Édition du vendredi 12 mai 2006
Le gouvernement devrait annoncer des «objectifs précis de réduction de la pauvreté»
Les associations espèrent que les difficultés du gouvernement n'augurent pas d'une «année blanche» dans la lutte contre la pauvreté et attendent des mesures concrètes, à la veille du Conseil national de lutte contre l'exclusion (CNLE), que préside ce vendredi le Premier ministre.
Ce CNLE, qui devait réunir à Matignon responsables d'associations et partenaires sociaux, sera suivi dans l'après-midi d'un conseil interministériel sur la question.
Dominique de Villepin avait indiqué début avril que la lutte contre l'exclusion était l'un de ses trois «nouveaux chantiers» et promis des «décisions concrètes très prochainement».
«Nous sommes conscients que le contexte actuel est compliqué pour le gouvernement, et ça nous préoccupe», a indiqué à l'AFP Gilbert Lagouanelle, président du collectif Alerte, qui réunit des responsables des principales associations de lutte contre l'exclusion.
«Mais quelles que soient les conditions politiques de l'année qui vient, on ne peut pas se permettre une +année blanche+, sans que rien ne se passe sur la pauvreté, qui est au coeur de notre société, à travers les problèmes de banlieue et de l'emploi par exemple», poursuit-il.
Nicole Maestracci, présidente de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), souligne «qu'il est rare qu'en fin de législature, des réformes profondes soient lancées».
«Mais on veut au moins un travail d'état des lieux sur les dispositifs existants, on ne peut plus avancer par petits plans successifs», prévient-elle. Selon elle, les structures d'accueil des plus démunis sont «saturées» et les engagements du gouvernement sur le coût des nouveaux emplois aidés pour les associations n'ont pas été tenus.
Reçus la semaine dernière à Matignon, les représentants d'Alerte -dont font partie notamment Emmaüs, ATD Quart-Monde, l'Uniopss (union des principales associations d'aide sociale) et Médecins du Monde -ont prévenu qu'ils ne se contenteraient pas d'«effets d'annonce».
Quant à Martin Hirsch, président de l'Agence nouvelle des solidarités actives, à qui le Premier Ministre a dit vouloir confier une mission d'expérimentations locales pour «valoriser le retour à l'emploi dès la première heure de travail», il a indiqué à l'AFP attendre que l'Etat précise son engagement.
Selon le quotidien la Croix de ce vendredi, le gouvernement pourrait annoncer qu'il souhaite se fixer des «objectifs précis de réduction de la pauvreté», qui devront être chiffrés «d'ici au 1er janvier 2007». Ce chiffrage serait confié à l'Observatoire national de la pauvreté, à Alerte et à l'Insee.
Il pourrait également annoncer une simplification du dispositif des contrats aidés en fusionnant le revenu minimum d'activité (RMA), le contrat d'avenir et contrat d'accompagnement vers l'emploi.
En matière de logement, le Premier ministre compte débloquer 6 millions d'euros sur le budget 2007 pour appliquer l'ordonnance de décembre 2005 sur «le logement indigne», écrit la Croix.
En 2003, 3,694 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté (50% du revenu médian, soit 645 euros/mois pour une personne seule), contre 3,55 millions en 2001, selon l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale.
En 2005, le nombre de bénéficiaires du RMI a connu une nouvelle augmentation de près de 5%, à plus de 1,1 million de personnes, malgré une baisse du chômage de 5,2%.<sc
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