Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 1er mars 2022
Élection présidentielle

Présidentielle et législatives : les 25 propositions de Villes de France

L'association représentant les villes de 10 000 à 100 000 habitants (et leurs intercommunalités) cible six thématiques : la santé, la transition écologique, la sécurité, l'attractivité, les finances et la revitalisation des centres-villes.

Par A.W.

« Urgence climatique, crise sanitaire, relance économique, cohésion sociale, difficultés budgétaires... »  À un peu plus d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, Villes de France a mis, hier, dans le débat public 25 propositions à l’attention des candidats, celle-ci considérant que « ce quinquennat devra relever d’immenses défis qui n’appellent pas des réponses simplistes ».

« Face à ces enjeux, les villes moyennes ont un rôle prépondérant à jouer dans l’aménagement du territoire », assure la présidente de l’association et maire de Beauvais, Caroline Cayeux, soulignant que les villes moyennes sont des « territoires d’équilibre, formant l’armature territoriale de la France, qui font le lien entre le monde rural et les métropoles », que les candidats aux élections présidentielle et législatives « doivent prendre en compte dans la construction des politiques publiques ».

Santé : être associé aux prises de décisions

Face à la désertification médicale qui concerne « désormais tous les territoires », Villes de France juge qu’il faut « rapprocher localement les décisions »  et placer les villes moyennes dans « un véritable rôle de partie prenante », afin qu’elles soient placées « au cœur de l’évolution d’une offre de santé de proximité ».

Pour cela, l’association demande que les villes moyennes soient associées aux « prises de décision des autorités déconcentrées »  et qu’elles bénéficient d’un « réel pouvoir décisionnel au sein du conseil de surveillance des centres hospitaliers ». Elle propose également d’ « accélérer le développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) »  en y intégrant « une dimension prospective autour de la lutte contre les déserts médicaux »  et de « renforcer les compétences des délégations départementales de l’ARS en lien avec le préfet ».

Faire des villes moyennes des villes durables

Afin de répondre aux « urgences climatiques », Caroline Cayeux souhaite que les villes moyennes deviennent les « villes durables de demain », grâce à « un accompagnement sur-mesure [...] qui favorise les initiatives locales ».

Elle défend ainsi la pérennisation du fonds friches et l’amélioration du « processus de réhabilitation des friches ferroviaires », la mise en place d’un « dispositif d’agenda programmé de la rénovation énergétique des bâtiments publics et privés », l’élaboration d’un « plan national en faveur des mobilités durables pour déployer des points de distribution mixtes », ainsi que la formation des élus et des agents des collectivités pour « consolider l’éducation au développement durable ».

« Action Cœur de ville » : des nouvelles thématiques

Pour ce qui est des centres-villes, l'association estime que leur revitalisation ne pourra se concrétiser sans une « action d’envergure ».

Dans ce cadre, elle souhaite le maintien des moyens d’intervention du programme « Action Cœur de ville »  et le développement de nouvelles thématiques, telles que la « transition écologique »  ou « l’aménagement urbain ». L’association demande également la mise en place d’une « fiscalité encourageante »  dans le but de soutenir le commerce de proximité et le développement d’une offre hôtelière en cœur de ville et « y garantir une réelle concurrence en encadrant l’implantation des plateformes collaboratives ».

Sécurité : faciliter le partage d’informations

Concernant la sécurité, Villes de France rappelle que les maires observent, depuis plusieurs années, de « nouveaux comportements »  tels que la « radicalisation, la délinquance urbaine, la délinquance des mineurs »  face auxquels « ils se trouvent très souvent démunis par manque de moyens et de réglementation ».

Elle propose ainsi une clarification de « la doctrine d’emploi des polices municipales en lien avec les forces de l’ordre »  et une répartition « équitable »  des forces de sécurité et de leurs moyens « sur l’ensemble du territoire national ». Afin de « faciliter le partage d’informations notamment en terme de délinquance urbaine et de radicalisation », elle souhaite la création d’une « formation restreinte »  au sein du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) regroupant le maire, le préfet, le procureur de la République et les représentants des forces de l’ordre, et la révision des modalités d’accès aux fichiers nationaux de police concernant les individus dangereux (« secret partagé », « droit à en connaître » ) pour les maires.

Finances locales : créer une loi de programmation dédiée

Sur l’aspect financier, l’association dénonce « l’absence de perspectives financières [qui] fragilise les comptes des collectivités locales ». 

Pour y pallier, elle propose de « créer une loi de programmation des finances locales »  et d’« initier un pacte de mandature entre l’État et les collectivités ». Elle souhaite, en outre, « revoir en profondeur le système de répartition des dotations de soutien à l’investissement local »  et demande d'assurer la prévisibilité budgétaire « en garantissant une dynamique propre des ressources fiscales et en prenant en compte les charges de centralité à travers une péréquation rénovée ».

Attractivité : pallier les « carences » 

Alors que les villes moyennes bénéficient actuellement d’une certaine attractivité depuis le déclenchement de la pandémie, celle-ci apparaît « fragile »  puisque certaines « carences »  empêchent l’installation de nouvelles populations. Que ce soit en termes de formation, d’emploi, de logement ou encore de mobilité.

Afin d’amplifier la dynamique d’attractivité des villes moyennes, celles-ci réclament la construction d’un « plan ambitieux de réindustrialisation ». Elles demandent également de « favoriser l’existence d’un réseau ferroviaire d’intérêt national ou interrégional à travers les trains d’équilibre du territoire », de « soutenir le développement de pôles d’innovation numérique », « d’accompagner les établissements d’enseignement supérieur faisant le choix d’implantation et de maintien d’antennes locales »  ou encore de « rénover les parcs urbains anciens pour éviter la pénurie de logements abordables à destination de nouvelles populations ».
 

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