Prolongation des trois jours de télétravail par semaine, y compris dans la fonction publique territoriale
Par Franck Lemarc
Le 3 janvier, le gouvernement annonçait que face à la vague Omicron, il était demandé aux employeurs de prévoir « un nombre minimal de trois jours de télétravail par semaine ». Cette règle avait été fixée pour trois semaines, soit jusqu’au vendredi 21 janvier.
Hier, la ministre Élisabeth Borne a annoncé aux syndicats et aux organisations patronales que la règle serait prolongée de deux semaines, soit jusqu’au vendredi 4 février. « La situation sanitaire, même si elle semble s’acheminer vers un plateau, ne paraît pas permettre une levée ou un relâchement immédiat des mesures en matière de télétravail », a expliqué la ministre.
Nouveau record de contaminations
Si un certain nombre de facteurs permettent en effet d’apercevoir, peut-être, le bout du tunnel, il ne faut pas oublier que le variant Omicron continue de se diffuser à une vitesse galopante : témoin, le nouveau record absolu de contaminations constaté hier, avec 436 167 cas positifs relevés. C’est la première fois que le nombre de cas positifs dépasse les 400 000.
Mais il est patent aujourd’hui que la moindre virulence du variant Omicron ajoutée à la protection apportée par la vaccination permettent d’éviter une totale asphyxie des services de santé et une explosion du nombre de morts. Ce dernier reste important – 230 personnes sont encore décédées du Covid-19 hier –, mais rapporté au nombre de contaminations, il est très inférieur à ce qui a été connu entre 2020 et 2021.
« Dernier coup de collier »
Cette situation donne des « raisons d’espérer » à tous les experts, et au gouvernement lui-même, qui envisage à présent, a-t-on appris ce matin, de publier un « calendrier » de desserrement des mesures sanitaires. Sur le télétravail, la ministre du Travail espère, a-t-elle affirmé hier, qu’il s’agit d’un « dernier coup de collier » avant, si possible, de « rebasculer sur une recommandation et non plus une obligation ».
Rappelons que l’obligation des trois jours de télétravail (pour les postes qui y sont adaptés, naturellement) s’applique aussi, depuis le 3 janvier, à la fonction publique de l’État. Dans la fonction publique territoriale, pas d’obligation – au nom de la libre administration – mais une forte « incitation » de la Direction générale des collectivités territoriales, qui a demandé aux maires « d’imposer » ces trois jours de télétravail (lire Maire info du 5 janvier 2022).
L’AMF a reçu confirmation, hier, que la prolongation des trois jours de télétravail pendant deux semaines s’appliquerait aussi à la fonction publique territoriale.
Une enquête sur le télétravail dans la FPT
Dans une étude publiée le 13 janvier, l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF) revient sur l’évolution de la perception du télétravail dans les collectivités depuis le début de la crise sanitaire. Selon l’association, 75 % des administrateurs territoriaux considèrent que cette crise a « radicalement changé » les modalités du télétravail dans les collectivités, le faisant passer de « marginal » à « durable ».
Si l’urgence de la situation vécue en mars 2020 a provoqué de nombreux dysfonctionnements (manque d’équipement, cadre insuffisamment travaillé avec les partenaires sociaux…), les choses se sont formalisées au fil du temps : à l’automne 2021, 94 % des répondants déclarent que leur collectivité a engagé des négociations sur le sujet du télétravail, 75 % « considèrent que faciliter le télétravail fait aujourd’hui partie des orientations stratégiques de leur collectivité ». Point très important : 71 % des répondants déclarent que leur collectivité « a redéfini les règles spécifiques en matière de sécurité des systèmes d’information pour prendre en compte le télétravail ». Ce qui n’est pas forcément positif : cela signifie que plus d’un quart d’entre elles ne l’ont pas fait, ce qui peut conduire à des risques considérables en termes de cybersécurité.
Selon la même enquête, seulement 32 % des postes sont télétravaillables au sein du bloc communal (contre, par exemple, 55 % dans les régions).
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