Édition du vendredi 27 avril 2007
Avoir un emploi rendrait la pauvreté «plus difficile à vivre», selon une étude
Si la pauvreté est objectivement moins affirmée pour les ménages ayant un emploi, elle est pourtant ressentie plus durement que par ceux qui ne travaillent pas, selon une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC) rendue publique cette semaine.
Ainsi, le tiers des ménages qui ont un emploi et qui estiment ne pas «y arriver» ne sont pas pauvres objectivement, note le CREDOC, en précisant que l'exercice d'un emploi entraîne de fortes attentes sur le niveau de vie. Les difficultés du quotidien sont encore plus mal vécues que lorsque le ménage n'a pas de travail.
A l'inverse, des individus en situation objective de pauvreté au regard de leurs ressources et de leurs conditions de vie n'ont pas le sentiment de faire partie des pauvres. Ce serait les privations au quotidien qui feraient prendre conscience de la pauvreté.
Selon l'étude, l'emploi ne protège plus de la pauvreté, même la plus extrême: 28% des personnes sans domicile fixe interrogées en 2001 par l'INSEE exerçaient une activité professionnelle. Cette pauvreté s'explique, d'une part, par la précarité des emplois occupés (temps partiel subi, faible durée du contrat de travail), d'autre part, par la faiblesse des rémunérations qui, même complétées par des transferts sociaux, ne permettent pas toujours d'assurer un niveau de vie décent à une famille.
Une recherche réalisée en 2006 par le CREDOC confirme ces phénomènes déjà connus, et permet de mettre en avant un décalage entre la pauvreté objective (ressources en dessous du seuil de pauvreté et conditions de vie dégradées) et le ressenti des personnes concernées.
Le sentiment des personnes pauvres qui ont un emploi dépend de leur trajectoire professionnelle, de leur âge et de leur situation familiale et fluctue entre l'espoir d'un avenir meilleur, la fierté pour une activité qui leur évite l'assistanat ou la colère que leur travail ne leur assure pas un niveau de vie plus acceptable.
Face aux difficultés financières, certains restreignent leurs dépenses, d'autres recourent au crédit, au risque d'être surendettés, note le CREDOC.
D'après l'étude, les évolutions récentes connues par le ménage influencent le ressenti: ceux qui estiment avoir connu une baisse du niveau de vie au cours des 12 derniers mois ou encore ceux qui ont connu des problèmes de santé.
A noter que les jeunes et les diplômés ont tendance à avoir une perception moins dégradée que les autres, en particulier parce qu'ils peuvent espérer une amélioration de leur situation dans un proche avenir, précise l'étude.c=http://www.clickb
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