Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 9 novembre 2006
Précarité

La proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a surtout reculé en France entre 1996 et 2002, selon une étude publiée par l'Insee

«Sur la période 1996-2004, la pauvreté monétaire suit une tendance à la baisse», écrit l'Insee dans la dixième édition de son «Portrait social de la France», synthèse annuelle sur les évolutions économiques et sociales. Mais la baisse a été plus forte durant la période 1996-2002. La pauvreté monétaire est définie par un niveau de vie inférieur de 50% ou 60% au niveau de vie médian, soit celui qui partage la société en deux parties égales. Le taux de pauvreté est passé de 13,5% à 12,2% en 2002 au seuil de 60%, et de 7,2% à 6,0% au seuil de 50% entre 1996 et 2002. «Pour la période 2002-2004, l'évolution du taux de pauvreté est plus contrastée», note l'Insee. Au seuil de 60%, il poursuit sa baisse, même s'il stagne en 2003. En revanche, le taux au seuil de 50% augmente nettement en 2003 - il remonte de 5,9% à 6,3% - avant de diminuer à nouveau», précise l'Insee. En 2004, on dénombrait ainsi 6,9 millions de personnes pauvres au seuil de 60% de la médiane et 3,6 millions au seuil de 50%. Le seuil de pauvreté à 60% de la médiane valait 788 euros par mois en 2004 et celui à 50%, 657 euros. Le niveau de vie moyen s'établissait en 2004 à 1.550 euros, selon les données de l'Enquête revenus fiscaux, et pour la moitié de la population il était inférieur à 1.310 euros. Le seuil de pauvreté monétaire est par définition relatif, rappelle par ailleurs l'Insee. Son évolution est en effet liée à celle de la médiane des niveaux de vie. De 1996 à 2002, les niveaux de vie augmentent régulièrement en termes réels et pour toutes les catégories de population. Les seuils de pauvreté ont suivi la même tendance et ont augmenté de 11% en euros constants. Le niveau de vie médian est resté stable entre 2002 et 2003 puis a reculé. Les seuils de pauvreté ont donc mécaniquement reculé entre 2003 et 2004, de 0,3%. Le niveau de vie d'un individu est par convention celui du ménage dans lequel il vit et se calcule par le nombre d'unités de consommation de ménage (UC), rappelle l'Insee. Les UC permettent de tenir compte de la structure du ménage et des économies que procure la vie en commun, le premier adulte d'un ménage compte ainsi pour une UC, chacun des adultes suivants pour 0,5 UC et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3. A noter que les informations de l’Insee sont publiées au moment où, dans son rapport annuel, le Secours catholique met en avant un accroissement de la proportion des plus de 50 ans parmi les plus démunis. En 2005, le Secours catholique a rencontré 689.000 «situations de pauvreté» (contre 650.000 en 2004), correspondant à des personnes seules ou des familles, soit environ 1,57 million de personnes. La proportion des jeunes ne change pas, celle des 20-40 ans diminue par rapport à 2001, en revanche les 40-65 ans sont plus nombreux qu'auparavant. 11,5 % des personnes rencontrées n'avaient aucune ressource (délais de carence pour les prestations sociales). Pour les autres, la progression des revenus a été moins rapide que celle des loyers, d'où une diminution des ressources pour les dépenses courantes.

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