Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 8 janvier 2014
Sécurité

Pour Manuel Valls, le port du matricule par les forces de l'ordre n'est pas négociable

Depuis le 1er janvier, tous les policiers et gendarmes du pays doivent porter leur numéro matricule, de façon visible. La mesure, déjà prônée en 2012 par le Défenseur des droits, Dominique Baudis, a été décidée à l’automne dernier par le ministre de l’Intérieur.
L’objectif est de « faciliter les rapports population-police », selon le ministère, et de donner les moyens aux citoyens de pouvoir facilement dénoncer un comportement inadéquat d’un membre des forces de l'ordre. C’est notamment la question du « contrôle au faciès »  qui est en jeu – dans un contexte où, comme l’a montré une récente étude, un individu d’origine maghrébine ou africaine multiplie par six à huit ses « chances »  de se voir contrôler. Pendant la campagne présidentielle, le candidat Hollande avait proposé l’instauration d’un récépissé délivré par le policier après le contrôle. Cette mesure avait été par la suite jugée peu souhaitable et peu efficace – et avait soulevé un véritable tollé chez les policiers. L’affichage du matricule est donc, dans ce contexte, une sorte de pis-aller.
La mesure n’a pourtant pas convaincu les forces de l’ordre, dont les représentants syndicaux – quel que soit leur niveau hiérarchique – ont unanimement voté contre la mesure. Les syndicats policiers voient en effet cette obligation comme une « défiance »  vis-à-vis d’une profession « traitée comme bouc émissaire »  alors qu’elle est déjà « la plus contrôlée de France ».
À l’inverse, le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas défend bec et ongles cette mesure, estimant qu’elle est « une garantie pour les citoyens. Il n’est pas normal que l’on ne puisse pas identifier une personne à qui l’on a des reproches à faire », explique le député. Mais pour lui, le matricule sera aussi « une protection pour les fonctionnaires eux-mêmes », qu’il sera désormais plus difficile de mettre en cause de façon injustifiée.
Hier, malgré la grogne des policiers, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a déclaré « qu’aucun manquement ne serait toléré »  sur le port du matricule, estimant que celui-ci représente non une stigmatisation des forces de l’ordre mais au contraire « un message de confiance à la population ».

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