Édition du lundi 7 septembre 2015
Réfugiés : Bernard Cazeneuve s'adresse aux maires
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a écrit hier une lettre à « l’ensemble des maires de France » à propos de l’accueil des migrants par les communes, dans un contexte où les initiatives se multiplient, dans de nombreux territoires. Le ministre appelle les maires à la « mobilisation », et les assure qu’ils disposeront « du soutien de l’État, de son savoir-faire, ses crédits et ses dispositifs ». Il invite enfin les maires qui le souhaitent à une réunion de travail au ministère de l’Intérieur, samedi prochain (12 septembre), pour « concrétiser leurs propositions d’accueil ». Pour la préparer, le ministre va d'ailleurs tenir une réunion de travail dès demain après-midi avec le président de l'AMF, François Baroin, et une délégation de l'association sur l'ensemble des questions qui se posent aux communes.
Entre la photo du cadavre du petit Aylan Kurdi et les images frappantes, ce week-end, des milliers de migrants parcourant à pied 175 km d’autoroute entre la Hongrie et l’Autriche, la question de l’accueil des réfugiés a suscité ces derniers jours une émotion particulière dans l’opinion. Bernard Cazeneuve souligne que de nombreux maires ont exprimé « leur volonté d’accueillir dans leur ville » des réfugiés – il tient à « remercier » au passage ces élus qui selon lui s’inscrivent dans la tradition d’un pays qui a « accordé l’asile à ceux qui fuyaient les persécutions ». Le ministre de l’Intérieur estime que la France s’est « préparée » à cette crise et qu’elle a mis en place, avec l’Allemagne notamment, « une solution globale et équilibrée », appuyée sur « la création de zones d’attente, l’instauration d’un mécanisme de solidarité, la mise en œuvre d’un plan de lutte coordonné contre l’immigration irrégulière et ses filières et une politique de développement plus ambitieuse en direction des pays source ».
Au-delà de cette présentation, le ministre reconnaît que « l’enjeu immédiat réside dans l’accueil des réfugiés ». Il rappelle que 4 000 places supplémentaires en Cada (centres d’accueil pour demandeurs d’asile) ont été créées entre 2013 et 2014, et que « 4 200 supplémentaires sont programmées pour 2015 ». 11 000 places de plus devraient être créées, écrit le ministre, sans préciser de date.
Depuis la fin de la semaine, plusieurs maires, élus ou réseaux de maire se sont manifestés pour dire leur volonté d’accueillir des migrants. Une pétition lancée par la sénatrice Nathalie Goulet (UDI) invitant les maires à s’organiser pour accueillir les migrants a recueilli 60 000 signatures en quelques heures. La fédération des élus socialistes a appelé à organiser « un réseau de villes solidaires », André Laignel, maire d'Issoudun et premier vice-président délégué de l'AMF a également lancé un appel pour favoriser et améliorer l'accueil des réfugiés dans les communes de France et, dans plusieurs départements (Haute-Garonne, Ain, Rhône…), des maires ont lancé des initiatives à l’échelle intercommunale. Le maire Les Républicains de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, a également communiqué ce week-end pour annoncer que son conseil municipal avait décidé « d’accueillir selon nos capacités ceux qui tentent d’échapper à la guerre et à la mort ». Il demande à « tous les maires et présidents d’intercommunalités », « au-delà de tout clivage, (de) respecter notre devoir moral, celui de défendre et de protéger les populations ».
Autre initiative : celle des maires des grandes villes. Leur association, l’AMGVF, convoque par la voix de Jean-Louis Moudenc, président de l’association et maire de Toulouse, une « réunion extraordinaire » après-demain, mercredi 9 septembre, pour « faire suite au courrier du ministre de l’Intérieur ». « L'émotion que soulèvent les récents événements est partagée par l'ensemble de mes collègues élus locaux de gauche comme de droite. Il nous faut réagir en décideurs, garants du vivre-ensemble dans nos grandes villes. La situation est trop grave pour s'en tenir à une approche émotionnelle au risque d'y apporter des réponses ponctuelles, isolées, trop souvent incohérentes, sans réelles garanties », écrivait hier le patron de l’AMGVF.
D’autres initiatives, en dehors de celles des élus, se développent : des sites internet collaboratifs recueillent les propositions de simples citoyens prêts à accueillir ou aider d’une façon ou d’une autre. À noter enfin que la Vatican a appelé, hier, « toutes les paroisses » – il y a en a 120 000 en France – à accueillir « une famille de réfugiés ». Quant à l’opinion, elle semble très partagée : selon un sondage publié ce week-end par Le Parisien, 55 % des personnes interrogées se disent défavorables à ce que la France « assouplisse les conditions d’octroi du statut de réfugiés aux migrants ».
Télécharger la lettre de Bernard Cazeneuve.
Entre la photo du cadavre du petit Aylan Kurdi et les images frappantes, ce week-end, des milliers de migrants parcourant à pied 175 km d’autoroute entre la Hongrie et l’Autriche, la question de l’accueil des réfugiés a suscité ces derniers jours une émotion particulière dans l’opinion. Bernard Cazeneuve souligne que de nombreux maires ont exprimé « leur volonté d’accueillir dans leur ville » des réfugiés – il tient à « remercier » au passage ces élus qui selon lui s’inscrivent dans la tradition d’un pays qui a « accordé l’asile à ceux qui fuyaient les persécutions ». Le ministre de l’Intérieur estime que la France s’est « préparée » à cette crise et qu’elle a mis en place, avec l’Allemagne notamment, « une solution globale et équilibrée », appuyée sur « la création de zones d’attente, l’instauration d’un mécanisme de solidarité, la mise en œuvre d’un plan de lutte coordonné contre l’immigration irrégulière et ses filières et une politique de développement plus ambitieuse en direction des pays source ».
Au-delà de cette présentation, le ministre reconnaît que « l’enjeu immédiat réside dans l’accueil des réfugiés ». Il rappelle que 4 000 places supplémentaires en Cada (centres d’accueil pour demandeurs d’asile) ont été créées entre 2013 et 2014, et que « 4 200 supplémentaires sont programmées pour 2015 ». 11 000 places de plus devraient être créées, écrit le ministre, sans préciser de date.
Depuis la fin de la semaine, plusieurs maires, élus ou réseaux de maire se sont manifestés pour dire leur volonté d’accueillir des migrants. Une pétition lancée par la sénatrice Nathalie Goulet (UDI) invitant les maires à s’organiser pour accueillir les migrants a recueilli 60 000 signatures en quelques heures. La fédération des élus socialistes a appelé à organiser « un réseau de villes solidaires », André Laignel, maire d'Issoudun et premier vice-président délégué de l'AMF a également lancé un appel pour favoriser et améliorer l'accueil des réfugiés dans les communes de France et, dans plusieurs départements (Haute-Garonne, Ain, Rhône…), des maires ont lancé des initiatives à l’échelle intercommunale. Le maire Les Républicains de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, a également communiqué ce week-end pour annoncer que son conseil municipal avait décidé « d’accueillir selon nos capacités ceux qui tentent d’échapper à la guerre et à la mort ». Il demande à « tous les maires et présidents d’intercommunalités », « au-delà de tout clivage, (de) respecter notre devoir moral, celui de défendre et de protéger les populations ».
Autre initiative : celle des maires des grandes villes. Leur association, l’AMGVF, convoque par la voix de Jean-Louis Moudenc, président de l’association et maire de Toulouse, une « réunion extraordinaire » après-demain, mercredi 9 septembre, pour « faire suite au courrier du ministre de l’Intérieur ». « L'émotion que soulèvent les récents événements est partagée par l'ensemble de mes collègues élus locaux de gauche comme de droite. Il nous faut réagir en décideurs, garants du vivre-ensemble dans nos grandes villes. La situation est trop grave pour s'en tenir à une approche émotionnelle au risque d'y apporter des réponses ponctuelles, isolées, trop souvent incohérentes, sans réelles garanties », écrivait hier le patron de l’AMGVF.
D’autres initiatives, en dehors de celles des élus, se développent : des sites internet collaboratifs recueillent les propositions de simples citoyens prêts à accueillir ou aider d’une façon ou d’une autre. À noter enfin que la Vatican a appelé, hier, « toutes les paroisses » – il y a en a 120 000 en France – à accueillir « une famille de réfugiés ». Quant à l’opinion, elle semble très partagée : selon un sondage publié ce week-end par Le Parisien, 55 % des personnes interrogées se disent défavorables à ce que la France « assouplisse les conditions d’octroi du statut de réfugiés aux migrants ».
F.L.
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