Précarité : le gouvernement annonce de nouvelles mesures pour les sans-domicile-fixe et les jeunes
Le plan hivernal a débuté en avance de deux semaines, ce dimanche, pour venir en aide aux personnes les plus démunies en cette période de couvre-feu. Et après le cafouillage du gouvernement, les jeunes de 18 à 25 ans bénéficiaires des APL recevront finalement une aide exceptionnelle.
Afin de « protéger les personnes en situation de grande précarité », le plan hivernal a bien été avancé et est entré en vigueur dès le dimanche 18 octobre, au lieu de l’habituel 1er novembre. C’est ce qu’a confirmé ce dimanche dans un communiqué la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon.
Places « covid » maintenues et maraudes renforcées
Les préfets ont donc dû ouvrir des places supplémentaires pour « mettre à l’abri le plus de personnes possible ». Par ailleurs, « les 28 000 places « covid » déjà ouvertes seront maintenues, portant le nombre de places ouvertes à ce jour à 180 000 », a précisé la ministre.
Si elle a également rappelé « qu’aucune sortie de l’hébergement ne peut se faire sans une proposition de logement », la trêve hivernale, quant à elle, ne semble pas avancée, Emmanuelle Wargon ayant indiqué que « les expulsions locatives avec concours de la force publique doivent s’accompagner d’une solution de logement ou d’hébergement ».
En outre, les maraudes ainsi que les accueils de jour et de nuit doivent être « renforcés ». Afin de maintenir leurs activités d’aide « sans entrave », les établissements et services accueillant les publics en situation de grande précarité bénéficient d’une « dérogation pour rester ouverts au-delà de 21 heures ». Sont donc concernés, les centres d’hébergement, les hôtels sociaux, les résidences sociales, pensions de famille et foyers de travailleurs migrants ou encore les accueils de jours et de nuit.
« Les maraudes et les équipes mobiles auront leur activité maintenue grâce aux attestations que salariés et bénévoles pourront remplir et faire valoir », explique la ministre qui précise que les forces de l’ordre ont été sensibilisés à la situation des personnes fragiles, en particulier des personnes sans domicile, afin que celle-ci « soit appréciée avec discernement et ne donne pas lieu à verbalisation ».
Finalement une aide pour les jeunes
Alors que la présentation du second plan pauvreté a été reportée de quelques jours, le Premier ministre a pris les devants, dans un entretien au Journal du dimanche, en annonçant une aide exceptionnelle de 150 euros pour les « 400 000 jeunes [de 18 à 25 ans] qui touchent les APL et aux étudiants boursiers », se disant « pleinement conscien[t] du fait que lorsque survient une crise économique, elle touche d'abord et de plein fouet les personnes précaires et les jeunes ».
L’objectif est de clore la polémique, lancée il y a quelques jours (lire Maire info du 16 octobre), à la suite du rétropédalage du gouvernement après l’annonce par Emmanuel Macron puis par Jean Castex du versement d’une « prime de 150 euros à chaque personne bénéficiant du RSA, de l’ASS et des APL [auxquels] s’ajouteront 100 euros supplémentaires par enfant ». L'entourage du Premier ministre avait rectifié le tir, dans la foulée, en précisant que seuls les bénéficiaires du RSA et de l'ASS toucheraient ce coup de pouce de 150 euros, mais pas ceux des APL (uniquement concernés par l’aide de 100 euros par enfant), excluant de fait une grande partie des jeunes.
De quoi irriter les associations de lutte contre la précarité qui avaient déploré l’exclusion des jeunes sans enfant du dispositif. « Il faut que le gouvernement recadre le tir », avait d’ailleurs réclamé Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, jugeant par ailleurs « pas acceptable » que l’essentiel des jeunes ne puissent bénéficier du RSA.
A.W.
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