Édition du lundi 28 novembre 2005
Matignon veut allonger la durée d'hébergement des sans-abri
Dominique de Villepin a demandé dimanche au Samu social de proposer aux sans-abri qui ont un emploi «un hébergement stable d'une durée minimale d'un mois» dans les centres d'accueil.
Le Premier ministre, qui s'est rendu dimanche soir dans un centre d'hébergement d'urgence géré par le Secours catholique, dans le 18e arrondissement de Paris, a estimé que «l'un des grands problèmes auxquels on est confrontés, c'est celui de la durée des séjours et de l'organisation des séjours».
«Je demande immédiatement au 115 de proposer un hébergement stable et une durée minimale d'un mois pour les personnes qui sont sans toit et qui ont un contrat de travail et sont confrontées à une difficulté spécifique pour se rendre à leur travail», a-t-il déclaré.
«Et pour apporter des réponses au fond à ce problème, j'ai demandé à Xavier Emmanuelli, président du haut comité pour le logement des personnes défavorisées, et à Bertrand Andrieu, préfet de la région Ile-de-France, de me proposer dans les toutes prochaines semaines un plan d'action», a-t-il précisé.
«A partir d'un diagnostic et d'une évaluation de la situation, j'attends des propositions concrètes et opérationnelles», a souligné le chef du gouvernement.
Les centres accueillent généralement les sans-abri pour une durée limitée, par exemple sept pour le centre Ney, dans lequel Dominique de Villepin s'est rendu dimanche soir, un bâtiment ouvert en 1995 et rénové en 2004.
Sur 3.000 m2, il comprend 10 chambres individuelles, 36 chambres doubles et deux chambres à trois lits, ainsi qu'une bibliothèque et une salle à manger.
Luc Monti, directeur du centre, a souligné que le Samu social était sous une pression croissante, «un entonnoir de plus en plus plein».
«Mais les changements incessants de lieux d'hébergement font que les personnes perdent leurs repères», a-t-il souligné devant le Premier ministre, qui a passé une heure sur place, dialoguant avec une dizaine des personnes hébergées.
Erik B., l'une d'entre elles, a expliqué que «l'angoisse revient tout de suite» après les trois premières nuits au centre. «On ne sait pas où on va aller, le Samu social, c'est un peu le loto. Il y a des endroits où on ne veut pas aller, il vaut mieux dormir dehors (...) Les gens n'aspirent qu'à se reposer, à la sécurité».
A l'issue de sa visite, le Premier ministre a rappelé que le «plan hiver» pour la mise à l'abri et l'hébergement des SDF était mis en place chaque année en France depuis 2002.
Quatre sans-abri ont trouvé la mort lors de la vague de froid de ces derniers jours en France.
«Ce soir 6.200 places sont ouvertes, 43 départements ont déclenché le niveau 2 du plan et un appel à la vigilance a été lancé aux préfets par Catherine Vautrin», ministre délégué à la Cohésion sociale, a précisé Dominique de Villepin.
«Nous souhaitons renforcer le nombre de places offertes toute l'année, se fixer l'objectif de sortir de l'urgence pour aller de plus en plus vers un travail permanent. On a créé plus de 10.000 places pérennes en trois ans et le plan de cohésion sociale en prévoit 2.000 supplémentaires», a-t-il souligné.c=h
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