Édition du jeudi 19 novembre 2015
La prévention de la radicalisation au cœur des attentes des élus
Alors que préfets et maires doivent se réunir avant la fin de la semaine dans chaque département, de nombreux élus ont demandé hier que les moyens de coordination entre l’Etat et leur territoire soient renforcés. Un appel relayé par François Baroin, président de l’AMF qui a redit la disponibilité des maires, notamment dans le recueil des informations de terrain.
« Il nous faut faire fonctionner plus efficacement les contrats locaux de sécurité et de prévention de la délinquance, notamment, dans le suivi des phénomènes de radicalisation. Sur ce point des efforts doivent être produits rapidement », a dit François Baroin (lire également article ci-dessus).
Les élus locaux sont en effet confrontés frontalement au phénomène de radicalisation. A l’instar de François Pupponi, député-maire de Sarcelles qui prévoit de créer des centres de formation en direction des agents publics pour leur permettre de « détecter les premiers signes de radicalisation ». L’élu plaide aussi pour inventer « un nouveau métier » afin de faire face à la montée des réseaux djihadistes. « Nous devons à court terme élaborer une réponse précise pour éviter que ces réseaux continuent à gangréner », a-t-il affirmé.
Au lendemain des attentats, François Pupponi témoigne « du silence qui règne actuellement dans les quartiers. Nous ne savons pas ce que les jeunes pensent. La situation est complètement différente de l’après Charlie », a-t-il expliqué à Maire Info.
L’école républicaine qui a, plus que jamais, sa place dans cette bataille, était aussi au cœur des interventions. L’écrivain Erik Orsenna a ainsi fustigé la multiplication des exemptions à la déscolarisation des enfants, une situation « qui n’est pas acceptable », pour l’académicien. Une indignation partagée par Françoise Gatel, sénatrice-maire de Châteaugiron : « L’école est le lieu où chacun sort de sa vie privée pour découvrir la vie en société, où s’apprennent la laïcité, les valeurs de la République. Ce lieu permet aussi d’être à l’abri des tentatives d’enfermement ». « Nous devons donc porter une grande exigence sur l’école », a répondu l’élue à Maire Info.
La réponse à la radicalisation viendra aussi du tissu associatif, comme l’a souligné Olivier Dussopt, député-maire d’Annonay et président de l’Association des petites villes de France (APVF). Cela suppose « d’ouvrir de nouveaux chantiers autour de la laïcité » et de trouver les moyens de « soutenir les associations d’éducation populaire, ces leviers de cohésion ». La lutte contre le déclassement territorial doit constituer une autre priorité pour le parlementaire. Déserts médicaux, affaiblissement des services publics, sont, selon lui, en effet autant de facteurs qui contribuent au délitement de la cohésion sociale, pour le député-maire. Ce sentiment est fort dans les zones périurbaines.
Donner les moyens aux services publics locaux, c’est bien le message qu’ont voulu faire passer de nombreux élus. Gilles Leproust, maire d’Allonnes y voit « la base du vivre ensemble ». Même position pour Christophe Rouillon, maire de Coulaines : « Nos politiques en matière de sport, culture, éducation sont l’unique moyen de résister au terrorisme. Ce sont ces actions de terrains qui préviendront la radicalisation sur le long terme ». A l’exemple de la création de « clubs sur les valeurs républicaines », dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.
A la même heure hier, au Danemark, une centaine d’autres élus locaux, venus de 22 pays européens, débattaient aussi autour de « la prévention de la radicalisation menant à l’extrémisme violent » et du rôle des communes. Hasard du calendrier, cette réunion avait été prévue depuis de longs mois. Nul doute que la déclaration commune rendue à l’issue aura davantage d’échos aujourd’hui. Ces maires et élus locaux ont demandé « aux autorités nationales d’inclure systématiquement les décideurs locaux dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’accompagnement des stratégies qui sont développées au plan européen et national ». S’adressant directement aux communes, ils ont appelé « à construire un réseau des villes européennes pour prévenir la radicalisation ».
« Il nous faut faire fonctionner plus efficacement les contrats locaux de sécurité et de prévention de la délinquance, notamment, dans le suivi des phénomènes de radicalisation. Sur ce point des efforts doivent être produits rapidement », a dit François Baroin (lire également article ci-dessus).
Les élus locaux sont en effet confrontés frontalement au phénomène de radicalisation. A l’instar de François Pupponi, député-maire de Sarcelles qui prévoit de créer des centres de formation en direction des agents publics pour leur permettre de « détecter les premiers signes de radicalisation ». L’élu plaide aussi pour inventer « un nouveau métier » afin de faire face à la montée des réseaux djihadistes. « Nous devons à court terme élaborer une réponse précise pour éviter que ces réseaux continuent à gangréner », a-t-il affirmé.
Au lendemain des attentats, François Pupponi témoigne « du silence qui règne actuellement dans les quartiers. Nous ne savons pas ce que les jeunes pensent. La situation est complètement différente de l’après Charlie », a-t-il expliqué à Maire Info.
L’école républicaine qui a, plus que jamais, sa place dans cette bataille, était aussi au cœur des interventions. L’écrivain Erik Orsenna a ainsi fustigé la multiplication des exemptions à la déscolarisation des enfants, une situation « qui n’est pas acceptable », pour l’académicien. Une indignation partagée par Françoise Gatel, sénatrice-maire de Châteaugiron : « L’école est le lieu où chacun sort de sa vie privée pour découvrir la vie en société, où s’apprennent la laïcité, les valeurs de la République. Ce lieu permet aussi d’être à l’abri des tentatives d’enfermement ». « Nous devons donc porter une grande exigence sur l’école », a répondu l’élue à Maire Info.
La réponse à la radicalisation viendra aussi du tissu associatif, comme l’a souligné Olivier Dussopt, député-maire d’Annonay et président de l’Association des petites villes de France (APVF). Cela suppose « d’ouvrir de nouveaux chantiers autour de la laïcité » et de trouver les moyens de « soutenir les associations d’éducation populaire, ces leviers de cohésion ». La lutte contre le déclassement territorial doit constituer une autre priorité pour le parlementaire. Déserts médicaux, affaiblissement des services publics, sont, selon lui, en effet autant de facteurs qui contribuent au délitement de la cohésion sociale, pour le député-maire. Ce sentiment est fort dans les zones périurbaines.
Donner les moyens aux services publics locaux, c’est bien le message qu’ont voulu faire passer de nombreux élus. Gilles Leproust, maire d’Allonnes y voit « la base du vivre ensemble ». Même position pour Christophe Rouillon, maire de Coulaines : « Nos politiques en matière de sport, culture, éducation sont l’unique moyen de résister au terrorisme. Ce sont ces actions de terrains qui préviendront la radicalisation sur le long terme ». A l’exemple de la création de « clubs sur les valeurs républicaines », dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.
A la même heure hier, au Danemark, une centaine d’autres élus locaux, venus de 22 pays européens, débattaient aussi autour de « la prévention de la radicalisation menant à l’extrémisme violent » et du rôle des communes. Hasard du calendrier, cette réunion avait été prévue depuis de longs mois. Nul doute que la déclaration commune rendue à l’issue aura davantage d’échos aujourd’hui. Ces maires et élus locaux ont demandé « aux autorités nationales d’inclure systématiquement les décideurs locaux dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’accompagnement des stratégies qui sont développées au plan européen et national ». S’adressant directement aux communes, ils ont appelé « à construire un réseau des villes européennes pour prévenir la radicalisation ».
E.D et E.S.
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