secrétaire général du Rassemblement pour la France (RPF) Eric Cesari, maire-adjoint de Rouen en charge de la sécurité, a estimé que refuser de voir les risques liés aux rave-parties est "criminel".
"Sans doute la loi n'aurait-elle pas empêché ce drame. Du moins le législateur aurait-il assumé sa responsabilité en tentant de donner un cadre d'organisation et en insistant sur la sécurité des lieux choisis", a souligné Eric Cesari.
En revanche, le président de Démocratie libérale, Alain Madelin, a estimé que "notre arsenal juridique est amplement suffisant pour prévenir les excès des rave-parties, quand excès il y a". "Au lieu d'appliquer le droit existant ou de trouver des règles d'autorégulation, on fait une loi", a-t-il ajouté.
De même, le secrétaire national du PS à la formation, Henri Weber, a assuré que "l'arsenal législatif et réglementaire" existant pour les rave-parties est "suffisant". "Le problème n'est pas un problème de loi", a-t-il poursuivi en ajoutant que "la solution est dans la concertation avec les organisateurs et dans une politique de réduction des risques".
Pour le sénateur de Seine-Maritime, le mouvement des raves-parties est "un mouvement de jeunes, un mouvement culturel" dont il faut "respecter l'autonomie et la spécificité".
"L'arsenal législatif et réglementaire qui existe est suffisant. La preuve : les organisateurs de la rave de Rouen ont été entendus par la police et sont connus", a-t-il dit.
L'Assemblée avait supprimé fin juin toute disposition encadrant les raves-parties dans le projet de loi sur la sécurité quotidienne, mettant un terme à des semaines d'hésitation au sein de la majorité mais aussi de la droite.
Malgré l'opposition du ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, le PS et le PCF avaient supprimé l'article du projet prévoyant une déclaration préalable de ces rassemblements techno et, en cas d'infraction, la saisie du matériel sono.
La discussion sur cet amendement sera relancée au Parlement en octobre dans le cadre d'une nouvelle lecture du projet de loi.
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