Édition du mardi 4 novembre 2008
Le nombre de Rmistes a augmenté de 1% (+10.000) en septembre, indique Martin Hirsch
«Il faut se préparer à d'autres mesures, complémentaires au RSA (revenu de solidarité active) si nécessaire», a déclaré lundi Martin Hirsch devant les députés, en évoquant une augmentation de la pauvreté en raison de la crise économique.
Auditionné en commission à l'Assemblée nationale dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2009, le Haut commissaire aux Solidarités actives a affirmé que le gouvernement avait «trois outils de soutien: l'aide au logement, la prime pour l'emploi et le RSA». «Je pense qu'il faudra regarder ce qui pourrait être proposé pour pouvoir jouer sur ces leviers si c'était nécessaire, ils doivent jouer un rôle d'amortisseur», a-t-il dit, ajoutant que «le système de protection doit pouvoir jouer à plein».
Martin Hirsch a annoncé qu'il recevra jeudi «associations et acteurs sociaux pour avoir des indicateurs» qui permettent de «surveiller de manière régulière» l'évolution de la pauvreté «pour ne pas passer à côté d'un phénomène».
«Notre objectif reste de ne pas faire réaugmenter la pauvreté», a-t-il dit. Une évolution: l'objectif du chef de l'Etat était jusqu'ici de la faire baisser.
Le Haut commissaire a souligné qu'aujourd'hui «la situation était différente des anciennes crises», car «la part des dépenses contraintes des ménages modestes est beaucoup plus élevé». Entre 2001 et 2006, l'ensemble des dépenses préengagées est passée de 52,1% à 73,8%, selon un document remis par le Haut commissaire aux députés. Les dépenses courantes liées au logement sont passées de 30,6% à 43,9%, les dépenses d'assurance de 9,2% à 15%, les impôts de 5,6% à 6,3%, les remboursements d'emprunts de 6,6% à 8,7%.
Certains signes sont parlants, dit-il, comme l'inversion de tendance dans le nombre de bénéficiaires du RMI (revenu minimum d'insertion). Au mois de septembre, le nombre de Rmistes a augmenté de 1% (+10.000).
Martin Hirsch a cité également le nombre important de demandes de prêts sur gages par le crédit municipal de Paris depuis mars (près d'un million de prêts supplémentaires, plus de 3.600.000 prêts en septembre).
Le RSA est «plus que jamais utile, puisqu'il permet de soutenir les revenus les plus faibles, accompagner les moments positifs, atténuer des difficultés supplémentaires», a-t-il dit, ajoutant qu'aujourd'hui il faut lutter contre la pauvreté mais aussi contre l'«appauvrissement».
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