Édition du lundi 12 novembre 2001
Une association de défense des sans-abri plaide pour le droit des SDF d'uriner gratuitement en ville
Une association de défense des sans-abri, "La raison du plus faible", lance une campagne pour le rétablissement des toilettes publiques gratuites et accessibles 24 heures sur 24 dans les grandes villes.
Un débat sur le "droit d'uriner" pour les sans-abri est organisé jeudi prochain à Paris, à la mairie du 13e arrondissement, pour sensibiliser les élus et le grand public à ce problème crucial pour les SDF, source de difficulté quotidienne et d'humiliation.
La demande d'une ville propre, calme et attrayante ne doit pas "exclure les sans domicile fixe d'un service qui pour eux est de première nécessité", affirme l'association créée en 1991 par un ancien chargé de mission du cabinet de Bernard Kouchner, Charles Schweisguth.
Après avoir obtenu, rappelle-t-elle, des tarifs réduits dans les transports urbains, l'inscription facilitée sur les listes électorales, le renouvellement des titres de résidents, l'association "La raison du plus faible" se bat contre la disparition progressive des toilettes publiques gratuites.
Une enquête réalisée par ses soins montre que ce service a quasiment disparu dans 80% des villes de plus de 50 000 habitants et que, dans 65% d'entre elles, il en va de même pour les urinoirs, au profit des cabines automatiques payantes.
Quelques villes sont pourtant montrées en exemple, comme Lyon, Grenoble, Vénissieux et Chambéry, où des toilettes sont toujours accessibles aux personnes à la rue.
Dans ces villes, les équipements traditionnels gratuits, ouverts de façon permanente, sont installés sur la voie publique et dans les parcs et jardins, ainsi qu'à proximité des marchés.
Des cabines autonettoyantes existent aussi, mais à Vénissieux et Chambéry elles ont été modifiées pour être gratuites.
Mais, même dans ces villes, craint l'association, la tendance va vers la suppression des installations gratuites.
"Quel est le sens d'un service public coûteux pour la collectivité si en sont exclus ceux - et plus encore celles - qui en ont absolument besoin ?", demande l'association.
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