Édition du lundi 29 mars 2004
Régionales : au moins 20 régions métropolitaines sur 22 passent à gauche
La gauche a bénéficié d'un véritable raz-de-marée au second tour des régionales dimanche, emportant 20 des 22 régions métropolitaines, résultat d'un vote-sanction contre le gouvernement Raffarin dont le sort est entre les mains du président Jacques Chirac.
A cette victoire aux régionales du PS et ses alliés, s'en ajoute une autre aux cantonales, avec le gain d'une dizaine de départements. La gauche et la droite font quasiment jeu égal, alors que la droite en détenait précédemment 59 sur 100 (voir nos autres infos de ce jour).
Deux ans après la très large victoire de Jacques Chirac à la présidentielle face à Jean-Marie Le Pen, suivie d'un succès de la droite aux législatives, la majorité enregistre une déroute totale. La gauche est majoritaire pour la première fois depuis la réélection de François Mitterrand en 1988.
A ce second tour des élections régionales où la participation a été plus forte que le 21 mars (abstention de 34,2%), la droite est laminée: elle ne recueille que 36,98% des suffrages aux régionales et 42,71% aux cantonales.
Le FN recueille 3,2 millions de voix sur les 17 régions où il restait en lice, soit un niveau équivalent à celui de 1998 (mais portant sur 22 régions), mais perd la moitié de ses élus, en raison notamment du nouveau mode de scrutin.
Le sort du gouvernement et du Premier ministre est entre les mains du chef de l'Etat. Jean-Pierre Raffarin n'a pas laissé entendre dimanche soir que ses jours étaient comptés à Matignon, mais a juste affirmé que "des changements s'imposent certainement".
En 1992, le président François Mitterrand avait remplacé Edith Cresson par Pierre Bérégovoy, quatre jours après la double défaite aux régionales et cantonales.
Les leaders de la droite ont reconnu la sévérité de leur défaite: "21 avril à l'envers" pour le ministre des Affaires sociales François Fillon, "échec grave" pour le président de l'UMP Alain Juppé, "séisme" pour Anne-Marie Comparini (UDF), la présidente battue de Rhône-Alpes.
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a demandé "à la majorité de tirer les conséquences d'une élection qui, pour être locale, n'en a pas moins une dimension politique qui n'est pas contestable".
Pour le président de l'UDF François Bayrou, "c'est désormais au président de la République de tirer les leçons de cette crise de confiance". Sa formation a perdu Rhônes-Alpes, la seule qu'elle présidait, et le seul ministre UDF Gilles de Robien n'a pu conserver la Picardie à droite.
Vainqueur de ces élections, le patron du PS François Hollande a appelé à "un changement profond d'orientation politique", affirmant qu'un simple remaniement ministériel ne pouvait être la réponse à ce "désaveu sévère". Laurent Fabius a estimé que le gouvernement n'avait "plus de crédibilité politique".
Traduction de cette Bérézina électorale, la gauche, qui détenait 8 des 22 régions métropolitaines, en prend au moins 12 à la droite, assurée seulement de diriger l'Alsace. Le sort de la Corse, où la gauche est majoritaire en voix, restait incertain.c=http://www.domaincl
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