Prévention des noyades : Roxana Maracineanu lance la campagne 2020
Avec l’arrivée des vacances et des premières vagues de chaleur et la réouverture progressive des piscines dans les communes (lire Maire info du 3 juin), les noyades accidentelles vont, de fait, connaître un pic cet été. La campagne 2020 de prévention des noyades et développement de l’aisance aquatique a été lancée hier par le gouvernement.
Déjà, alors que l’été ne fait que commencer, la presse régionale s’en fait l’écho. On apprend ainsi par France 3 Auvergne Rhône-Alpes que dimanche dernier, un homme de 42 ans a péri dans la rivière Ain à Priay et un enfant de cinq ans a été sauvé in extremis au parc de loisirs de Bouvent à Bourg-en-Bresse. Le 25 juin, un garçon de deux ans est, quant à lui, décédé à Seyssel (Haute-Savoie) en chutant dans la piscine hors-sol installée dans le jardin de sa maison, rapporte Le Dauphiné Libéré. Un autre enfant du même âge est mort le lendemain après avoir chuté dans la piscine d’une maison de Longchamp-sur-Aujon (Aube), selon L’Est Eclair.
Le nombre de noyades en hausse depuis 2015
Des cas qui ne sont pas isolés : « les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’environ 1 000 décès et constituent la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans », souligne le ministère chargé des Sports. Elles surviennent le plus souvent en mer (44 %), en lacs, plans d’eau, fleuves, rivières (22 %) mais aussi en piscine familiale (20 %). « Les enfants de moins de 6 ans payent le plus lourd tribut, notamment dans les piscines privées familiales », constate le ministère.
Plus largement, la 8e édition de l’enquête Noyades menée au cours de l’été 2018 par Santé Publique France en partenariat avec le ministère des Sports a relevé, par rapport à la dernière enquête menée en 2015, une augmentation sensible du nombre des noyades (1 649 en 2018 contre 1 266 en 2015) et une stabilisation du nombre de noyades suivies de décès (406 en 2018 contre 436 en 2015).
Nouvelle signalétique pour les zones de baignade
Dans ce contexte, Roxana Maracineanu, ancienne championne de natation qui avait pris le dossier des noyades à bras le corps à son arrivée au ministère des Sports en 2018, a lancé, hier, la campagne 2020 de prévention des noyades et développement de l’aisance aquatique. Elle appelle à « redoubler de vigilance » : « La période post confinement a permis de constater des comportements à risques notamment lors des pics de chaleur tandis que les piscines municipales ne rouvrent que très progressivement. » Avec le ministère des Solidarités et de la Santé et Santé Publique France, la ministre chargée des Sports rappelle ainsi « les bons réflexes pour se baigner en toute sécurité » : apprendre à nager, se baigner avec ses enfants, choisir des zones de baignade surveillée et tenir compte de son état de forme.
Un accent particulier sera porté cette année sur la nouvelle signalétique associée aux zones de baignade, notamment les deux drapeaux rouges et jaunes encadrant la zone de baignade surveillée. Ces nouvelles dispositions normatives (d’application volontaire), permettant d’harmoniser la signalétique française avec la signalétique européenne, deviendra obligatoire l’été prochain.
Aisance aquatique : des stages durant les temps scolaires, périscolaires ou extra-scolaires
Une annonce intéressera particulièrement les collectivités : à compter de l’été 2020 et jusqu’en juin 2021, des stages seront notamment organisés dans le cadre du dispositif « Aisance aquatique », durant les temps scolaires, périscolaires ou extra-scolaires (soit tous les temps de l’enfant) ainsi que du dispositif « J’apprends à nager » (6-12 ans), pendant les vacances scolaires, les week-ends ou lors des temps périscolaires ». Des « classes bleues » sont ainsi organisées en milieu scolaire pour les enfants de 4 à 6 ans « sous forme de stage » avec 8 séances dans l’eau, réparties sur une ou deux semaines selon les cas. « Il s’agit d’un apprentissage intensif visant à densifier les séances en augmentant le temps effectif dans l’eau, sans matériel d’aide à la flottaison, grâce à une pédagogie active adaptée » (lire Maire info du 9 septembre 2019). L’Agence nationale du sport a consacré au déploiement du plan Aisance aquatique un budget de 15,5 millions d’euros en 2020 (12 millions d’euros pour renforcer les équipements dédiés à l’apprentissage de la natation et 3,5 millions d’euros pour accompagner les actions menées en matière d’apprentissage de la natation et d’acquisition de l’aisance aquatique). « Ce plan prévoit aussi le financement de sessions de formation de formateurs à l’aisance aquatique. Depuis son lancement en 2019, 20 000 enfants et 700 instructeurs ont bénéficié du plan ‘’Aisance Aquatique’’ ».
Le lancement de ce Plan aisance aquatique survient dans un contexte où les collectivités connaissent de fortes difficultés liées aux pertes d’exploitation des piscines liées au respect du protocole sanitaire. L'AMF a saisi la ministre des Sports le 30 mai à ce sujet, afin de lui demander un plan gouvernemental exceptionnel Piscine covid-19 (lire Maire info du 3 juin).
Ludovic Galtier
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Fin de l'état d'urgence sanitaire : ce qui change, ce qui ne change pas
Covid-19 : l'Assemblée adopte le troisième budget rectificatif en première lecture
Fonds national de prévention : 8 millions d'euros pour prévenir les risques RH post-covidÂ