Présidentielle : les élus chargés du sport présentent 12 propositions
Par Lucile Bonnin
« France sportive 2030, affirmer le sport partout et pour tous » , tel est le titre de la contribution aux présidentielles et aux législatives 2022 que l'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) vient de publier. Ce document, assorti de douze propositions, vise à sensibiliser les candidats à l'élection présidentielle aux enjeux des activités physiques et sportives dans les territoires.
Réparties en quatre thématiques, les propositions formulées par ce réseau composé de 8 000 collectivités visent avant tout à définir le sport comme future grande cause nationale du quinquennat : « Le prochain quinquennat est l’occasion d’enfin reconnaître le sport à sa juste place au sein de notre société et de nos vies. Évidemment, les événements mondiaux, de la coupe du monde de rugby, France 2023, comme des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, doivent y contribuer, et agir comme des accélérateurs. »
La première thématique du document rassemble d’ailleurs les idées pour faire du sport une grande cause nationale, un réel service public. La deuxième thématique se résume en deux mots : sport et territoires. Puis, viennent les propositions qui concernent le sport et la société et enfin l’économie du sport. L’intérêt commun de ces thématiques est d’« affirmer le rôle prépondérant et stratégique du sport dans la société française » .
Cette contribution est également l’occasion pour le réseau de rappeler le rôle indispensable des collectivités dans le développement du sport en France et de mettre en lumière certains besoins d’accompagnement.
Le sport : une priorité nationale et territoriale
Faire sortir le sport de la tutelle de l’Éducation nationale et créer un ministère dédié : c’est une des grandes propositions de l’Andes. « La politique sportive française doit s’affirmer au niveau gouvernemental pour affirmer sa prise en compte à l’échelle interministérielle » , peut-on lire dans le rapport. Cette proposition vise à faire reconnaitre le sport comme essentiel dans la société mais surtout au sein des débats politiques.
Du côté des propositions relatives aux territoires, l’idée principale peut se résumer ainsi : il faut donner plus de moyens aux collectivités territoriales. D’abord, il faut plus de capacités techniques avec un nouveau plan qui viendrait compléter le plan « 5 000 équipements sportifs de proximité » via un « Plan Marshall des équipements structurants locaux » . L’association suggère dans ce cadre la création d’une loi de programmation financière devant assurer le financement pluriannuel de ce plan à hauteur minimale de 1 milliard d’euros en 5 ans.
L’Andes souhaite également que l’inflation normative soit limitée, tout en confortant le rôle de régulation de la Commission d'évaluation des projets de règlements fédéraux relatifs aux équipements sportifs (Cerfres) afin de renforcer le contrôle des règlements fédéraux relatifs aux équipements sportifs.
Enfin -et cette proposition résume l’esprit de cette première partie du rapport- les élus au sport suggèrent la construction d’une décentralisation du sport avec « un véritable Big bang des compétences » qui placerait « le bloc communal au centre des conférences régionales et des financeurs pour une gouvernance véritablement décentralisée ».
De nouvelles priorités pour le sport dans la société
Les propositions appartenant à la thématique « sport et société » rappellent certains objectifs de la loi visant à démocratiser le sport en France adoptée la semaine dernière (lire Maire info du 28 février). Pour l’Andes, les 30 minutes de sport à l’école par jour en plus de l’EPS préconisées par le ministère de l’Éducation ne suffisent pas. Il faudrait réorganiser la pratique sportive à l’école et amener les enfants à s’engager dans une discipline en dehors de l’école.
Rendre les activités physiques et sportives accessibles au plus grand nombre (simplification du pass sport, développement du sport féminin, du sport inclusif…) et investir dans le sport santé et bien-être sont aussi des priorités pour l’Andes. Il est indiqué à ce sujet que « les paroles et intentions aujourd’hui largement partagées doivent trouver une réelle traduction concrète, en actions comme en moyens financiers et en simplification réglementaire » .
« Le sport doit financer le sport »
Dernière thématique : l’économie du sport. Trois propositions concrètes sont avancées par l’Andes. D’abord, les élus ont identifié un besoin de diversification du financement du sport, comprenant une augmentation du budget public pour le sport. Pour cela, certaines dispositions juridiques techniques et fiscales ont été listées dans le rapport comme l’extension de la taxe buffet aux championnats et compétitions européennes diffusées en France ou encore permettre l’émergence de « fondations territoriales du sport » , « sous le patronage de la Fondation Nationale du Sport, afin de massifier les solutions de financement participatives et défiscalisées. »
Les dernières idées pour faire rayonner davantage le sport en France consistent d’abord à « limiter le financement public dans le sport professionnel » et « éviter la fuite des talents, en adoptant des solutions fiscales adaptées, en particulier en matière sponsoring, de mécénat et de dons ».
Enfin, le réseau identifie un véritable besoin d’amplification de l’emploi dans le domaine sportif notamment en s’appuyant sur « une coopération partagée des collectivités dans l’assemblage de ces emplois aidés, dont la pérennisation démontre l’intérêt, notamment en lien avec la mise en œuvre du plan 5 000 équipements de proximité ». Le bénévolat est aussi une activité à valoriser pour encourager les pratiques sportives au sein des territoires.
Télécharger la contribution de l'Andes.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Secrétaires de mairie : revalorisation salariale dans les communes de moins de 2 000 habitants
Parité chez les élus : encore beaucoup de travail à faire
Une première étude sur la « géographie de la délinquance à l'échelle communale »
Les villes en réseau pour s'adapter au vieillissement de leur population