Maire-info
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Édition du lundi 16 octobre 2017
Fonction publique

Réforme de l'État : Édouard Philippe donne « carte blanche » à un comité de 34 membres

Edouard Philippe a donné vendredi « carte blanche »  à un comité d'experts pour penser la « transformation »  de l'administration, sur fond de grogne des fonctionnaires concernant leurs conditions salariales et les 120 000 suppressions de postes prévues durant le quinquennat.
« Le comité aura carte blanche pour explorer toutes les pistes, évaluer les périmètres, identifier les doublons et parfois même les triplons de compétence, parce qu'il en existe », a expliqué le Premier ministre lors d'un discours à Matignon, en demandant à ses 34 membres « de faire preuve d’innovation et d’audace afin d’imaginer quelle pourrait être une organisation idéale des services publics ».
L'ancien maire du Havre a confirmé que la question du « périmètre »  des missions assurées par l'Etat figurerait bien dans la réflexion. Ce qui suscite des inquiétudes, notamment chez les fonctionnaires, sur l'abandon de certains pans au terme de cette « transformation ». Le périmètre concernera aussi les collectivités et les agents territoriaux.
Le Premier ministre a aussi assuré vouloir éviter « une approche comptable »  du « rabot »  et du « faire moins avec moins ». « Ce n'est pas la voie que nous emprunterons », a affirmé Edouard Philippe, qui a également affirmé ne pas vouloir aborder la réforme avec un angle « idéologique »  ni « théorique ». « Essayons de mieux nous organiser, plus simplement, plus clairement », a-t-il poursuivi, assurant que la question de « mieux dépenser l'argent des Français »  n'en découlait qu'« ensuite ».
Le comité est issu principalement de la haute fonction publique, du monde politique et économique, avec comme figure la plus connue l'ex-président du Conseil italien Enrico Letta. Il sera dirigé par un trio : le président du groupe industriel Safran, le Franco-Australien Ross McInnes, l'ex-directrice de cabinet de Manuel Valls à Matignon et cadre dirigeante de Nexity, Véronique Bédague-Hamilius, et le directeur de Sciences Po Paris, Frédéric Mion.
On y retrouve les économistes Jean Pisani-Ferry et Philippe Aghion, qui avaient inspiré le programme économique d'Emmanuel Macron, et le président de l'Institut Montaigne (think-tank libéral), Laurent Bigorgne.
Le secrétaire général de l'AMF, Philippe Laurent, représentera, quant à lui, l'association au sein du comité.
Y figurent également plusieurs entrepreneurs et cadres de grandes entreprises, ainsi que des élus : l'ex-secrétaire d'Etat PS Clotilde Valter, le député LREM Jean-René Cazeneuve, la sénatrice LR Christine Lavarde ou encore les président PS de la région Centre, François Bonneau, et celui de la métropole de Rouen, Frédéric Sanchez. On y retrouve également l'ex-conseiller de François Hollande à l'Elysée, Nicolas Revel, ou encore un Suédois qui a piloté les réformes sociales du royaume scandinave, Per Molander.
Mais il est dépourvu de grandes figures syndicales, une décision contestée par les syndicats de la fonction publique que le Premier ministre a dit « assumer ». L'exécutif prévoit que les organisations syndicales puissent s'exprimer dans une « séquence propre », a expliqué le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, en l’occurrence un « forum », une « grande consultation »  également ouverte aux citoyens lancée début novembre.
Le rapport du comité, qui portera sur 21 domaines, doit être remis à Emmanuel Macron et Edouard Philippe en février 2018, avec une « mise en œuvre opérationnelle », prévue à partir de mars. (AFP)

Consulter le dossier de presse Action publique 2022.

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